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Ndella Madior Se Voyait Aussi Au Palais

C’est par une scabreuse affaire, à propos de laquelle il est question de la mort de plusieurs enfants, de trafic humain, de maltraitances diverses que Madame Ndella Madior Diouf s’illustre ces derniers jours.

En garde à vue après des révélations sur le petit monde glauque de sa pouponnière «Keur Yeurmandé», elle nous en fait presque oublier qu’elle est de la liste des braves gens qui aspirent à prépouponnière «Keur Yeurmandé» sider aux destinées de notre pays béni des cieux.

A quoi échappe-t-on, déjà, l’an passé, lorsqu’elle manque de peu de se faire élire députée. On l’aurait remplacée à la dernière minute par une certaine Maïmouna Bousso. Le spectacle désolant qui se joue à l’Hémicycle depuis cette nouvelle législature serait sans doute passé du tragicomique au burlesque ineffable avec sa présence dans les travées : imaginez un peu, en rangs serrés, Guy Marius Sagna, Coura Macky, Ahmed Aïdara et Ndella Madior Diouf…

Un quatuor de comiques troupiers pour surveiller l’action gouvernementale, discuter budget, voter nos lois.

Qu’à cela ne tienne : le doute raisonnable ne l’étouffant pas et n’étant pas toujours toute seule dans sa tête, Madame Ndella Madior Diouf trouve sans forcer les mots pour se consoler et se convaincre que le fauteuil de député n’est pas assez chic pour son standing.

Elle visera donc plus haut, le fauteuil présidentiel.

Celui-là même que Léopold Sédar Senghor occupera une vingtaine d’années, marquant de son empreinte notre Histoire avec, surtout, un savoir-vivre jamais pris en défaut.

La vraie tragédie de Ndella Madior Diouf est sa carence cruelle en bonnes manières.

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Son sans-gêne dans les médias dont elle est la bonne cliente s’étale comme de la marmelade insuffisante sur une tartine. Son exhibitionnisme en est plus que pathétique, il est quasiment pathologique : de sa vie intime, personne n’ignore plus rien.

Ben si, c’est connu : par exemple, elle les aime grosses et inépuisables…

Si ce n’était que ça… Ses péripéties sentimentales et professionnelles, depuis plusieurs décennies, envahissent la médiasphère avec une régularité qui force le respect. Son enfant hors mariage, son accouchement par césarienne à New York, ses ménages qui floppent, ses coups de cœur qui finissent par se transformer en planches à billets.

Rien ne nous est épargné et le grand public est repu : sa curiosité malsaine qui réclame une ration journalière de sulfureuses tranches de vies est comblée.

Ça ne s’ennuie jamais à ses côtés manifestement, même si personne n’est fait pour y durer.

A-t-elle tort ? La République lui passe tous ses caprices avec une bienveillance déconcertante. Elle serait détentrice de cinq fréquences de radio depuis belle lurette. Sur les ondes de l’une d’elles, la voyance installe ses quartiers, avec ses congénères : l’obscurantisme, l’ignorance, la superstition, la magie noire, de même que leurs produits dérivés qui vont jusqu’à rabibocher en circuit fermé mais payant les célibataires trop timides.

Chez Ndella Madior Diouf, pour parler bref, on est au royaume de toutes les régressions mentales…

C’est en 2008 qu’elle aurait obtenu le récépissé de son parti politique. Si, si, elle est cheffe de parti, comme Abdoulaye Wade, Macky Sall, Idrissa Seck… Et depuis, régulièrement, à chaque élection, elle nous menace de prendre le pouvoir par les urnes.

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Ce ne serait pas inquiétant, outre mesure, si, sur la scène publique, d’autres phénomènes ne se tortillaient pas en étalant des moyens colossaux de s’offrir une coûteuse récréation après s’être vachement ennuyée pendant des années pour avoir vendu du poulet pour papa.

Pourquoi pensez-vous donc à Anta Babacar Ngom Diack, ouf, rare fille d’un pauvre milliardaire dont l’animal de compagnie dans sa tendre enfance serait un boa ?

Question impie : à quel moment ça a foiré, pendant que l’éducation de nos enfants est devenue le cadet de nos soucis ?

C’est vrai, depuis que le Sénégal est une République, la horde des mendiants faméliques en haillons, de moins de dix ans, sillonne nos villes sous nos regards neutres. Certains sont sans doute morts de maltraitance dans l’anonymat et l’indifférence générale. La religion ayant bon dos, l’apprentissage coranique autorise le martyre des enfants des gens de peu, et le premier procureur qui s’aviserait à placer sous mandat de dépôt un oustaz imaginatif en tortures risquerait avant les flammes de la Géhenne, la fatwa des érudits.

Ndella Madior Diouf, dans cette sordide histoire, est le pendant citadin et 2.0 de ces gens établis dans tous les coins de notre pays, auxquels des parents irresponsables, en mode de servitude volontaire, confient un enfant à la chance, au destin et à l’aventure.

Emprisonnez, Madame Ndella Madior Diouf, il n’empêche qu’il y en aura toujours encore des milliers comme elle, en divagation dans notre époque, sans doute moins agités du bocal mais persuadés d’avoir leur place au Paradis…

Je ne peux tout de même m’empêcher de m’interroger : que s’est-il donc passé chez Madior Diouf, respectable professeur de Lettres à l’Ucad, tranquille militant de Cheikh Anta Diop devenu le soporifique Secrétaire général du Rnd, pour qu’une pareille monstruosité grandisse à son ombre ?

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