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Expertise En Logiciel Et CybersÉcurite – PrÉrequis Pour RÉussir La Transition NumÉrique

Cet article aborde l’un des deux enjeux majeurs actuels à relever obligatoirement : les enjeux de la transition numérique.  Le premier aborde les enjeux de la transition énergétique vers l’objectif  « 2050 Net Carbon ». L’hydrogène, la solution vers un monde net zéro carbon | senePlus

Hégémonie des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft)

La démocratisation du numérique et l’adoption massive d’Internet engendrent des volumes croissants de données (principales richesses mondiales) et favorisent l’émergence de technologies innovantes   telles que : Big Data, Intelligence Artificielle, Cloud Computing, Objets Connectés, …

Malgré cette démocratisation, la technologie du numérique est fortement dominée par de grands groupes transnationaux originaires de l’Amérique : les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft).

Ces géants du numérique ont leur mainmise sur les données et sur l’économie numérique mondiale. Ils dominent les activités liées à l’Internet, aux médias à la culture et envahissent le quotidien des individus impactant ainsi sur leurs comportements, sur celui de la société et sur la souveraineté des états.

Face à cette hégémonie, l’Asie réagit par les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) pour concurrencer les GAFAM.

A l’image de l’Asie, tout pays peut saisir cette démocratisation, du savoir du savoir-faire et du faire savoir, pour s’approprier les technologies du numérique, promouvoir des acteurs technologiques à l’image des GAFAM et prendre part activement à l’économie numérique mondiale. 

A cet effet, il est à noter que, dans cette ère du numérique, les données, principale richesse mondiale, et le logiciel, chargé de leur traitement et qui permet la création d’applications innovantes, sont au cœur de toute technologie innovante.

Nécessité de synergie formation Entreprise-Recherche-Innovation 

Le chômage des jeunes est un problème mondial. Il est essentiellement dû à un déficit de formation et, pour un grand nombre de diplômés, à l’inadéquation formation-marché de l’emploi.

La maitrise du savoir-faire logiciel, notamment la réalisation industrielle de logiciels, et la cybersécurité, assurer la protection des données partout où elle peut se trouver (transit dans le réseau, stockage, traitement),  sont des prérequis pour s’approprier les technologies du numérique.

A LIRE  QUI SONT LES FOSSOYEURS DU DIALOGUE ?

 L’avancée technologique actuelle est une occasion pour :

  • la reconversion d’un grand nombre de diplômés  dans les technologies innovantes comme :  ingénierie du logiciel , cybersécurité, microélectronique, intelligence artificielle.
  • la promotion  des  académies de codage, encore embryonnaires,  pour un grand nombre de jeunes motivés par la découverte des métiers du numériques

Une formation complémentaire à l‘entreprenariat est nécessaire et permet aux apprenants, à la fin de leur formation, de trouver du travail ou de se positionner comme prestataires de service dans ce marché mondial ouvert à l’expertise.

Les pays en développement ont l’occasion, à l’image de certains pays comme l’Inde, de promouvoir une grande masse de compétences et de faire de leur pays un marché d’investissement grâce à ses ingénieurs hautement qualifiés.

 S’inspirer de l’expérience indienne notamment celle du miracle de Bangalore

 Bangalore était l’une des villes les plus pauvres d’Inde voire même de la Planète, mais ses enfants n’ont jamais perdu espoir de voir un jour leur ville devenir l’une des plus riches au monde.

Ceux qui avaient pris le chemin de l’émigration ont pu tirer le maximum de l’expérience outre-Atlantique en proposant à leurs collègues des séjours touristiques dans leur ville sans moyens.

Aujourd’hui, la réputation des ingénieurs de l’Inde, en particulier ceux implantés à Bangalore (voir Le miracle Indien | L’actualité (lactualite.com) ),  attire, depuis plus de 25 ans, les grands noms de la haute technologie.  L’émergence de la compétitivité indienne est basée sur les politiques encourageant les technologies de l’information et des communications.  (https://books.openedition.org/pupo/17347?lang=fr )

Aussi, le gouvernement indien clame-t-il souvent : « L’inde a manqué les révolutions agricole et industrielle. Elle ne manquera pas la révolution technologique. »

L’enseignement en Inde est géré par l ‘Etat. Chaque année l’Inde produit plus de 100 000 ingénieurs. Quant à la Chine, elle forme plus de 400 000 ingénieurs par année.

A l’image des pays Asiatiques, l’urgence pour un pays en développement c’est de promouvoir la formation d’un maximum d’experts du numérique à même de participer activement à l’économie mondiale.

Le monde digitalisé, en particulier l’Afrique,  est sous la menace d’une crise cyber majeure

L’utilisation massive des services en ligne ainsi que du travail en ligne, ont entrainé l’élargissement des surfaces d’attaques  et l’exposition aux cyberattaques  devenues de plus en plus complexes avec l’usage de  l’intelligence artificielle  par les hackeurs.

Parmi les cybers malveillances les plus courantes contre les états et les entreprises :

  • Le phishing : courrier électronique (ou SMS) dont l’expéditeur se fait généralement passer pour un organisme financier et demandant au destinataire de fournir des informations confidentielles ;
  • Le ransomware : logiciel rançonneur qui crypte certains fichiers sur l’ordinateur de la victime. Le rançonneur propose la clé de décryptage contre une rançon
  • L’attaque en déni de service ou DDOS : provoquer des interruptions de service, et ainsi d’empêcher le bon fonctionnement d’un système. Exemple l’attaque DDOS du 26 mai 2024 de sites gouvernementaux du Sénégal Cyberattaque : Plusieurs sites de ministères du gouvernement du Sénégal atteints par le groupe « Anonymous » (dakaractu.com).
  • Social engineering : exploiter les failles humaines en manipulant psychologiquement une personne (un employé) afin obtenir des informations confidentielles

L’Union Africaine a été paralysée par une cyberattaque le 3 mars 2023 de type ransomware Vent de panique à l’Union africaine après une nouvelle cyberattaque (lemonde.fr) .

Les hackeurs exigeaient une rançon de 3 millions de dollars que l’Union a bien fait de refuser de payer d’autant plus que les données étaient dupliquées dans un data center à Nairobi. Cependant, elle a déboursé 6 millions de dollars pour la reprise des activités en faisant a fait appel à des experts externes.

Selon le cabinet de cybersécurité Serianu : en 2017 la perte due au télétravail, en Afrique, a été estimée à 3,5 milliards de dollars

Lutte contre la cybercriminalité besoins de stratégies communes

La faiblesse des infrastructures, le manque de compétences et l’absence de sensibilisation des entreprises et des usagers rendent l’Afrique particulièrement vulnérable aux cyberattaques.

La sécurité n’est jamais garantie à 100%. La gestion de la sécurité doit s’appréhender d’une manière globale afin de maitriser les risques techniques, économiques, juridiques, humains. C’est une responsabilité partagée qui requiert un besoin en formation, de la sensibilisation et de la résilience au niveau individuel, organisationnel, territorial voire sociétal.

La résilience suppose des mesures préventives organisationnelles et techniques résilientes et agiles à même de résister, d’absorber et/ou rebondir face à une crise majeure et de s’adapter de façon régulière.

Depuis 2016, l’Europe a adopté une position commune en matière de lutte collective contre la cybermenace pour promouvoir la cyber résilience, combattre la cybercriminalité, stimuler la cyberdéfense. 

Aussi, est-il impérieux pour l’Afrique de mettre en place une stratégie de lutte contre la cybermenace à plusieurs niveaux : territoriale, régionale, continentale, internationale.

Prendre le train des GAFAM ou rester sur les quais

Le déficit structurel et technologique dont souffre l’Afrique ne se justifie que par le manque de vision ou de volonté politique de la part de ses états.

La démocratisation de l’accès au numérique, le partage du savoir, du savoir-faire et du faire-savoir à travers le cyber espace, offre l’opportunité à tout pays, et à l’Afrique en particulier, de promouvoir une masse critique de compétences à même de faire partie des acteurs technologiques mondiales à l’image des GAFAM (Google Facebook, Amazon, Apple, Microsoft).

Relever les enjeux de la transition énergique et celle du numérique sont à la portée de tout pays. Il appartient à chaque pays de saisir cette opportunité ou de plonger davantage dans la dépendance et le sous-développement.







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