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Macky Et Karim, Finalement Discrètement Chanceux De N’avoir Pas été Candidats

Macky Et Karim, Finalement Discrètement Chanceux De N’avoir Pas été Candidats

Macky et Karim, finalement discrètement chanceux de n’avoir pas été candidats

Je peux me tromper, mais j’affirme que ceux qui ergotent sur les causes de la défaite de Amadou BA n’ont vu que du feu. En effet à part des partisans démesurément optimistes, nul observateur de tout ce qui s’est passé dans l’arène politique de notre pays ces deux dernières années ne donnerait sa tête à couper qu’un candidat, n’importe lequel, issu de Benno Bokk Yaakaar ou du PDS, qui ferait face à un candidat soutenu par Ousmane SONKO et son parti PASTEF, ne mordrait pas la poussière. Cela semble être une vérité de Lapalisse.

 

Que Karim WADE ait été à l’abri du risque, plus que probable qui mettrait à nu son incapacité de l’emporter sur un Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, manifestement donné gagnant et à juste raison. Donc c’est une aubaine pour Monsieur Karim WADE d’avoir été empêché d’être candidat, par une application rigoureuse des dispositions constitutionnelles par un conseil constitutionnel qui a fait preuve de résistance.

 

Sa candidature qui avait allègrement franchi l’épreuve des parrainages, mais qui avait finalement été bloquée par une disposition incontournable de la constitution dit à qui veut l’entendre qu’on lui a fait perdre une chance de devenir le cinquième Président de la République.

 

Chance de Macky et de Karim

 

Mais cela semble plus facile à dire qu’à réaliser, quand on est persuadé objectivement des chances dont disposait Bassirou Diomaye FAYE le candidat du parti PASTEF, en substitution de Ousmane SONKO, illégalement empêché de se présenter.

 

Même situation pour le cas du Président Macky SALL qui manifestement n’avait toujours pas démordu de son rêve de succéder à lui-même.

 

Imaginons qu’il ait eu la malchance, oui cela n’aurait pas été une aubaine, pour lui aussi, pas du tout, s’il avait réussi comme son prédécesseur Maître Abdoulaye WADE, à faire dire, à tout prix, à la Constitution ce qu’elle n’aurait jamais dit, pour faire admettre effectivement sa candidature pour la troisième fois.

 

Ce serait au candidat de PASTEF qu’il ferait face, entre autres candidats. Benno pourrait-il avoir un autre candidat plus crédible que Amadou BA, celui-ci auquel certains de leur camp font porter le bonnet d’âne ?

 

Une décision, du conseil constitutionnel, suite à des « attendus » parfaitement fondés en droit, avait fini par avoir raison sur les tentatives du Président Macky SALL d’être recevable à déposer sa candidature. No comment sur le fait qu’il ait déclaré qu’il ne s’était pas présenté alors qu’il pouvait le faire, selon lui-même.

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Sans doute, Macky SALL et Karim WADE, ont dû se dire en toute liberté : « le candidat Bassirou Diomaye FAYE avait eu la chance ». Alors que, comme déjà dit plus haut, ce sont ces deux là qui ont eu la chance de n’avoir pas été exposés, au risque de se retrouver face à Diomaye FAYE.

 

L’Homme propose, Dieu dispose

 

L’homme propose, Dieu dispose. On a constaté que tout ce qui n’aurait pas été tenté pour une candidature de Macky SALL, suivie de sa victoire quoi qu’on dise dans certains milieux de Benno, c’était ce qui serait oublié. Ainsi ce qui ne pouvait qu’arriver, arriva finalement le 24 mars 2024.

 

Tentatives de faire porter le chapeau de l’âne à Amadou BA

 

Pourquoi alors se met-on à glaner des motifs pour expliquer, la façon tendancieuse de la défaite de Monsieur Amadou BA ? Certains parlent de manque de charisme chez lui ; d’autres prétendent qu’il aurait pu gagner s’il avait accepté de mettre davantage la main dans les profondeurs de ses poches, qui seraient bourrées d’argent, se référant ainsi à une certaine pratique corruptive abjecte incompatible avec la fiabilité des résultats d’élections. 

 

Mais heureusement, de plus en plus, les électeurs ouvrent les yeux. Ils ont beau aller en masse applaudir les promesses des candidats, ils ont beau écouter les directives à peine voilées de certains chefs religieux, une fois derrière les urnes, avant de mettre un bulletin de vote dans l’enveloppe, ils se souviennent des recommandations d’un certain leader, le professeur Madior DIOUF : « si on vous donne de l’argent pour vous faire voter pour tel ou tel candidat, prenez le, c’est une partie de l’argent qu’on vous a volé. Mais derrière l’isoloir ou personne ne peut savoir pour qui vous votez, votez selon votre conscience ». Ce qui est devenu possible depuis l’obligation de passer dans l’isoloir pour choisir pour qui voter. 

 

Toujours s’agissant du cas de Amadou BA, pour d’autres la défaite de ce candidat de Benno procède d’un mauvais choix qui n’aurait pas motivé les leaders, même ceux qui ont fait fortune grâce à leur entrée en politique, du côté du pouvoir bien entendu. Nous venons de le souligner, le fait de vider ses poches afin d’acheter les grands électeurs est en passe de ne plus être tellement opérant. Autrement, en comparant  les moyens dont étaient dotés Amadou BA, Macky SALL et les autres richissimes de l’APR, d’une part et les moyens des autres candidats, Bassirou Diomaye FAYE par exemple, consistant, que je sache en des apports de certaines bonnes volontés, membres ou pas du même parti, sans consistance particulière, on peut en conclure que ce n’est pas évident que la défaite de Amadou BA puisse s’expliquer par le fait que la circulation effrénée de l’argent n’aurait pas été mise suffisamment à contribution ou que celui-ci ne serait pas le candidat idéal.

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Il faut que ceux qui tentent ainsi de justifier la défaite du pauvre Amadou BA reviennent à la raison, cette défaite s’explique autrement, et dans tous les cas, elle ne peut être la faute de celui-ci.

 

La vraie raison de la lourde défaite de Amadou BA

 

La raison, la vraie de la bourrasque électorale soufflée par la coalition Diomaye Président, qui a été irrésistible presque partout, même dans des bastions où on ne s’y attendait pas, était perceptibles, depuis les dernières élections locales, et législatives, auxquelles l’utilisation du service public de la Justice avait été mise à contribution pour obliger les candidats Ousmane SONKO et alliés à se plier, en prenant acte de l’éjection illégale de la liste de candidatures à la députation qu’ils avaient déposée. Mais c’était ne pas compter avec les déposants de cette liste, qui auraient déjà préparé une liste de substitution qu’ils déposèrent aussitôt dans les délais, au moment où la majorité avait commencé à se frotter  les mains pensant qu’elle n’aurait pas contre elle une liste de candidats de taille à l’inquiéter.

Pourtant il s’en était fallu de peu pour que Benno ne fût pas majoritaire à l’Assemblée Nationale. C’était déjà une victoire car ce fût la première fois que le pouvoir exécutif ne disposât pas d’une majorité écrasante. N’eût été son attrait dû à ses moyens colossaux habituels, le pouvoir actuel aurait couru le risque de la cohabitation, avant de connaître la défaite écrasante aux dernières élections que certains assimilent à un référendum pour ou contre le Président Macky SALL.

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Dans tout ça, sur la tête de qui visser le chapeau de l’âne ? Bien sûr, il s’agirait en d’autres circonstances de tout chef de l’Etat qui concentrerait entre ses seules mains, tous les leviers du pouvoir de l’Etat, pouvoir exécutif, pouvoir législatif, pouvoir judiciaire.

 

Comment devient-on dictateur

 

Il va de soi que dans un tel cas de figure, dans tous les pays du monde, le Président de la République devient petit à petit un dictateur capable d’en faire voir de toutes les couleurs « les prétentieux » qui se permettent, même de lui dire « oui, mais » même quand il prend des décisions susceptibles d’entrainer des exodes massives, mourir devant être préférable à rester à souffrir une dictature atroce.

 

La compassion des citoyens de notre pays pour Macky SALL, lorsque son ancien mentor ne voulait plus le voir même en couleur, avait facilité sa victoire sur le Président Abdoulaye WADE. Même si comparaison n’est pas raison, force est d’estimer que la lourde défaite du tombeur du Président Macky SALL se justifie aussi par l’extrême compassion que les mêmes populations avaient pour Ousmane SONKO à cause du sort inhumain que celui-ci subissait, depuis qu’il s’était révélé avec des préoccupations de souci de bonne gouvernance.

 

Donc, à ceux qui ergotent sur les causes de la défaite du candidat Amadou BA, la cause est que dans sa campagne électorale, il avait entre autres tenu des propos qui faisait de lui le continuateur de la politique de Macky SALL, que l’extrême majorité des sénégalais souhaitaient voir partir en paix, en laissant son pays en paix.

 

Souhaitant la bienvenue aux Ousmane SONKO et Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, prions qu’ils gouvernent notre pays autrement et mieux que la manière de leur prédécesseur, notamment dans le domaine des droits de l’homme et de la démocratie.

 

Dakar, le 03/04/2024

Me Wagane FAYE, Avocat 


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