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Un Nouveau Bandoung Face Aux Bouleversements Geopolitiques Actuels

Un autre bouleversement de l’organisation du monde divisant le monde en blocs antagonistes se dessine.

La chute du mur de Berlin avait consacré la disparition de l’URSS.

Cette révolution avait été rendue possible par l’avènement de la perestroïka en Union soviétique sous le régime de Mikhaïl Gorbatchev de 1985 à 1991, prônant la restructuration politique, économique et sociale d’une Union Soviétique ne pouvant plus soutenir le développement économique et social des états la composant.

Cette politique de réforme étendue à l’ensemble de l’Union entraîna sa désagrégation.

Le camp soviétique souffrit ainsi de la perte de l’Allemagne de l’Est, de la Pologne, de la Hongrie, de l’Ukraine, de la Géorgie, de la Tchécoslovaquie et tant d’autres pays.

Fort de son avantage, l’Occident acheva d’intégrer les pays dissidents dans son camp et s’attela à unifier le marché mondial unifié par la création d’institutions internationales telles l’OMC et l’aide des institutions financières internationales.

La Chine de Teng Tsiao Ping avait déjà amorcé un virage tendant à « libérer » l’économie de l’emprise idéologique du « Tout Etat », qu’illustre à souhait la formule du leader emblématique : «Qu’importe qu’un chat soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’il attrape des souris », prônant ainsi la coexistence entre l’état et les forces du marché.

Contre toute attente, la mondialisation fût du pain béni pour la Chine qui ouvrit ses portes aux délocalisations des entreprises industrielles de l’Occident, celles-ci étant attirées par la taille du marché chinois, le coût relativement faible et la qualité de la main d’œuvre chinoise, permettant de mieux rémunérer le capital via de substantiels profits.

En retour les entreprises, occidentales pour l’essentiel, pratiquèrent le transfert de know how dont la Chine bénéficia largement pour rattraper son retard technologique.

Aujourd’hui, la toute puissance économique de la Chine est incontestable.

Elle est considérée comme la deuxième plus grande économie du monde, représentant 18,6 % de l’économie mondiale, selon Young Kim élue californienne, qui déplore le classement de la Chine dans la liste des pays en développement, lui conférant de ce fait des avantages spécifiques.

La Chine est devenue un leader mondial dans de nombreux domaines, notamment l’informatique, les télécommunications, les énergies renouvelables et l’intelligence artificielle, secteurs dans lesquels elle dispose d’un capital humain de grande qualité.

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En Europe, les privatisations d’entreprises ont été encouragées par les gouvernements pour les rendre plus modernes et plus compétitives, mais également dans le souci de réduire les déficits budgétaires publics, liés aux subventions et à une gouvernance jugée comme étant de moindre efficacité par rapport au secteur privé.

Ce pays a enfin investi massivement dans ses infrastructures, ce qui a permis d’améliorer les connexions routières, ferroviaires (trains rapides) et aériennes, facilitant ainsi la logistique et le transport des produit.

Ces délocalisations industrielles sont soutenues par les états occidentaux et leurs institutions fédératives, alors que les organisations syndicales de travailleurs déplorent les destructions d’emplois qu’elles occasionnent.

L’Union européenne encourage une concurrence libre et équitable dans le marché unique européen. Cela revient à dire que les entreprises publiques et privées doivent être en mesure de concourir à armes égales, sans que l’État ne favorise indûment les entreprises publiques.

Aussi, cette institution peut recommander aux états de privatiser une entreprise publique, lorsque celle-ci bénéficie d’un traitement de faveur par rapport à ses concurrents privés, ou alors si sa présence sur le marché limite la concurrence.

La crise géopolitique intervient dans ce contexte

Le conflit militaire et la pandémie du COVID ont eu comme effet d’accélérer la mise en place progressive parles BRICS, d’un système alternatif, se voulant insoumis au dollar américain, au système mondial d’approvisionnement et de transport de biens et à l’organisation des transactions financières et commerciales internationales (Swift).

La récente rencontre au sommet entre Poutine et le Président chinois XI JING PING a été sanctionnée par l’érection de la monnaie chinoise comme monnaie d’échange dans le commerce intra BRICS.

La crise de l’énergie (pétrole et gaz) consécutive aux sanctions ont produit des effets sur les rapports de partenariat entre les pays producteurs et les USA.

L’Arabie saoudite, au-delà de sa réconciliation inattendue avec l’Iran, a décidé de « dédollariser » le commerce de son pétrole, d’accepter le yuan chinois comme monnaie d’échange.

Cette dernière mesure consacre la fin au système monétaire du pétro dollar, voulant que toutes les transactions en pétrole soient effectuées exclusivement en dollar, en place depuis 1974.

Dans un contexte de raréfaction des ressources financières, les BRICS annoncent la création d’une nouvelle banque en substitution au FMI et à la Banque Mondiale.

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De grands pays comme l’Algérie, l’Argentine et l’Iran ont officiellement déposé des demandes d’adhésion au groupe des BRICS.

L’Arabie saoudite, l’Egypte et la Turquie ont également exprimé leur intérêt pour une adhésion.

En Afrique subsaharienne, des pays comme la Centrafrique, le Mali, le Burkina Faso se sont mis en partenariat avec la Russie pour défendre leurs frontières.

A l’Afrique, il est demandé de prendre position dans ce conflit qui induit, comme déjà précisé, des ruptures politiques et économiques ; situation difficile dans la mesure où la Chine intervient fortement dans le financement des infrastructures africaines, au point d’être le premier pays prêteur (dette privée).

L’Union africaine (UA) se garde jusque-là de prendre position.

Elle donne l’impression globale de « laisser voir venir », ce qui lui est reproché par l’occident et ses alliés. Toutefois, le souverainisme est de plus en plus invoqué par un continent, édifié par les conséquences de sa dépendance à l’occident, durement ressenties lors de la pandémie, en particulier dans le domaine alimentaire. Tout cela laisse penser que nous sommes à l’aube de grands changements politiques et économiques, mettant fin à la domination sans partage de l’occident depuis la fin de la 2ème guerre mondiale.

La multipolarité invoquée par le BRICS sonne-t-elle pour autant la fin des délocalisations industrielles propres à la mondialisation ? La réponse n’est pas tranchée. Un pays comme le Vietnam qui a connu 3 guerres successives, contre la France, les États-Unis et le Cambodge lors de l’épisode des Khmers rouges a mis en place les mécanismes de marché pour accroître son activité économique avec un secteur privé fort, et des investissements étrangers substantiels.

La Chine a trouvé dans la mondialisation les voies de développement de son économie tout en conservant une stabilité politique, avec un parti communiste chinois toujours aux commandes, et une organisant mixant entreprises publiques et privées, concernées par les priorités dégagées. Elle est d’ailleurs en train de délocaliser des pans de son industrie textile vers l’Ethiopie, pays dans lequel le salaire d’un ouvrier est 10 fois moins cher qu’en Chine.

Les entreprises technologiques européennes qui ont transféré leurs activités vers la Chine et l’Inde pour des raisons de qualité du capital humain, ne donnent pas le sentiment de revenir dans leurs pays d’origine.

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L’Inde, prévue pour devenir la 3ème puissance économique mondiale en 2027, ambitionne de devenir « l’usine de biens digitaux » du monde, comme l’a été la Chine pour les biens manufacturés. La question est de savoir en Afrique, comment transformer les ressources du sous-sol localement pour industrialiser le pays et créer des emplois, promouvoir l’agriculture pour nous suffire à nous-même et développer le capital humain permettant de hisser la valeur ajoutée industrielle dans les secteurs à haute marge.

L’Afrique subsaharienne est riche en ressources naturelles telles que le pétrole, le gaz, les minéraux et les terres arables, qui sont en demande dans le monde entier et sont une source de revenus pour les pays de la région ; toutefois la fixation de leurs cours hors la vue des pays qui rendent les anticipations de revenus aléatoires, et leur non transformation industrielle qui transfère l’essentiel de la valeur ajoutée au-delà des frontières, constituent les obstacles majeurs à tout développement économique planifié et programmé.

Les politiques actuellement mises en œuvre en Afrique, manquent de vision, de détermination en termes d’industrialisation, de ressources financières mal utilisées(budgets des états davantage consacrés au fonctionnement), l’absence de politique monétaire et bancaire permettant de financer le développement, la léthargie des organismes communautaires créés pour l’émergence d’un marché africain en mesure de susciter la création d’unités industrielles complémentaires et d’absorber les quantités permettant de les rentabiliser.

Le développement de l’agriculture d’alimentation et l’industrialisation de l’Afrique et ses pré requis doivent être considérés comme la priorité, et irriguer toutes les prises de décisions économiques des états. Il urge, dans ces circonstances, qu’une conférence de Bandoung prônant la coopération équitable et le soutien mutuel, se tienne à l’échelle de l’Afrique, afin de définir les besoins du continent et proposer de nouvelles relations de coopération avec les divers blocs, avec en ligne de mire l’industrialisation du continent.

L’alignement individuel des pays sur l’un des blocs, ne ferait que perpétuer la fragilisation de nos économies et remettre à plus tard le développement économique du continent.







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