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Ma Relation Vivante à L’écriture.

Ma Relation Vivante à L’écriture.

On ne connaît jamais que soi-même. Ou du moins, on ne connaît du monde que l’image qui s’en imprime en nous. Écrire sur soi, écrire pour soi, drôle d’idée et pourtant l’écriture naît de soi. Anais Nin, déclarait  « Nous ne voyons jamais les choses telles qu’elles sont, nous les voyons telles que nous sommes». Cela est  intéressant, quand on le rapporte à l’écriture, nous avons tous une vision du monde. Seule l’écriture nous démasque et dit qui l’on est.                        

                     

Je viens aussi avec le désir de vous transmettre quelques-unes des convictions qui nourrissent ma posture de passeuse. Je porte ces désirs encore confus, là, face à la page blanche ouverte sur l’ordinateur. Mais la forme que prendront ces désirs, les mots qui les soutiendront, le texte qu’ils feront naître, je n’en sais rien encore. Je ne peux, face à cet espace encore vierge qui me sépare de vous, lecteurs, que me soutenir de mes expériences, des textes qui m’aident à penser, de ceux que j’ai déjà écrits, en espérant que la traversée me conduira au rivage, vers un texte qui éclairera de façon vivante la question : que peut l’écriture ?

 

L’ écriture ayant accompagné des situations douloureuses ou particulièrement agréables de ma vie, cet exercice permet au moins d’explorer nos pensées et le discours que nous nous tenons intérieurement.. Il me semble donc nécessaire de me départir de certaines bribes de vie, en laissant toutefois une trace écrite. Peut-être plus pour les jeunes que pour les moins jeunes, voire pour tous. Pour ceux qui pleurent, qui rient, qui réfléchissent, qui cherchent, et pour les cœurs meurtris qui ont besoin de s’épancher, car il plaît à bon nombre d’accompagner la vie par des écrits.

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Les mots sont magiques. Je les vis comme un langage privé, une sorte de monologue intérieur comme dans la lecture.  Même si ce sont des images et des scènes qui défilent dans ma tête plutôt que des mots et des phrases.

 

De même, mes souvenirs me reviennent sous forme de scènes visuelles. Lorsque par exemple, là où je suis en train de boire une tisane au jasmin devant mon écran languissant, je crois c’est un torrent d’images et d’émotions qui me submerge tout à coup, sous l’aspect d’images mentales, de sons, d’odeurs, d’émotions positives et négatives. Et les mots sont là pour communiquer cette vie intérieure, ce « flot de conscience… » Et c’est dans cette odyssée que je vous convie . . .

 

L’auteur qui a compris qu’écrire était la manière d’appréhender le monde qui l’entoure, donne de son individualité, pour écrire une œuvre pour les autres. Il faut posséder sa littérature dans son moi intime, de son moi intime, pour mieux l’offrir. Être sincère, c’est d’abord être conscient qu’on ne parle jamais que de soi ou de la vision inévitablement personnelle que l’on a du monde.

 

Ecrire, c’est s’offrir généreusement à l’autre, sans retenue, sans fausse pudeur, et en se demandant comment être intelligible.

 

Le partage, l’écriture, posent et imposent la question du rythme. Elle oblige à développer une schizophrénie profonde, seule capable de  permettre à celui ou celle qui écrit d’être à la fois totalement immergé dans son état d’âme, et en même temps extérieur à celui-ci.

 

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C’est terrible, cette sensation d’ubiquité ! Terrifiante et jouissive à la fois, cette tension éruptive n’est supportable que lorsqu’elle trouve un réceptacle susceptible de contenir sa lave incandescente.

Écrire, c’est l’art de la déconstruction. 

 

À l’éclatement de l’auteur qui se disperse en quête d’identité, le miroir est tendu donnant les différentes facettes d’un moi que l’écriture, seule, pouvait convoyer.

 

Ecrire aide aussi à marquer les étapes. On s’écrit, on se relit, c’est un miroir mouvant, qui aide à comprendre son cheminement : hier, j’en étais là, mais aujourd’hui, mes perspectives changent… C’est une trace pour soi-même, de son propre itinéraire.  C’est un moment de construction, sans témoin, une façon de faire vivre le maillon en oubliant la chaîne.

 

A ce stade de ma conscience, il n’est pas de savoir s’il faut écrire pour soi ou pour les autres. Il s’agit d’écrire pour soi (parce que ça n’a pas de sens autrement) et pour les autres.

 

Si nous en attendons un bénéfice personnel de quelque sorte qu’il soit, nous écrirons alors pour nous-mêmes en prétendant écrire pour les autres. Voilà l’escroquerie littéraire.

 

Il s’agit avant tout et surtout d’écrire en éprouvant un plaisir si vif ou en répondant à un besoin si impérieux que nous n’ayons plus besoin d’en attendre la moindre contrepartie en provenance de celui qui nous lit et dans le même temps d’avoir le désir de lui offrir, sous la meilleure forme possible, le produit de son besoin/plaisir. D’offrir, pas de vendre. Il n’est question, ni d’argent, ni de reconnaissance…

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Je pense à tous ces livres que j’ai adorés et qui ont sans aucun doute bouleversé ma vie. L’émotion n’a pas de prix..

 

L’écriture de soi est un millefeuille de contradictions, dont on est le seul témoin. Dire et découvrir ce que l’on est vraiment, derrière les apparences, là, tout au fond, en restant intacte, intouchable.
 

Écrire, au sens plein et noble du terme, c’est bouleverser et influencer pour le meilleur..

Voici chers réceptacles de mes émois et transports, le billet du jour.

Khady Gadiaga, 30 juin 2024

 


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