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« Ce Théâtre Des 26 Et 27 Février Ne Devrait Pas Les Empêcher De Débarrasser Le Plancher »

« Ce Théâtre Des 26 Et 27 Février Ne Devrait Pas Les Empêcher De Débarrasser Le Plancher »

Ils ont terminé leur cinéma et le réalisateur a annoncé qu’il en recevra le rapport lors d’une audience prévue hier, et saisira le Conseil constitutionnel pour recueillir son avis sur les conclusions et recommandations « consensuelles » et ce, selon lui, conformément à l’article 92 de la Constitution. Il prendra sûrement son temps pour le faire et ce temps sera certainement long, pour réduire au maximum toute chance d’organiser l’élection présidentielle avant le 2 avril, date de son départ du pouvoir, si toutefois il en a vraiment l’intention.

 

Nous restons donc à l’écoute du Conseil constitutionnel et espérons qu’il prendra ses responsabilités, malgré les pressions et les menaces, notamment celle que le président-politicien pourrait le dissoudre. Les membres de cette importante institution ne sont quand même pas des n’importe qui, pour se laisser influencer par des histoires de ce genre. Le destin du pays est entre leurs mains, au moins pour le moment. De leur décision, dépendront les lendemains que nous vivrons après le 2 avril. Des lendemains incertains dont personne ne sait ce qu’ils nous réserveront, et qui ne sont le fait que d’un seul homme, à qui le peuple a pourtant tout donné. Je suis des Sénégalais et des Sénégalaises qui pensent que les membres du Conseil constitutionnel sont suffisamment responsables, suffisamment conscients de leur mission au-dessus de toutes les autres, pour ne pas suivre ce président-politicien dans sa volonté de nous laisser un pays dans le chaos.

 

Ils le connaissent bien, mieux que nous tous. Ils n’ignorent rien des raisons pour lesquelles il a recours à tant de manœuvres pour ne pas organiser l’élection présidentielle. Ils ne doivent donc pas lui faciliter la tâche. Ce que nous attendons d’eux, c’est plutôt une décision qui remette le pays à l’endroit, notamment par ce que nous attendons tous, du moins par l’écrasante majorité d’entre nous : l’organisation dans les plus brefs délais de l’élection présidentielle que le président-politicien, l’APR, le PDS et le peu qui reste du PS et de l’AFP ne devaient jamais reporter. Cette famille qui dilapide sans vergogne nos différentes ressources (financières, foncières, minières, énergétiques, etc.) depuis le 7 mars 1963 et, en particulier, depuis le 1er avril 2000, et qui doit impérativement débarrasser le plancher.

 

Á propos de cette famille, je concluais ainsi ma contribution publiée le 29 février par trois quotidiens : « Cette famille dite libérale doit impérativement débarrasser le plancher, malgré les manœuvres de leur président-politicien qui en est passé maître. Pour ce qui me concerne, je vais tenter modestement, à travers mes prochaines contributions, de convaincre le maximum de compatriotes de cette nécessité, de cet impératif, qui me semble plus en rapport encore avec ce que nous vivons. » Je continue donc ce modeste travail ici.

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Dans cette perspective, un compatriote invité par une télévision de la place, a attiré mon attention. J’ai été surpris de l’entendre présenter avec enthousiasme le Parti démocratique sénégalais (PDS) et son candidat Karim Méïssa Wade. En l’écoutant, j’avais l’impression qu‘il parlait d’un autre PDS, d’un autre Karim Wade. J’étais quand même là quand ce parti a été créé. C’est en août 1974 que Me Wade a rencontré le président Senghor à Mogadiscio, où se tenait la réunion de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), pour lui exprimer son souhait de créer un parti politique. Naturellement, le président Senghor ne s’y est pas opposé, des garanties sûres lui ayant été données. De retour à Dakar, Me Wade annonça la création du PDS, présenté alors « comme un parti de contribution ».

 

Depuis lors, je suis l’évolution de ce parti, encore de plus près après l’élection de Me Wade le 19 mars 2000. J’ai dédié cinq livres à sa longue gouvernance de douze ans, les deux derniers ayant pris en charge, le livre 1 l’essentiel des contributions que j’ai publiées pendant son premier mandat, et le livre 2 celles publiées pendant son second et dernier mandat. J’ai suivi en particulier la forte implication du fils dans la gouvernance du père. C’est pourquoi je suis surpris, très surpris, chaque fois que les responsables du PDS nous le présentent avec beaucoup de bruit comme leur seul candidat, encore plus comme le « candidat du peuple ». Je leur reconnais ce droit même si je considère cette candidature comme n’ayant aucun respect pour le peuple Sénégalais.

 

Karim Wade président de la République après son digne de père et son digne de frère ! Cette lugubre perspective m’a fait publier une contribution, celle-ci : « Karim Wade  après Abdoulaye Wade et Macky Sall ! Serions-nous à ce point maudits ? ». On peut lire à WalfQuotidien du 10 et à Enquête du 12 mars 2018. Des contributions comme celle-là, j’en ai publié de nombreuses autres, que l’on peut lire dans les livres 1 et 2 que j’ai annoncés plus haut, et qui passent en revue les douze années de mal gouvernance du vieux président-politicien. Dans ces contributions comme dans les livres, je dénonce avec la dernière énergie la dilapidation de nos différentes ressources par le père et le fils. Ce qui me vaut des injures les plus indécentes de la part de leurs admirateurs. J’aurais préféré, à la place, qu’ils m’opposent des arguments qui prennent le contre-pied de ce dont j’accuse leur bien aimé président et son non moins adorable fils. Plus d’une fois, je me suis arrêté sur sa gestion de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (ANOCI), en me fondant sur des rapports publics, notamment sur le Rapport public sur l’état de la gouvernance et de la reddition des Comptes de l’Inspection générale d’État (IGE). Je n’y reviens pas. Je renvoie plutôt le lecteur à mes livres.

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Toutefois, pour donner une idée au lecteur de la manière cavalière dont l’ANOCI a été gérée par Karim Wade et Abdoulaye Baldé, je signale que, selon les enquêteurs de l’IGE (rapport de juillet 2013, pages 138-140), l’Agence a mobilisé 432.224.412.459 francs CFA, « pour le compte d’État, au titre de financements publics extérieurs, de subventions et d’investissements privés ». Ils ont ensuite détaillé le budget avant de faire remarquer ce qui suit :

 

  • « La mission d’audit était doublée d’enquêtes particulières sur la location du bateau ‘’Musica’’, des villas présidentielles, de la rénovation de l’hôtel ‘’Le Méridien Président Dakar’’, les dépenses de communication et certaines autres dépenses significatives. »
  • Et, « devant l’ampleur des investigations à mener, les auditeurs ont opté pour la rédaction de deux rapports : un rapport d’audit financier et comptable et un rapport particulier sur les conditions de réalisations des infrastructures ».
  • Et ils expliquent : « Le premier rapport (qu’ils ont) produit a révélé divers abus », en précisant  toutefois « que ledit rapport étant en phase de contrôle-qualité avant celle de la  communication aux personnes concernées, pour avis et observations, dans le cadre de la procédure contradictoire, les constations et conclusions ainsi  faites ne peuvent être relatées  dans le présent rapport ».
  • S’agissant du rapport d’audit des infrastructures, « il sera disponible après le rapport des conclusions de l’expertise en cours, portant sur les catégories d’infrastructures spécifiées ci-dessus » :
  • a) les projets réalisés ;
  • b) les projets dont les financements sont acquis et en cours d’exécution ;
  • c) les projets dont la réalisation est transférée à d’autres démembrements de l’État.

 

Et, pour terminer, les auditeurs signalent que « les résultats des deux missions d’audit et d’enquêtes sur les activités de l’ANOCI figureront en bonne place dans le prochain Rapport public sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes ». Ce rapport est normalement celui de juillet 2014 que j’ai exploité à plusieurs reprises. Des manquements y ont été expliqués, notamment que « les infrastructures hôtelières n’ont pas été réalisées, encore moins les villas présidentielles dont la construction avait été prévue et budgétisée ». Des informations y ont été aussi données sur l’utilisation des plus de 5 milliards destinés à la rénovation de l’Hôtel Méridien (devenu entre-temps King Fahd Palace) et des près de 6 milliards qui ont servi à louer pour sept jours le bateau-hôtel MSC-MUSICA, reparti au bout de trois jours. Je renvoie le lecteur au rapport de juillet 2014 ou à mes contributions pour se faire une idée plus complète des graves manquements qui ont caractérisé la gestion des fonds de l’ANOCI. Manquements qui seraient plus graves encore si le rapport d’audit des infrastructures et celui des conclusions de l’expertise alors en cours annoncés par les auditeurs de l’IGE (juillet 2013) étaient disponibles. Ils le sont peut-être mais, s’ils le sont, je n’ai pas encore la chance d’y accéder.

 

Á la page 120 du rapport de juillet 2014, les enquêteurs de l’IGE constatent que, « au total, dans la plupart des cas, les imperfections notées dans les études techniques préalables ont abouti à des défauts d’exécution majeurs et à de nombreuses modifications débouchant sur des avenants et marchés complémentaires ». « Toutes ces limites, ajoutent-ils, ont engendré, au regard de la qualité des coûts des infrastructures réalisées, un véritable problème d’efficience ». Enfin, concluent-ils, « l’audit technique actuellement en cours pourrait permettre d’approfondir la question ». A-t-il été publié cet audit ? Je n’en sais rien. En tout cas, s’il l’a été, je serais particulièrement reconnaissant à toute personne physique ou morale qui me l’offrirait. Je suis sûr que si tous ces rapports annoncés et bien d’autres étaient rendus publics et accessibles au plus grand nombre, cette candidature d’un Karim Wade ne serait pas l’un des prétextes brandis pour reporter l’élection présidentielle.

 

Je pouvais d’ailleurs continuer de mettre en évidence les « performances » en matière de pillage de nos deniers publics du candidat du PDS, si ce texte n’était pas déjà long. Ce garçon dont on dit qu’il serait en deal avec le président-politicien qui tient coûte que coûte à faire accepter sa candidature par le Conseil constitutionnel. Ce qui est bien probable, si je tiens compte d’un certain  nombre de faits, notamment d’un certain « Protocole » qui sera l’objet de ma prochaine contribution.

Dakar, le 4 mars 2024

Mody Niang

 


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