Ce procès est un véritable déni de justice. Vous savez pourquoi ? Reprenons les faits.
Le 11 juin 2018, un site d’actualités, DAKARACTU, publiait en ces termes, littéralement reproduits ici:
« Nos confrères de Dakaractu ont rattrapé au vol le lièvre soulevé, il y a quelques jours, par nos confrères de Libération. En clair, Dakaractu a pu se procurer le rapport qui défraie la chronique, portant sur la rondelette somme de 29.600.536.000 F Cfa Ttc, qui serait à l’origine de la démission spectaculaire de Mame Mbaye Niang.
La responsabilité de celui qui était ministre de tutelle au moment des faits est-elle engagée dans la chaîne qui semble lier, par les mêmes soupçons de surfacturation, le PRODAC, alors managé par Jean Pierre Senghor à sa supposée complice, l’entreprise israélienne Green 2000 ? Jugez-en par vous-même ! « (suit l’intégralité dudit rapport)
Car, quelques jours avant le 11 juin 2018, un quotidien de la place avait « soulevé le lièvre », et informé la population sur des malversations financières « supposées », dans le cadre du PRODAC, pointant fortement du doigt le ministre Mame M’baye NIANG, compétent en rien et arrogant en tout, s’appuyant sur un rapport, dont on nie l’existence mais qui a bel et bien existé, contrairement à ce que prétend ledit ministre et sa cohorte d’avocats peu scrupuleux.
A ce stade, on peut faire les constatations suivantes:
– Ce ministre ment – donc est un menteur – lorsqu’il prétend qu’il n’y a jamais eu de rapport.
– Ce rapport pointe du doigt la responsabilité de ce ministre, met ne fait de lui qu’un présumé coupable: comme tout un chacun, il bénéficie de la présomption d’innocence.
Suite à cette publication, ce ministre, plus connu pour son arrogance que par son courage, s’affole littéralement et va, séance tenante, au pied de l’avion et à une heure indue de la nuit, accueillir son patron pour lui présenter sa fausse vraie démission. On connait la suite politique, la démission sera refusée, ce ministre sera confirmé dans ses fonctions, puis passera « ministre conseiller (en quoi, nul ne sait, vu que nul ne connait les compétences de cet arrogant ministre).
A ce stade, que constatons nous: Que Mame M’BAYE NIANG, n’a jamais déposé plainte contre les publications dudit rapport. Au lieu de cela, il a choisie une voie plus « détournée, » vraisemblablement indiquée et imposée par son patron, moins risquée, de faire disparaitre le rapport. De quelle manière? Et bien, si l’on s’en tient aux déclarations précédentes, de son patron, qui s’est octroyé un droit qui pourtant lui est interdit (encore un!), à savoir, avec l’aide d’un procureur félon de l’époque, trier les dossiers, et mettre sous son coude ceux qui concerne sa famille, son clan, et son troupeau de moutons bêlants.
Donc, dès lors, ce rapport, qui a belle et bien existé, n’existe plus, de par la seule « volonté du prince! »
Pour rappel, le SENEGAL est un pays qui revendique la « démocratie »!!!
Parallèlement, plainte est déposée à l’OFNAC qui instruit le dossier sur la base du fameux rapport devenu « fantôme », et transmet le dossier au Procureur félon de l’époque: dossier évidemment bloqué, et rejoint les autres sous le coude.
A ce stade, nous ne nous prononcerons pas sur les agissements du « patron », puisqu’il jouit d’une immunité pendant toute la durée de ses mandats, y compris même de celui qui pourrait être illégal et illicite. Mais on peut se poser plusieurs questions:
Si l’on peut reprocher à O. SONKO d’avoir traité (je cite de mémoire) l’arrogant ministre de « voleur », SONKO ne respecte pas la présomption d’innocence auquel tout le monde à droit: en cela, il est en tort.
Mais le ministre est un menteur, lorsqu’il dit que ce rapport n’existe pas, car au lieu de dire: « n’existe pas », il eu fallut dire « n’existe plus ».
Dès lors qu’il y a eu plainte déposée, dossier de l’OFNAC déposé, et transmission par l’OFNAC de son dossier basé sur le fameux rapport mis sous le coude présidentiel, que peuvent faire les juges? LES VRAIS, ceux qui respectent leur fonction, et qui se respectent eux-mêmes, et ils sont très nombreux, heureusement au SENEGAL:
– Sursoir à statuer, en attendant de régler les choses dans l’ordre, c’est à dire: ordonner la transmission par le procureur du dossier de l’OFNAC, afin d’instruire et juger cette affaire PRODAC.
De cette instruction, et du jugement qui en découlera, peut-être que le présumé coupable sera innocenté (on ne parle pas ici d’honneur lavé, les tribunaux ne sont pas des machines à laver, d’une part, et d’autre part, pour pouvoir laver son honneur, encore faut-il justifier, par ses actes et son comportement, que l’on est un homme d’honneur, ce qui, dans ce cas d’espèces, n’est encore pas démontré).
Ensuite, et seulement ensuite, lorsque le dossier PRODAC aura été jugé et que toutes les voies de recours épuisées, on pourra savoir si, réellement, le présumé coupable est vraiment coupable, ou pas. S’il n’est pas coupable, et bien il sera relaxé. S’il est coupable, il sera condamné.
S’il est relaxé, c’est à dire innocenté, alors seulement jes juges pourront condamner Monsieur SONKO pour diffamation, puisqu’il aura nommément désigné une personne déclarée honnête comme un « voleur ». C’est une insulte. En doit pénal, on appelle cela « injure publique ».
Par contre, s’il est condamné, les jugements étant publics, Monsieur SONKO est tout à fait dans son droit de désigner une personne condamnée de « VOLEUR », puisqu’il n’aura fait que reprendre les termes d’un jugement qui serait prononcé par les différentes juridictions concernées.
PROBLEME: le rapport a disparu, et le dossier est sous le coude d’un Président qui semble s’inspirer beaucoup des méthodes de gouvernance de son homologue moscovite.
Dans ce cas, puisque les preuves dont tout le monde à l’existence, mais que tout le monde a également la preuve que ce dossier a disparu, n’importe quel juge digne de ce nom ne peut que prononcer la relaxe, faute d’éléments à charge et à décharge.
Ce qui laissera tout le monde sur sa faim, puisque nous ne saurons jamais si ce ministre a réellement volé, puisqu’à jamais il restera un « présumé innocent » et qu’il faut respecter sa présomption d’innocence, et que l’accusateur, par contre, se voit accusé lui même, toutes les preuves à l’appui, que ce rapport, contrairement à ses affirmations, a bel et bien existé, puisqu’il a même été publié dans les presses de l’époque, sans susciter, de la part du « présumé innocent », la moindre saisine de la justice afin de « laver son honneur ».
Voilà comment les choses se passent lorsque la justice est rendue « au nom du peuple sénégalais ». Sauf que, dans le cas d’espèce, la justice malheureusement n’est pas rendue « au nom du peuple sénégalais », dans le climat de sérénité et de calme que requiert cette (noble) mission que de rendre la justice, mais que certains parquetiers (pas tous, heureusement) se sont mis non pas au service du peuple, dont c’est la mission essentielle, mais au service d’un homme qui entend bien commettre, avec leur aide et sous un climat de terreur bien comprise, ses forfaitures et ses exactions, quoi qu’il en coute.
Le but de ce procès n’est pas de rendre la justice, mais d’éliminer un concurrent pour la prochaine élection Présidentielle de 2024, c’est clair, net et précis.
Donc ce procès, d’après le faucon en chef du Palais, le ministre de la Justice lui-même, est l’occasion rêvée pour se débarrasser dudit candidat. Mais pour s’en débarrasser, il faut bien évidemment le priver de ses droits civiques et l’empêcher de se présenter à cette élection, mais également l’empêcher de « nuire », c’est à dire l’empêcher de parler. Donc, seule solution: le condamner, comme requis, à deux ans de prison ferme, mais en plus, lui décerner un mandat de dépôt à la barre, et bien sûr assécher ses comptes en banque.
La conséquence d’une telle décision, sera, bien sûr des émeutes mais celles-ci seront durement réprimées, y compris dans le sang. Quelques morts devraient également calmer les ardeurs de certains. Et n’oublions pas que nous sommes à quelques jours de la TABASKI, ce qui veut dire que, dès la semaine prochaine, les choses seront rentrées dans l’ordre, et le candidat le plus dangereux sera définitivement éliminé. Cela suffira-t-il pour que Macky SALL soit élu pour un troisième mandat auquel il n’a pas droit, car interdit par la constitution? Pas sûr, mais ne soyons pas devins.
Qui a dit que le SENEGAL n’est pas un Etat de droit? Une vraie démocratie! Et enfin, ce qui plait à bon nombre de Sénégalais: FORCE DOIT RESTER A LA LOI!
Me François JURAIN