Après plus de deux ans d’accusation mensongère et de procédure en chambre criminelle, le verdict récuse « le viol et la menace de mort », mais rend inéligible le chef de l’opposition candidat à l’élection présidentielle de février 2024 par une condamnation sur un chef d’accusation sorti au dernier moment derrière les fagots de « corruption de la jeunesse à deux ans de prison, 20 millions de dommage et 600 mille de francs CFA d’amende ». Ce verdict ubuesque est une exécution publique de la commande de Macky/APR/BBY sur le chemin d’une troisième candidature interdite par la Constitution du pays. Leur devise est : Tout sauf Sonko qui seul peut battre tout le monde et imposer une candidature hors la loi pour continuer à enrichir impunément la caste bourgeoise bureaucratique de la seconde alternance enivrée par l’alcool que sont le pétrole et le gaz.
Cet acte de soumission du pouvoir judiciaire au présidentialisme néocolonial a jeté dans les rues de toutes les villes de notre cher pays une jeunesse en colère qui exige « Sonko day Bok, Macky doo Bok », la fin des persécutions, le respect des droits de Sonko, la libération de tous les prisonniers politiques et le rétablissement des droits individuels et collectifs et de l’état de droit.
Les morts s’accumulent, y compris par balles. Gendarmerie, police et nervis débordés, Macky Sall fait appel à l’armée qui occupe certaines artères de la capitale, ferme l’université en expulsant les étudiants, etc.
Macky Sall est totalement responsable des pertes des vies humaines, des blessés et des pertes économiques cumulées consécutives de sa gouvernance présidentialiste clanique, arbitraire, liberticide qui fait de l’État néocolonial une République néocoloniale hors la loi. Sa déclaration féodale demandant qu’on le « supplie et je vois si je vous l’accorde » est une preuve éclatante que le PRÉSIDENTIALISME EST UNE MONARCHIE ABSOLUE.
Quelle ironie de l’histoire quand on se remémore ses appels tonitruants à « bouter hors du palais le monarque et la monarchisation » du régime de la première alternance néocoloniale libérale en 2011/12 !
La résistance constitutionnelle par l’occupation mouvementiste colérique de l’espace public de nos villes et communes par la jeunesse patriotique rebelle est l’expression du choix cornélien entre risquer de mourir dans le désert ou les mers ou décoloniser le pays pour espérer une vie meilleure.
Telle est la cause profonde de la détermination de ces jeunes qui montent à l’assaut du ciel pour défendre, au prix de leurs vies, celui qui, à l’instant actuel, incarne leur espérance de mettre fin aux scandales en milliards, en centaines de milliards de francs cfa qui sont sur la table du président Macky Sall sous la forme de rapports successifs sans suite des corps de contrôle de la gestion de l’État que sont l’OFNAC, l’IGE, l’IGF, la Cour des Comptes, etc.
La résistance populaire dévoile aux yeux du pays, de l’Afrique et du monde la fascisation du régime de Macky/APR/BBY réduite au complot et à l’acharnement illégal politico-judiciaire, aux atteintes liberticides des interdictions de manifester, des centaines d’emprisonnements pour délit d’opinion et exercice quelconque des droits individuels et collectifs, à l’utilisation de nervis qui tuent nos jeunes, bref à ce triste et honteux spectacle d’un Sénégal où les conquêtes démocratiques qui avaient permis deux alternances électorales dont, Monsieur le président Macky, a bénéficié en 2012.
La résistance populaire de notre jeunesse est aussi un antidote à l’ethnicisation casamanphobe non dite mais pratiquée de fait qui transparaît dans l’acharnement anti-Sonko et anti-Guy Marius Sagna dans la quête illégale d’une troisième candidature du bénéficiaire de la seconde alternance néocoloniale libérale.
C’est cette résistance rebelle de notre jeunesse patriotique qui contraint, alors qu’elles se sont tues jusqu’ici devant les multiples exactions arbitraires et illégales de Macky/APR/BBY, l’ONU, l’UA, la CEDEAO, l’OIF à appeler au « respect de la démocratie, de l’État de droit et des institutions républicaines », formule qui, objectivement, pointe diplomatiquement la lourde responsabilité du présidentialisme monarchiste actuel. La résistance a largement gagné la bataille de l’opinion nationale, africaine et mondiale.
L’appel du F24 à la démission des ministres de l’injustice et de la répression arbitraire est un premier acte dans la direction salvatrice de l’inévitable réparation de l’atteinte irresponsable au droit de O. Sonko, à la libération de tous les détenus politiques et à l’inévitable départ du président Macky Sall en février 2024.
Le F24 dont le « dialogue populaire » a été honteusement interdit doit absolument poursuivre son plan d’action sur la base de sa plateforme qui dit « pas de troisième candidature, pas d’élimination de candidat à l’exception de l’interdit constitutionnel qui frappe Macky Sall, la libération de tous les prisonniers politiques, l’organisation de l’élection par une personnalité ou un organe consensuel indépendante ».
Les appels à la « démission de Macky Sall », provenant souvent de candidats à la présidentielle de février 2024 et leurs relais, sont inappropriés pour ne pas dire plus parce qu’ils :
– détournent des deux principales exigences que sont rendre éligible Sonko par l’annulation de ce verdict qui ne dit pas le droit et faire respecter l’obligation constitutionnel de la non candidature de Macky ;
– ouvrent la voie à une aventure qui peut nous faire passer d’une présidence transitoire de l’actuel président de l’Assemblée Nationale jumeau de Macky à la militarisation de la scène politique avec la françafrique, l’eurafrique et l’usafrique en arrière plan.
Voilà pourquoi, nous devons gagner la bataille pour l’annulation de ce verdict inadmissible et qu’on ne vienne pas nous dire que « le temps de la justice n’est pas le temps de la politique », car c’est justement le contraire que l’on a vu de mars 2021 à aujourd’hui.
Alors Macky/APR/BBY, le Sénégal, l’Afrique et le monde attendent la RÉPARATION DE LA GRAVE INJUSTICE QUE VOUS VENEZ DE COMMETTRE !
03/006/23
Diagne Fodé Roland