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Réponse Aux 142 Coiffeurs De La Loi

«La vérité est si obscurcie en ces temps et le mensonge si établi, qu’à moins d’aimer la vérité, on ne saurait la reconnaître.» Blaise Pascal

La vacuité d’une cause ne saurait être comblée par le prestige de ses défenseurs : la pétition signée de 142 personnalités demandant «la libération d’office» de Ousmane Sonko en est une parfaite illustration. Dans le texte, deux arguments sont brandis pour légitimer la démarche des auteurs : Sonko porte l’espoir de «la majorité des jeunes Sénégalais ; et il est un candidat sérieux à la prochaine élection présidentielle». Et pour cela, et parce qu’il applique une méthode de maître-chanteur, par le procédé de la grève de la faim, il doit être libéré ! «D’office», précisent-ils, comminatoires.

La résonnance de l’évocation des noms des signataires de cette pétition est aussi importante qu’est faible, incongrue et miséreuse leur argumentation. Ce n’est, en effet, ni plus ni moins qu’un appel à l’impunité d’un délinquant au prétexte qu’il est un dirigeant politique. Sauf à contester l’évidence, les signataires de cette pétition ne sauraient ignorer les méfaits commis par leur protégé contre l’Etat, les institutions et les personnes privées, victimes de ses agissements. Des faits, criminels pour la plupart, commis et assumés par leur auteur.

La stature sociale ou politique serait-elle une licence à commettre impunément des crimes que viendraient effacer d’un trait de plume des personnalités aux rangs, grades et responsabilités de haut niveau ? L’on ne saurait trouver mépris plus grand pour les lois, pour le principe d’égalité des citoyens, qu’une telle conception ainsi affichée par les signataires de la pétition. La surprise se mêle à l’indignation de lire cette sortie de personnalités qu’on ne pouvait soupçonner capables d’une telle incartade.

En effet, ce qui peut être pardonnable à un névrosé perdu dans la diaspora, un analphabète prisonnier des incohérences d’un gourou, un raté à la recherche d’une justification de son échec personnel, ne saurait l’être d’un parterre de personnalités dont l’épaisseur de la signature le dispute à la longueur du Cv. Car, à moins d’être sur une autre planète, il n’aura échappé à quiconque s’intéresse à la marche du Sénégal, que ce pays vit, depuis quatre ans, dans une violence installée, assumée et revendiquée par Ousmane Sonko qui n’a jamais caché son option insurrectionnelle de construction de sa carrière politique.

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Dans l’histoire politique du Sénégal, c’est avec Sonko qu’on a vu un homme politique pousser la mutique Armée nationale à faire un communiqué officiel demandant à ce que cette institution ne soit mêlée aux manipulations, mensonges et intrigues dont le chef de file de l’ex-Pastef est un champion patenté. C’est dire que le bonhomme est allé trop loin dans ses coups de boutoir contre les piliers de l’Etat.

Les signataires de ce pamphlet incohérent étaient où quand le quidam s’en prenait allègrement, et surtout violemment, à la presse, aux chefs religieux, à la gendarmerie, à la police, à la Justice, aux magistrats, au chef de l’Etat…, personne ne trouvant grâce à ses yeux, sauf à gober ses incohérences, contrevérités et inepties ?

La démocratie, -faudrait-il l’apprendre à cette cohorte de donneurs de leçons ?- c’est, avant tout, l’égale dignité de tous devant la loi. Une fois cela admis, devrait-on laisser impuni un homme qui appelle à dépecer le chef de l’Etat, comme cela avait été fait pour Samuel Doe ? L’incendie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, au son de la chanson à la gloire du commanditaire, lequel avait annoncé qu’il rendrait «le pays ingouvernable», l’appel suivi d’effets à attaquer et incendier les domiciles des partisans du chef l’Etat, les «200 000 jeunes pour aller déloger Macky Sall du palais de la République», les édifices publics et commerces incendiés et pillés à l’appel du seul et même homme… Doit-on considérer tout cela comme des billevesées ? Même la mémoire des morts, 14 en 2021 et une trentaine en 2023, n’a pas hanté l’esprit des signataires de ce texte ? Ils ont, tous, été insensibles à la mort atroce de deux enfants cramés dans un bus incendié à coups de cocktail Molotov, une arme découverte au Sénégal avec les agissements de l’ex-Pastef et ses affidés ?

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Décidément ces messieurs et dames ont perdu une belle occasion de montrer que, pour eux aussi, le Sénégal, Etat debout, Nation diverse et viable, prime sur la carrière de n’importe quel individu. Si Ousmane Sonko charrie l’espoir de nombreux jeunes, ses souteneurs, signataires de ce texte, auraient dû comprendre que cela l’oblige à plus de responsabilité, et ne constitue pas pour lui, une licence pour appeler à l’insurrection, au saccage de nos édifices et institutions, brûler, voler, pousser les jeunes à «mourir sans crainte, parce que leurs mamans vont enfanter à nouveau».

Le courageux homme politique s’était enfui de Dakar, pour aller se barricader à Ziguinchor, criant son funeste «La Casamance ne laissera pas son fils se faire emprisonner», appelant à mettre fin avant son terme constitutionnel au mandat du Président Macky Sall, celui-là qui a fait plus pour la Casamance et plus contre la rébellion que ses prédécesseurs.

C’est cela que les pétitionnaires feignent d’ignorer ?

Ousmane Sonko est en prison : c’est le fait de l’Etat, dans sa responsabilité de garant de la sécurité du pays qui passe par le respect des lois et institutions.

Ousmane Sonko est en grève de la faim : cela procède de sa volonté, sa propre volonté, sa responsabilité…

Ce n’est pas la première fois qu’il cherche à se soustraire de la Justice, à fuir ses responsabilités, à refuser de répondre de ses actes. Curieux patriote qu’il est !

Dans aucun de ses dossiers judiciaires, il n’a montré ce qui est attendu d’un dirigeant, ni même d’un simple citoyen : ses problèmes de mœurs ont mis à nu ses balivernes, incohérences et fuites ; ses accusations publiques de prévarication se sont révélées diffamatoires…

Depuis 2021, l’agenda des actes de violence et des épisodes d’insurrection au Sénégal s’est établi autour de deux faits : les suites judiciaires des escapades secrètes d’un homme politique dans un lupanar… ; et les accusations publiques infâmantes du même homme qui assurait détenir les preuves matérielles de ses accusations contre un autre, et qui n’a pas su les apporter…

Au nom de quel droit ou loi, devrait-on le soustraire à ses responsabilités personnelles pénales ?

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La vérité est que Ousmane Sonko a utilisé l’attrait qu’il exerce sur certains Sénégalais, poreux à ses ineptes incohérences, pour construire un funeste projet d’insurrection, en partant de ses déboires judiciaires personnels, pour tenter d’instaurer le chaos au Sénégal.

L’on se demande donc, quel ressort ont actionné les signataires de ce document qui porte au pinacle et appelle à l’impunité d’un homme qui a commis tant de méfaits contre le pays et les institutions.

Le Pastef dissous et Ousmane Sonko arrêté : au regard des actes posés, des discours et appels suivis de méfaits, du nombre de morts, ces mesures de l’Etat sont même en deçà de ce qu’ils auraient dû être.

Plus que tout autre sujet, l’opinion publique aura retenu de l’historique allocution du 3 juillet 2023, prononcée par le président de la République, Macky Sall, sa décision de s’abstenir de se présenter pour un nouveau mandat à la tête de notre pays. Certes, une telle décision, saluée comme il se doit, était difficilement égalable en termes d’intérêt à susciter. Mais pour importante qu’elle soit, cette partie du discours du chef de l’Etat n’aura représenté que le quart du texte, la plus grande partie ayant été consacrée à la situation de violence politique, installée dans notre pays par les appels à l’insurrection de Sonko et ses comparses.

Le Président Macky Sall, qui n’est point un plaisantin, a ainsi parlé : «L’objectif funeste des instigateurs, auteurs et complices de cette violence inouïe était clair : semer la terreur, mettre notre pays à l’arrêt et le déstabiliser. C’est un véritable crime organisé contre la Nation sénégalaise, contre l’Etat, contre la République et ses institutions».

Voilà à quoi est confronté le Sénégal.

Chacun choisit son camp : celui d’un Etat debout, garant des droits, libertés et devoirs de tous ; ou celui d’un Sénégal couché, pour servir de sentier d’ascension de la carrière d’un tyran en devenir et ses suppôts.

Alassane DIALLO

Archiviste-Journaliste

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