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Des Tests D’autoritÉ Pour Diomaye Faye

Le président Bassirou Diomaye Faye se prépare à prendre les reines du pouvoir ďEtat du Sénégal pour en exercer les pleins pouvoirs. Mais aucune euphorie ne peut nous faire oublier que ce pouvoir a été acquis dans des conditions harassantes, douloureuses et rendues tout aussi exceptionnelles par un massif plébiscite des citoyens sénégalais. Ce plébiscite donne une idée du degré d’angoisses, ďindignations et de lassitude d’un peuple dont les espoirs et attentes sont visiblement très hautes.

Mais au-delà de cette pluie de congratulations et de félicitations qui tombent des quatre coins du monde, l’attitude cavalière et vexante du président français Emmanuel Macron et de son poulain Macky Sall attire le plus notre attention.

Il est stupéfiant et suspicieux de voir la précipitation avec laquelle le président Emmanuel Macron requit en novembre dernier –  alors que Macky Sall était son homologue encore en exercice – que ce dernier quitte le Sénégal pour rejoindre son nouveau poste à ľHexagone dès après sa passation de service sous prétexte de prendre fonction d’un ombrageux 4P (Pacte de Paris et machin).

Cette injonction péremptoire à rejoindre Paris, acceptée par Macky Sall a des relents de « convocation d’urgence » qui dénotent et confirment le nul respect d’Emmanuel Macron à l’endroit de ses « partenaires » africains.

Il s’agit, là, ďune attitude méprisante à ľégard du peuple Sénégalais qui vit, à travers de tumultueux événements électoraux et post-électoraux, de sérieux et solennels moments éminemment liés à son destin.

Un destin que des intrigues, traques, acharnements, cabales et conspirations iniques contre des opposants et d’innocents citoyens ont failli, depuis 2012, faire basculer vers un désastreux et regrettable chaos.

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Dans de telles conditions et un tel contexte de changements de régime et de passations de pouvoirs tous azimuts, je trouve foncièrement discourtois voire irrespectueux d’organiser, pour un si controversé et clivant président sortant, une précipitée sortie du terroir qui a un parfum ďexfiltration.

Cette démarche est d’autant plus malveillante que les « dossiers sous mon coude » et bien d’autres de nature gravement sécuritaire (jihadhisme, terrorisme, forces spéciales…) ne sont pas encore compulsés et traités ne serait-ce que pour savoir s’ils comportaient des éléments susceptibles d’être qualifiés, ou non, de Haute Trahison.

Cette démarche de ľElysée est un insultant comportement diplomatique qui illustre encore l’incapacité de l’Etat français à comprendre le sens vers lequel tournent ces vents souverainistes irreversibles qui balayent ľAfrique notamment dans sa partie ouest.

Par ce comportement, Emmanuel Macron démontre son incapacité à faire évoluer ses préjugés et clichés condescendants quels que soient les circonstances, les contextes et les acteurs qu’elle a en face.

Une autre vérité est que, par respect pour la digne mémoire des citoyens tombés sous les balles de ses nervis qui ont infiltré nos forces de défense et de sécurité, il serait inconvenant que Macky Sall quitte le Sénégal après le 2 avril 2024 pour ce qui s’apparenterait forcément à une fuite organisée par ses maîtres.

Les cruelles atrocités et bévues perpétrées par des zélotes payés, sans doute, directement ou indirectement sur des fonds publics, les victimes de handicaps à vie par leur fait, les incarcérations injustes, les embastillements gratuits et les bâillonnements d’adversaires politiques sont, pour le président Bassirou Diomaye Faye, autant de raisons légitimes pour ne pas laisser Macky Sall quitter aussi allégrement le Sénégal sur la pointe des pieds.

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Encore une fois, à Paris, aucune urgence n’attend Macky Sall pour justifier que soit précipité son départ du pays alors qu’à Dakar des dossiers et « affaires » sont en traitement et que d’autres pourraient connaître des suites judiciaires.

Soyons clairs, il est plus que faux de prétendre que ce qui attend Macky Sall à Paris a le moindre caractère urgent quand on sait que si son coup ďEtat constitutionnel avait prospéré, il serait resté au Sénégal au-delà du 15 décembre prévu pour organiser cette élection.

Macron qui tente ďexfiltrer son acolyte, ne peut avoir plus de droit et d’autorité sur un citoyen sénégalais que les autorités sénégalaises elles-mêmes.

Au moment où Nicolas Sarkozy, ancien président français, est sous le coup dinculpations et de jugements devant les tribunaux de son pays, voici Macron avoir l’outrecuidance de donner à un citoyen sénégalais le prétexte et un moyen de s’évader ou de le faire fuir pour ne pas rendre compte de ses actes et ďéchapper à la justice de son pays.

C’est dire que le Président Diomaye a davantage de raisons et d’autorité que lui pour empêcher son compatriote de bouger du Sénégal.

Et il serait dommage que le premier acte diplomatique posé par le président Diomaye Faye vis-à-vis d’une puissance étrangère soit de laisser Macron s’arroger plus de droit et d’autorité sur son propre concitoyen. Et sous quel que alibi que ce fut.







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