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Le Soldat Sidy Lamine Niass !!!

Il y a des hommes qui subissent leur destin, d’autres qui conduisent le leur, comme s’ils tenaient le volant de leur vie. Il y a des hommes qui donnent un idéal à leur existence. Qui croient qu’ils sont nés pour un combat. Et qui y croient. On les surnomme quelque fois des Idéalistes. Ils sont nécessaires pour la maintenance des flammes affaiblies par les souffles, ou la défense des causes qu’on croit perdues d’avance. Ils sont des pionniers ou des éclaireurs. Ils sont toujours à la pointe des combats, et ne sont généralement pas récompensés de leurs luttes. Ils se contentent souvent de la satisfaction tirée de leurs victoires. Qu’on leur vole la plupart du temps. Sidy Lamine Niass fait partie de cette engeance. Ce combattant infatigable est fait du moule des grands pionniers de la conquête des libertés, surtout, pour le plus grand nombre. Sidy s’est donné un destin : celui de défendre la Démocratie de son pays, le Sénégal.

Et pour Sidy, Démocratie rime avec liberté de parole. L’implication du plus grand nombre dans les décisions. Cela peut sembler évident au moment où l’on parle, mais, il fut une époque, parler ou faire parler, pouvait coûter très cher. Certains ont perdu leur vie, rien qu’en élevant la voix. Sidy pouvait faire partie de ces gens-là. Il a vécu des situations extrêmes, dont des emprisonnements répétés pour le réduire au silence.

Quand dans les années 70, le Pouvoir de Senghor encadrait les libertés politiques dans des courants de pensées et que la presse et les moyens d’information étaient composés pour l’essentiel des médiats gouvernementaux comme Le Soleil ou l’ORTS, ancêtre de la RTS et des journaux à vocation africaine comme Jeune Afrique, Afrique-Asie ou Le Monde, et que les populations vivaient des restrictions d’informations qui les maintenaient dans un obscurantisme qui ne pouvait favoriser leur éveil. Il restait une troisième voie. Un champ en friche qui demandait d’être labouré. Un immense chantier difficile et plein de souches. Celui de donner la parole au Peuple. Donner au Peuple les moyens de s’exprimer, d’avoir voix au chapitre. Ce fut le pari de Sidy Lamine Niass. Donner la parole au peuple. Ne plus laisser que la voix officielle, à travers les organes gouvernementaux, continuer à manipuler l’opinion ou, en tous cas, faire entendre un autre son de cloche. Certes, il y avait des journaux indépendants comme Le Politicien de Mame Less Dia ou Promotion de Boubacar Diop et les journaux des partis de l’opposition comme Taxaw du RND ou Mom Sa Rew de AJ, mais Sidy avait son mot à dire.

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Sidy commença à porter la parole du peuple à travers son mensuel ‘’Wal Fadjri’’, qui devint hebdomadaire, aujourd’hui, un quotidien. Son journal jouait le rôle de contre-information de la version officielle. Il tint tête à tous les pouvoirs qui se suivirent, et particulièrement aux ‘’hommes forts’’ des régimes, tel Jean Collin, toutpuissant Ministre de l’Intérieur de Abdou Diouf, qui était craint de tous, sauf de Sidy, qui lui crachait ses vérités. Il fut emprisonné plusieurs fois pour des délits d’opinion. Ses séjours en prison le révélèrent comme un homme très courageux qui ne pensa jamais se renier, ni dévier de la voie qu’il s’était tracée. Il faut dire que la position de Sidy n’était pas des plus commodes. Il n’était pas un homme politique, donc, ne pouvait bénéficier de leur statut en cas d’emprisonnement. On le mettait avec les grands bandits. Et la presse ne le considérait pas comme un des leurs, donc, ne se levait pas pour le défendre quand il avait des ennuis avec le régime en place. Lui, n’en avait cure, il avait son combat, et le menait. Les fâcheuses conséquences qui en découlaient, lui paraissaient normales. Il a un but. Rien et personne ne peuvent l’en dévier.

Arrivèrent les radios dans les années 90. Sidy fit de Walf Radio une tribune toujours pour l’information plurielle, d’où qu’elle puisse venir, mais surtout de l’opinion publique. La mission de Waf TV est dans le même sillage. Ce que l’on ne peut dire à la RTS, on peut le dire à Walf. Aujourd’hui, le combat de Sidy est noyé dans la cacophonie du paysage médiatique, mais le rôle des organes de presse de Sidy Lamine Niass, fut primordial et crucial dans l’affermissement de la Démocratie et dans la démarche du traitement de l’information. Mais, les plus grands progrès que les combats de Sidy ont apportés aux Sénégalais, ne sont pas uniquement les victoires sur la démocratisation. Si le CESTI a formé des techniciens aux métiers de l’information, Sidy en a fait des journalistes. Il y a un ‘’esprit Walf’’. Du journalisme, concocté à une sauce mâtinée de militantisme et de chroniques sociales engagées. La presse doit beaucoup au centre de formation qu’est le Groupe Walfadjri. La plus grande victoire de Sidy est la présence de son ombre dans toutes les rédactions sérieuses des organes de presse de ce pays. C’est une performance inouïe.

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Sidy, comme tous les grands hommes, reste méconnu des Sénégalais, surtout de la jeune génération. Son combat est toujours la défense de la parole, mais, beaucoup plus, des acquis. Tel un maçon avec sa truelle, il rafistole les fissures causées à notre Démocratie par les régimes ou les hommes en place, et sait plus que quiconque prévoir la météo politique. Il est toujours à la pointe des combats pour le respect de la Charte et de la préservation des valeurs que doivent incarner ceux qui nous dirigent. Là, où les autres gardent la Constitution, Sidy Lamine Niass, lui, veille sur cette fragile Démocratie dont il fut l’un des bâtisseurs. C’est la sentinelle de la Démocratie. Le jardinier qui arrose la plante Démocratie.

Sidy n’est l’ami ou l’obligé de personne. Il donne son amitié en fonction du traitement que la personne fait de sa fille Démocratie. Ce sont ces positions que l’opinion assimile à des retournements. Il n’en est rien, Sidy est constant. Ce sont les autres qui ne le sont pas.

D’être traité d’Ange ou de Démon le laisse imperturbable. Il est tout à sa mission.

Ndao Badou

Le Médiateur







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