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Au Nom De La Constitution Et Du Peuple

L’exigence d’une nationalité exclusivement sénégalaise pour les candidats à l’élection présidentielle repose sur des principes fondamentaux visant, entre autres, à garantir l’indépendance du président de la République vis-à-vis de toute puissance étrangère.

À travers la Constitution, le peuple a voulu, d’une part, que le président de la République du Sénégal, pays souverain et indépendant, ne soit sous l’autorité formelle d’aucun autre chef d’État en tant que citoyen d’un pays tiers. En d’autres termes, un président ne peut avoir à son tour un président.

D’autre part, que les dossiers ou autres moyens qu’un tel État étranger pourrait détenir contre le citoyen ne l’amènent à compromettre les intérêts du Sénégal. Plus généralement, il s’agit d’un principe élémentaire de précaution contre les conflits d’intérêts largement observé par toute entité sérieuse, que ce soit une société privée, une organisation internationale…

Par ailleurs, si, comme les informations en notre possession tendent à le conforter, M. Karim Wade jouit encore de sa nationalité française, de graves questions se posent.

Comment, en effet, peut-on accepter qu’un potentiel président de la République, dont le premier acte officiel serait de prêter serment de respecter et de faire respecter la Constitution, fonde son élection sur la violation de ladite Constitution ? Peut-on attendre de celui qui a bafoué la Loi fondamentale pour se faire élire de respecter les lois ordinaires ?

Élire qui a enfreint la Constitution comme président de la République, c’est-à-dire garant du respect de la Constitution, Chef suprême des Armées, ne peut que ruiner la confiance du peuple envers ses chefs et les institutions qu’ils dirigent.

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Il est symptomatique de la déchéance morale et de la compromission politique qui frappent notre pays, de voir la loi du silence entourer le secret de polichinelle de la double nationalité de M. Karim Wade. Pour ma part, c’est un combat de principes que je mène comme ce fut le cas avec le troisième mandat sacrilège de Macky Sall.

Au nom de la Constitution et du peuple, fidèle aux valeurs que j’ai toujours défendues, je déposerai demain un recours au Conseil constitutionnel pour le respect des dispositions de notre charte fondamentale.

Thierno Alassane Sall est député à l’Assemblée nationale du sénégal, candidat à l’élection présidentielle, président du parti République des Valeurs/Réewum Ngor.







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