La très bonne santé de l’école marocaine ferait des envieux dans l’espace francophone en Afrique. Jamais dans l’histoire des concours d’entrée à la prestigieuse Ecole polytechnique de Paris, les potaches marocains n’auront été aussi brillants : sur les 60 étrangers admis à faire leur entrée à X Paris au titre de cette année, 41 sont marocains. Déjà en 2022, 16 élèves marocains avaient intégré les bancs de l’Ecole polytechnique de Paris.
Hormis les 10 candidats tunisiens, l’Algérie, le Canada, l’Autriche, le Chili, le Congo-Brazzaville, la Chine, le Liban, la Roumanie et la République tchèque n’ont vu qu’un seul candidat chacun réussir au concours d’entrée d’X Paris.
Une performance historique pour les prépas marocains, un marqueur d’excellence et de constance pour l’éducation et la formation de ce royaume qui a massivement investi dans la promotion des maths, de la physique, de la chimie et des sciences naturelles, comme pour s’apprêter aux challenges cruciaux de notre siècle.
Le baccalauréat marocain offre un bassin et un vivier prodigieux pour les Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (Cpge) qui présentent des profils intéressants et compétitifs pour les plus grands et plus sélectifs instituts et universités du monde. Ce sont plus de 245 000 bacheliers dont 55% dans les filières scientifiques et techniques. C’est une orientation politique bien affirmée pour mettre en avant les sciences et techniques. La première entreprise d’ailleurs, l’Office chérifien des phosphates, et par ailleurs son plus gros employeur, s’est beaucoup investie dans la formation de cette super-élite en ouvrant ou finançant des centres ad-hoc dédiés aux prépas des grandes écoles : une Rse bien utile et qui participe à étoffer le capital humain du pays.
la plupart des «petits génies» admis à l’X Paris viennent du campus de l’Ocp, 18 hectares dont les édifices flambant neufs ont été construits au cœur de la ville verte Mohammed-VI, une «cité du savoir et de l’innovation» créée en 2009 par l’Office chérifien des phosphates (Ocp) ; c’est le hub qui fait trembler Louis le Grand de Paris et tous les autres centres d’excellence du monde. Un vrai exemple, voire une source d’émulation pour nos prépas à Thiès -ici au Sénégal.
Le Sénégal sortira bientôt ses premiers candidats aux concours internationaux issus de nos prépas publics à Thiès, au moins nous savons qu’un pays africain aura montré le chemin, balisé déjà en 1976 par une Sénégalaise, Rose Dieng Kuntz, comme première femme africaine à intégrer X Paris. «Un lourd héritage» pour nos prépas à Thiès face à la toute suprématie marocaine.
Moustapha DIAKHATE
Expert et Consultant Infrastructures
L’article Polytechnique Paris : «l’insolence» marocaine est apparu en premier sur Lequotidien – Journal d'information Générale.