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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Nous Sommes Tous Des Sesag

Au moment d’écrire ces lignes pour exprimer mon désarroi et la peine qui m’animent, je tiens d’abord à envoyer mon soutien moral et mes prières à celui que je considère comme un ami et frère, à savoir Serigne Saliou Guèye. «Grand», je sais que, là où vous êtes, vous êtes seul physiquement mais pas moralement car il y a des milliers et des milliers de Sénégalais à vos côtés pour vous soutenir. Et ça ce n’est pas le fait du hasard. Ces marques de sympathie, d’estime, d’affection, de respect, de reconnaissance sont le fruit de votre engagement, de votre courage mais surtout de la constance dont vous avez toujours fait montre. C’est aussi le résultat des positions que vous avez toujours défendues n’en déplaise à certains. C’est ça qui vous a valu ce sort qui fait partie des épreuves de la vie.

Connaissant votre foi en Dieu, je ne doute point que vous allez pouvoir surmonter cette épreuve avec dignité. Je suis d’autant plus confiant que heureusement qu’on peut tout vous reprocher sauf d’être mêlé à un détournement de deniers publics, une participation à un complot, un trafic de faux billets de banque ou de drogue, un meurtre, une entreprise d’enrichissement illicite, de blanchiment d’argent, une magouille foncière ou toute autre faute de ce genre. Il paraît que parmi les motifs de votre garde à vue figure l’usurpation de fonction parce que vous ne disposez pas d’une carte nationale de presse. Bon d’accord ! Dans ce cas on attend de voir que tous les journalistes qui n’en disposent pas, au nom d’un traitement équilibré et aussi de l’égalité de tous les citoyens devant la loi, soient poursuivis pour le même délit. C’est sûr que si tel est le cas on risque de délocaliser le siège de la Maison de presse dans des casernes de police ou gendarmerie car tous les commissariats et toutes les brigades de ce pays ne suffiraient pas à contenir tous les usurpateurs présumés qui se réclament du noble métier de journaliste et qui l’exercent d’ailleurs mais sans disposer de la carte nationale de presse. Laquelle constitue aujourd’hui un prétexte commode pour les policiers de la Sûreté urbaine et le procureur de la République pour embastiller des mal pensants.

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Sachez aussi que l’encre de votre plume, l’écho de votre voix toujours au service de l’intérêt général et non d’intérêts particuliers sont toujours dans le cœur des Sénégalais. Et nul doute que votre nom va dépasser nos frontières car des journaux étrangers, très intéressés par ce qui se passe dans notre pays depuis un certain temps, vont traiter votre cas qui a déjà frappé d’autres journalistes et télévisions sénégalais. Je prie bien sûr que vous recouvriez la liberté le plus rapidement possible. Mais en attendant que mon souhait se réalise j’imagine le vide que vous allez laisser sur le plateau de « Ndoumbélane » avec vos commentaires très pertinents doublés de clashs avec votre ami Oumar Faye qui, à coup sûr, doit se sentir très mal ainsi que ma sœur Néné Aïcha Ba. Ma pensée va aussi à toutes ces générations de journalistes que vous avez formés et dont certains en ont formés d’autres à leur tour. A tous ces hommes de presse, j’ai envie de leur dire ceci : « vous, vous êtes journalistes par la détention d’une simple carte de presse mais votre formateur à ce beau métier est en prison car il n’en dispose pas ! »







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