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Reponse Au Professeur Fatou Sarr Sow (suite Et Fin)

…Et Madame le Professeur Fatou Sarr Sow de poursuivre, dans l’émission télévisée (et non l’enregistrement vidéo ainsi que nous l’avions dit, par erreur, dans la première partie de notre réponse) qui, semble-t-il, était consacrée au métissage culturel :

6)-« Thierno Souleymane Baal, son quatrième ascendant se prénomme Niokhor ; Niokhor BAAL. Niokhor  tout le monde sait que c’est un Sérère. Ses grands-parents sont des Wolofs. Ils ont fait la révolution ici, à Pire Sanokhor… »

Ainsi que nous l’avons déjà indiqué supra, aucun des ascendants de Ceerno Sileymaani BAAL ne se prénomme Niokhor, Niokhor BAAL. Ils ne sont ni Sérères ni Wolofs. Ses ascendants sont originaires de la tribu peule des Woɗaaɓe, du clan des BARI, dans le Maasina, au Soudan (actuel Mali). D’où les liens de parenté de Ceerno Sileymaani avec Hammadi Lobbo Aysata, le père de Seexu Ahmadu.

Côté Fuuta-Tooro, Ceerno Sileymaani qui est né à Boode, de Raasin-Sammba-Bukar-Maalik, appartient à la dynastie maraboutique des Ceerno Asso. Ainsi que cela saute aux yeux, les ascendants au Fuuta-Tooro (Sénégal) du cousin de Saydu Atumaan TAAL (le père d’Al Hajji Sheexu Umar TAAL al Fuutiyyu-qu’Allah les agrée tous) sont, respectivement, dans l’ordre croissant : Raasin,  Sammba, Bukar,  Maalik, etc.). Point de Niokhor ! De par sa mère Maymuuna aussi, Ceerno Sileymaani BAAL est de la lignée des SALL de Doɗel (Département de Podor).

Nous l’avions également dit : aucun des grands-parents de Ceerno Sileymaani BAAL n’a pris part à la Révolution de 1776. Parmi les condisciples de Ceerno Sileymaani, à Pir Saniokor, nous pouvons citer: Tafsiir Muhammed Ibraahiima BAH (de Mbantu), Abdul Qaadiri KAN (de Koɓɓillo), Tafsiir Jaabiri JALLO (de Dimat), Tafsiir Ahmad Sammba (de Jaaba), Ceerno Abdul Kariim DAF (de Seeno-Paalel), Ceerno Muhammed Ibraa WAN (de Mbummba), Ceerno Saydu Atumaan TAAL, père d’Al Hajji Sheexu Umar TAAL al Fuutiyyu (de Halwaar), Elimaan Bubakar KAN (de Dimat), Ceerno Baylaa Pereejo Soh’en (de Haawre), Tafsiiru Aamadu Hammaat WAN (de Kanel), Ceerno Abdarahmaan SAL alias “Teenantaa-Jaŋngooɓe” (de Jañnjooli), Tafsiiru Jaabiri JALLO (de Jaañum), Ceerno-Molle Mammadu Lih (de Ciloñ), Alfaa Amar Seydi Yero Buso (de Hoore Foonde), Alfaa Aamadu Nah alias “Elimaan Lewaa” (de Sooriingo), Ceerno Yuusuf LAAM (de Jaarangel), Ceerno Ceewol (de Doondu), Ceerno Hammadi GAY (de Ɓunndu),  Tafsiir Sammba Cillo (de Daaka).

Tels étaient les éminents membres de l’Amicale des Etudiants du Fuuta à Pir, acteurs de la Révolution qui dura au moins dix (10) ans avant de triompher en 1776!

Quid également de Khaly Amar FALL que plusieurs se plaisent à rappeler que c’est à lui que les artisans de la Révolution de 1776, une révolution encore inédite en Afrique et même dans le reste du monde, doivent leur éducation religieuse, pour être passés par l’Université de Pir Saniokor dont il est le fondateur ?

Khaly Amar FALL, de son vrai nom Hammaat Paate Koli FAAL (Khaly aussi est une déformation de Qaadi signifiant le Juge, une fonction à laquelle il avait été nommé), est né à Guédé (un village du Fuuta), vers 1555, de Paate Koli FALL (originaire du Kayor) et Jeegi BAH, sa mère, originaire du Fuuta.

De source proche de ses descendants, nous apprenons que de par son père, Khaly Amar FALL est l’arrière-petit-fils de Mandestu (Mandesit) FALL qui devait succéder au Burba Jolof, à la mort de ce dernier. Mais du fait d’une certaine infirmité dont il souffrait, il n’a pu être intronisé et le Ceddo qu’il était, s’exila  au Fuuta qui, à l’époque, se présentait comme étant la partie la plus islamisée de la Zone. Après avoir embrassé l’Islam, Mandesit FALL resta au Fuuta où il fonda une famille, donnant ainsi naissance à Kouly (Koli) FALL, lui-même père de Paate Koli FAAL (Pathé Kouly FALL) qui n’est personne d’autre que le père du futur Qaadi, Hammaat Paate Koli FAAL (Khaly Amar FALL).

Hammaat Paate Koli FALL a grandi dans la famille de sa mère, qui est « Toucouleur ». Après avoir mémorisé le Saint Coran, au Fuuta, il alla parachever sa formation religieuse en Mauritanie. De retour au Fuuta, il épousa Koudi Loomel et Aïssata KANE, qui lui donnèrent, chacune, trois (03) enfants. Il retourna au Kayor, pays de ses ancêtres, au début du seizième siècle, précisément au temps du cinquième Damel, Makhourédia Kouly.

Arrivé au Kayor,  il eut droit, de la part de sa famille, à un accueil des plus chaleureux. Il sollicita et obtint du Damel une vaste étendue de terre, dans une zone appelée Saniokor où habitaient des bergers peuls. Il se fixa dans cet endroit, qu’il valorisa en y fondant, en 1603, l’école qui deviendra l’Université Islamique Sénégambienne de Pire. Le Damel le nomma Qaadi. Mais il ne resta au Kayor que pour une très courte période; les Kayoriens ne pouvant supporter d’avoir pour Qaadi un Haalpulaar sur tous les plans, qui ne comprend et ne parle que le pulaar et pas un seul mot wolof ! Se sentant lui-même étranger au pays de son arrière-grand-père, Qaadi Hammaat Paate s’en retourna chez lui, au Fuuta !

De nombreuses années plus tard, son fils aîné Demmba, accompagné de ses frères et de sa petite-sœur Faama, alla s’installer à Saniokor où il reprit la direction de l’Université. C’est à cette époque que les Ceerno Sileymaani et autres allèrent fréquenter la célèbre Université, pour y approfondir leurs connaissances islamiques.

Dans son livre « MESURE DE L’ARABOPHONIE DU SENEGAL » (édition 2017, page 40) aussi, Dr Mamadou Youry SALL, Chercheur-Enseignant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal, précise que lorsqu’il est arrivé au Fuuta, Mandestu s’y maria et eut des enfants. Le premier d’entre eux portait le nom de Koli Teŋella, du nom du fondateur de la dynastie deeniyaŋke. La mère de Hammaat Paate Koli Mandestu FAAL (Ammar ou Amar FALL pour les ressortissants de Kayor), « Jeegi BAH, était une princesse deeniyaŋke. Elle était la grand-mère du célèbre guerrier Sammba Gelaajo Jeegi.

Toujours d’après le Dr Mamadou Youry SALL, Ammar FALL a effectué son apprentissage du Coran au sein de sa famille, au Fuuta. Puis il a intégré le foyer de Ceerno Mustafaa BAH du village de Teekaan. Il a ensuite fréquenté des écoles du Nord : Wallaata et Shinguiɗ notamment. De retour au Fuuta, il fonda son école à Gaani Hammee Juulɗo. Mais du fait de l’insécurité qui gagnait la vallée, consécutivement à la défaite de Naasiru al Diin, il migra vers Dimat d’où il partit pour rejoindre sa famille royale dans le Kayor.

Fier d’avoir en lui un cousin auréolé de sciences, le Damel le reçut avec tous les honneurs, le nomma Qaadi et lui octroya un vaste domaine pour lui permettre d’y ouvrir un foyer d’enseignement. Ainsi naquit l’école de Pir Saniokor, dans le premier quart du 17ème siècle. Toutefois, ne maîtrisant pas le wolof, il retourna au Fuuta au bout de quelques années seulement.

L’Institution continua néanmoins de fonctionner. Le retour de ses enfants quelques années plus tard, a renforcé la crédibilité de l’Institution. Bien plus tard encore, son arrière-petit-fils Malamin Buubu FAAL fit venir du Fuuta de nombreux théologiens spécialistes, pour renforcer le corps enseignant. Tafsiir Hammadi  Ibraa BAH de Mbantu, qui  fut l’Imam de la Mosquée de Pir était de ceux-là.

C’est le regroupement de ces professeurs en un lieu, permettant d’apprendre les différentes disciplines de sciences islamiques, en plus de la langue arabe, qui attirait  les étudiants des différentes régions. Car auparavant, il fallait parcourir de nombreux villages pour acquérir ce capital de connaissances ! De nombreuses ramifications de l’Ecole virent le jour dans les régions du Kayor et du Baol.

Sachons donc raison garder et ne nous y trompons plus : A l’Université de Pir Saniokor, les Ceerno Sileymaani BAAL, Almaami Abdul Kader KANE et autres étaient bien eux, chez leur grand-père  Hammaat Paate Koli qui a lui-même appris auprès de leurs grands-parents, au Fuuta et en outre, fils de leur arrière-grand-mère Jeegi BAH !

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Voilà, de façon ramassée, pour l’histoire de l’Université de Pir Saniokor qui, il faut donc en convenir, après Allahu Ta’aalaa L’Omniscient et Omnipotent, doit sinon tout du moins largement au Fuuta et aux marabouts fuutaŋkooɓe

7)- « Elimane Abdou Khadr, lorsqu’il a mené la Révolution Tooroodo, est allé au Walo où il a voulu instaurer la Charia. Parce que le Walo était Musulman ; n’oublions pas que Ndiadiane NDIAYE et Mbarka Mbo, ce sont leurs grands-parents qui étaient venus pour implanter l’Islam. »

Selon la tradition orale wolof, Ndiadiane NDIAYE, était le fils d’Abou Bakr ben Omar ou Abou Bakr ibn Omar (connu aussi sous le nom d’Abou Dardai, un chef de guerre almoravide qui a été tué en novembre 1087) et Fatoumata SALL, une princesse « Haal pulaar » de Guédé. Toutefois, aux termes de la tradition orale  sérère, la version wolof suivant laquelle Ndiadiane serait le fils d’Abou Bakr, est erronée. Selon cette tradition, Ndiadiane NDIAYE monta sur le trône du Djolof sous le règne de Maissa Waly DIONE (le premier Guelwar à régner chez les Sérères du Royaume du Sine). Les Sérères poursuivent, indiquant qu’aussi bien Ndiadiane que NDIAYE, sont un prénom et un nom d’origine sérère. Certains ont avancé l’argument suivant lequel le père de Ndiadiane serait Lamane Boukar NDIAYE, un Sérère du Waalo, et sa mère Fatoumata SALL, fille de Lamtoro Ibrahima SALL.

A l’heure actuelle, il n’y a pas de consensus au niveau des historiens à ce sujet, même s’il est constant que la notion d’Abou Bakr, père de Ndiadiane NDIAYE, a été rejetée. Pour feu le Pr Cheikh Anta DIOP en tout cas, un Arabe ne saurait avoir NDIAYE pour patronyme. En effet, selon feu le Pr Cheikh Anta DIOP et Egbuna P. Modum: « L’histoire nous apprend que le roi N’Diadian N’Diaye du Djoloff, le premier roi de la valaf [Wolof], était d’une mère Toucoulor et d’un père arabe. Mais il existe des preuves de contradiction ici. Le fils d’un Arabe ne peut guère supporter le totémique nom N’Diaye. Et il est de notoriété publique que, à la fois le nom et le prénom de ce roi viennent de l’exclamation « C’est N’Diadian N’Diaye » (« calamité » ou « extraordinaire », en langue sérère) faite par un marabout sérère … [voyante Sérère]» (Cf. Diop Cheikh Anta et Modum, Egbuna P. Towards the African renaissance: essays in African culture & development, 1946-1960, p. 28. Karnak House -1996).

Le règne de Ndiadiane NDIAYE, l’ancêtre mythique des Wolofs, aurait duré de 1200 à 1249. Par ailleurs, d’après certains chercheurs, le mot « walaf » est l’ancêtre du mot « wolof ». Djolof MBENGUE, le fondateur du premier village wolof, se serait établi, avec plusieurs groupes wolofs, « dans ce qu’on appelait alors le pays ‘’LAF’’. En wolof le mot ‘’wa’’ signifie ‘’ceux venant de’’, donc ‘’wa-laf’’ désignait ceux venant du pays ‘’Laf’’. Ce pays ‘’Laf’’ est, avec le royaume du Waalo, l’un des lieux de naissance de l’ethnie wolof. Plus tard le mot walaf devint wolof. »

A ce propos, il nous a été donné de constater que dans son ouvrage « NATIONS NEGRES ET CULTURE », feu le Pr Cheikh Anta DIOP écrivait chaque fois « valaf » pour désigner « wolof ». Cela pourrait résulter d’une faute de frappe ; la lettre « V » n’existant pas dans l’alphabet wolof ! Comme quoi, pour le Pr Cheikh Anta DIOP aussi, la version relative à « Wa Laf » pourrait être digne d’intérêt pour les chercheurs.

Pour ce qui concerne l’Islam, il est tenu pour établi que les Soninkés et les « Toucouleurs » du Fuuta avaient déjà embrassé cette Religion d’Allah dès le VIIIème siècle, soit sitôt après leurs contacts après les Berbères, donc bien avant l’arrivée des Almoravides, qui ne date que du XIème siècle. La reconversion des Peuls (Pasteurs), des Sérères et des Wolofs n’interviendra que bien plus tard. Il est rapporté que c’est vers le XIème siècle, « que le flambeau du ‘’Jihad’’ fut repris par Abu Abdallah Ibn Tilouat et par son gendre Yahya Ibn Ibrahim al Ghali, auxquels succédèrent Yahya Ibn Umar Lamtuni, tous deux petits-fils de Talagagin » (Cf. La première hégémonie peule-Le Fuuta Tooro de Koli Teŋella à Almaami Abdul, page 88).

8)-« Donc…, mais à l’issue d’une bataille, avec le Kayor, celui-ci lui (à Elimane Abdoul Kader) donna en mariage sa fille, Arame Bakar MBOOJ. De toutes les épouses d’Elimane Boubacar, c’est Arame Bakar qui lui donna le plus grand nombre d’enfants. Tous les grands dignitaires aujourd’hui Pulaar, leurs grands-parents sont issus d’Arame Bakar. PARENA, Mariame WANE LY, c’est Arame Bakar sa grand-mère…»

Il y a manifestement une confusion à ce sujet! D’abord il ne s’agit pas d’Arame Bakar MBOOJ, mais plutôt d’Arame Bakar FAAL, fille du Damel Amari Ngoone Ndeela Kummba FAAL. C’est celle-là qu’Almaami Abdul Kader KAN avait épousée.

Ensuite, la femme qu’Elimaan Buubakar KAN épousa et qui lui donna de nombreux enfants et une illustre descendance s’appellerait, elle, Jaawo Joop MBOOJ (Diawo Diop MBODJ). Ce mariage fait partie, avec deux autres, de ce qui a été appelé « Les mariages diplomatiques », consécutivement à la défaite du Waalo à Ndeer. Le Professeur Seydou Boly KANE (Paix à son âme) rapporte que lorsque le Waalo perdit la bataille, les vaincus, après concertation, se dirent : « Vu que nous ne pourrons combattre nos ennemis de tous les côtés, essayons de conclure un accord de cessez-le-feu. »

Dans cette perspective, les Walo-Walo donnèrent la Linguère Dieumbeutt MBODJ, fille de la Linguère Fatim Yamar Khouriyaye en mariage à l’Emir du Trarza, en l’occurrence Mohamed El Habib, fils d’Amar Ould Mokhtar, l’Emir du Trarza qui avait détruit Ndeer ; tandis que  sa petite-sœur Rokhaya Ndatté Yalla MBODJ, se maria avec Marosso Tassé DIOP, le frère du père de Lat-Dior. Rokhaya Ndatté Yalla a eu comme enfant Sidiya DIOP dit Sidi Léon, qui fréquenta l’école des Fils de Chefs, puis l’école polytechnique d’Alger, avant son intronisation comme  Barak au Waalo. C’est ainsi que ces trois mariages ont contribué à l’apaisement politique de la zone. »

L’attaque de la ville de Ndeer eut lieu le 05 ou le 07 mars 1820 (les versions divergent sur la date). Les chansons traditionnelles du Fuuta relatent : « Ñande Ndeer Yanaa, Elimaan na darii. Conndii na feccee, omo tasbaa kurus-Yee!” (Le jour de l’attaque de Ndeer, Elimane était là debout. Lorsqu’on distribuait la poudre, il égrenait le chapelet.) 

Ajoutons qu’à l’Ecole des Fils de Chefs dont la première promotion comprenait neuf élèves, Sidiya DIOP avait pour condisciples Abdou Salam KANE, ancien Chef de Canton de Kanel (1907- 1955), Bouna Alboury NDIAYE, dernier souverain du Royaume du Jolof et ancien Chef de Province du Jolof, le fils de Yero Boli DIAWO, entre autres (qu’Allah leur fasse miséricorde, ainsi qu’à tous nos disparus).

A notre avis, le fait qu’Arame Bakar ait eu plus d’enfants que ses co-épouses est, certes,  une faveur émanant d’Allahu Ta’aalaa. Mais cela ne lui confère pas forcément la préséance sur les autres épouses d’Elimane. Cette faveur ne signifie pas qu’elle est la meilleure d’entre toutes les autres épouses d’Elimane! C’est Allah L’Omnipotent et Omniscient Qui  donne ce qu’Il veut à qui Il veut parmi Ses esclaves et Ses servantes !

Sayyida Aasiya, l’épouse de Pharaon le damné n’a pas eu d’enfants. Mais le Très-Miséricordieux lui a construit un palais en Son Paradis. Sokhna Mariama n’a eu qu’un seul enfant, en la personne de Seyyidina Issa. Sayyida Aïcha, la mère des Croyants n’a pas eu d’enfants tout comme les autres épouses du Messager universel (excepté Sayyida Khadija) !

Toutes ces bienheureuses femmes ainsi que les Croyantes qui vivaient du temps du Sceau des Envoyés et des Prophètes, ont reçu l’assurance d’avoir le Paradis pour demeure éternelle ; cependant que rien n’est encore évident pour les autres femmes du monde, les Croyantes parmi les épouses des autres Prophètes mises à part !

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Cela dit,  cette manière de présenter les choses, de vouloir toujours mettre en avant une certaine Ethnie, en dit assurément long sur les intentions de Madame le Professeur qui tire chaque fois la couverture d’un seul bord ! De la part d’un cadre de son rang, d’une intellectuelle de son niveau, c’est inquiétant!

9)-« Donc, cela dit, Koly Tengella en personne, lorsqu’il quitta Ngabou, fit le tour du Sénégal, il passa par le Saloum où il épousa Mbossé à qui le terroir du Bosséa dans le Fouta doit son nom. »

Encore une fois, nous sommes au regret de dire : Non, Professeur ! Lorsque Koli Teŋella s’activait entre 1512 et 1537, le Bosséa existait déjà depuis longtemps ! Très longtemps !

10)- « Donc on a un métissage culturel tellement extraordinaire que ces cultures-là, quand Koly Tengella a créé, est revenu dans le Fouta, il a dit que désormais tous les Haalpulaar vont parler le peul. »

Le seul fait que Madame le Professeur ait désigné « les Haalpulaar », suffit comme preuve que la langue pulaar était déjà parlée dans la zone ; « les Haalpulaar » étant ceux qui parlent le pulaar! Faut-il toujours rappeler que « le Peul » ne désigne pas une langue mais quelqu’un de l’Ethnie des Fulɓe ? C’est Pullo qui est francisé en Peul. N’empruntez pas tout à Cheikh Anta DIOP qui, non content de considérer que les Peuls, les Toucouleurs et les Laobés bien qu’ayant tous en partage la même langue, à savoir le Pulaar, n’appartiennent pas pour autant à la même Ethnie, sont différents les uns des autres !

Ne suivez pas inconditionnellement les traces de Cheikh Anta DIOP pour qui les Peuls parlent le peul, les Toucouleurs le toucouleur et les Laobés le laobé ; confondant ainsi, dramatiquement, Ethnie, Caste et Langue ! Car le Savant sénégalais Cheikh qui ne sait rien du Fuuta et du Pulaagu, qui en sait plus sur l’Egypte que sur le Sénégal, n’a pas toujours raison.

11)-« Donc, c’est pour dire qu’on est fondamentalement un Peuple tellement métissé, que vouloir présenter tel comme appartenant à telle ethnie… Moi je n’aime pas entendre des qualificatifs du genre un tel est Diola, le patronyme de tel autre est ( )… Mais c’est pour montrer qu’aujourd’hui, au Sénégal, on doit arrêter de dire qu’un tel est ceci ( ). »

Sachez-vous désolidariser dès fois de votre maître Cheikh Anta pour qui « …un Africain conscient doit se dégager de tout préjugé ethnique et acquérir une nouvelle forme de fierté : la vanité d’être Valaf, Toucouleur Bambara, etc. doit faire place à la fierté d’être Africain, tant il est vrai que ces cloisons ethniques n’existent que par notre ignorance » (Cf. NATIONS NEGRES ET CULTURE-page 793).

Nous sommes enclins à penser que le but manifeste de ces gesticulations n’est autre que de chercher à effacer des langues et cultures qu’Allah à créées.  Le Créateur de l’Univers a dit que s’Il l’avait voulu, Il aurait fait de nous une seule communauté.  Mais  il Lui a plu de faire de nous ce que nous sommes : « Oh hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entreconnaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et parfaitement Connaisseur » (Sourate 49, verset 13).

Allah L’Omniscient a fait de nous des hommes et des femmes de différentes couleurs, de différentes tribus ou ethnies et de différentes langues, afin que nous échangions et nous enrichissions mutuellement par nos différences. C’est là,  la Volonté d’Allah.  Les ethnies sont une réalité. Vouloir le nier serait synonyme d’acte de rébellion contre Le Créateur Suprême.

Toutes les langues sont importantes auprès d’Allaahu Ta’alaa Qui les a Lui-Même enseignées à son premier Prophète et père de l’Humanité: Seyyidinaa Adama (Sur lui le Salut). Allaahu Ta’alaa a même mis en évidence l’importance de la langue dans le verset 4 de la Sourate “Rahmaan”: “Allamahul-Bayaan”.

En nous créant tels que nous sommes, avec nos diverses langues, L’Omniscient ne S’y est assurément point trompé. Existons donc tous et coexistons harmonieusement, chacun dans l’acceptation de l’autre.

Nous saisissons l’occasion pour présenter nos excuses à Monsieur Makhtar DIOUF, auteur de : LE SENEGAL-LES ETHNIES ET LA NATION, que nous avions, par mégarde, prénommé Mamadou, dans la première partie de notre REPONSE A MADAME LE PROFESSEUR FATOU SARR SOW !

12)- « Car on disait que les Wolofs sont métissés. Mais il n’y a pas plus métissé que le Pulaar ! Il n’y a pas plus métissé que le Pulaar..! »

Si une telle bourde provenait de l’un de nos autres esclaves Sérères, nous aurions compris ; nos chers cousins étant ce qu’ils sont ! Mais de la part de Madame Fatou SARR, épouse SOW ! Non, Madame SOW ne devrait simplement pas faire la confusion : «Mais il n’y a pas plus métissé que le Pulaar ! » Elle martèle, y revenant une seconde fois (veuillez excuser pour le pléonasme): « Il n’y a pas plus métissé que le Pulaar ! »

«Le Pulaar » est une langue ! Le Pulaar qui est également appelé « Fulfulde » dans d’autres pays est la langue des Fulɓe qui, encore une fois, sont tous ceux et toutes celles qui ont en commun l’usage de cette langue! Arrêtez de faire la faute ! Arrêtez tous d’entretenir la confusion ! En tout cas le Pullo du Sénégal, lui, établit toujours un distinguo net entre les mots  « Jolof » (un terroir du Sénégal), « Jolfo » (un citoyen du Jolof) et « Jolfe » (la langue du Jolfo)!

Et puis, c’est feu le Pr Cheikh Anta DIOP lui-même qui a dit que « les Wolofs sont métissés » : « Le wolof serait né de la déformation du sérère par tous ces éléments étrangers : Saras, Sarakollés, Congolais, Toucouleurs, Peuls, Laobés, etc… » (Cf. Nations nègres et Culture-édition juin 2023, page 786).

C’est bien feu le Pr Cheikh Anta DIOP qui a dit qu’il n’y a pas plus métissé que le Valaf (Walaf, terme devenu Wolof) : « Chez les Valafs aucune des sept dynasties régnantes n’est originaire du pays. Les Sogon sont des Socés qui auraient été encore nombreux du temps de Ndiadiane Ndiaye avant d’être refoulés en Casamance. Les Gélvar sont des Sérères du Sine-Saloum. La mère de Déthié Fou Ndiougou, le prince qui a fondé la première dynastie de Damel, était originaire de Vagadou (ancien emplacement de Ghana). La dynastie des Guedj est d’origine populaire : elle naquit après le coup d’Etat que le Cayor ait connu, celui de Damelrat Soukabé, dont la mère était une femme du peuple et venait, disait-on, du côté de la mer, Guedj en Valaf. La dynastie des Bey est une famille ‘’porte-bonheur’’ (d’après l’opinion populaire), dans laquelle les princes aspirant au trône avaient l’habitude de choisir, momentanément, leurs femmes. Les Dorobé, à notre avis, proviennent de la caste, ou de l’ordre célèbre des Torobé qui étaient des Peuls » (Cf. NATIONS NEGRES ET CULTURE-page 791).

Disons quelques mots sur les Peuls (Fulɓe) qui, de l’avis de feu le Pr Cheikh Anta DIOP « étaient, à l’origine, des Nègres qui se sont métissés par la suite avec un élément blanc étranger venu de l’extérieur » (Cf. Page 616 de « NATIONS NEGRES ET CULTURE ». Idem pour les « Toucouleurs » qui seraient issus eux-aussi d’un métissage.

Pour feu le Pr Cheikh Anta DIOP, « les Peuls, comme les autres populations de l’Afrique Occidentale, seraient venus d’Egypte » (Cf. NATIONS NEGRES ET CULTURE-page 612). D’après feu le Pr Cheikh Anta DIOP, « Comme les autres populations qui composent le peuple nègre, les Toucouleurs sont venus du Bassin du Nil, de la région dite ’’ Soudan anglo-sahélien’’  (page 616).

Selon le Pr Cheikh Anta DIOP, « il existe, à l’heure actuelle, en Abyssinie, une tribu appelée Tekrouri, ce qui donne à penser, au cas où les Toucouleurs du Sénégal seraient une fraction de cette tribu, que la région du Tekrour, loin d’avoir donné son nom aux Toucouleurs, aurait reçu le sien de ceux-ci lorsqu’ils s’y installèrent. Il existe également un Nyoro (Massina) au Soudan Français, où les Toucouleurs ont aussi séjourné avant d’arriver dans la région qui portera le nom Tekrour au nord du Sénégal, d’où ils descendront lentement vers ce fleuve, dont les rives ont porté  aussitôt le nom de Fouta-Toro » (page 627-618).

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Mis à part quelques pays de la sous-région, on ne trouve nulle part ailleurs dans les nombreux autres pays africains de Fulɓe d’un côté et Toucouleurs de l’autre ! On n’y trouve que des Fulɓe et rien de plus ! On n’y parle pas, à l’image du Pr Cheikh Anta DIOP et consorts, d’Ethnie des Toucouleurs, encore moins de celle des Laobés.

Et dire que feu le Pr Cheikh Anta DIOP n’a pas manqué de recommander fortement à ses concitoyens Valafs d’arrêter de regarder de haut les autres : « …Cette étude démontre que le sang qui coule dans nos veines est un mélange de sang sérère, toucouleur, peul, laobé, congolais, sarakollé et sara (peuple des négresses à plateau). Dès lors, que reste-t-il du mythe d’une race pure, douée d’une supériorité qui l’incite à traiter les autres de LAKAKAT ? » (Cf. NATIONS NEGRES ET CULTURE-page 793).

Aucune médiocrité ne peut dépasser la contre-vérité, et aucun degré de ridicule ne peut se situer au-dessus d’une invention de faits historiques. Comme quoi, avec cette parfaite aisance dans la sordide assurance de la manipulation et le travestissement des faits, il n’y a pas que les conteurs des traditions orales qui embellissaient les récits. Si de grands érudits font déjà du jésuitisme un fonds de commerce médiatique, nous allons inévitablement vers l’immensité de la médiocrité dans l’ensemble de nos domaines…

Autant reconnaître simplement que provenant les uns comme les autres du même endroit et parlant tous, par surcroît, la même langue, ceux que l’on appelle Peuls, Toucouleurs et Laobés constituent une seule Ethnie ! Car le fait que certains parmi eux soient des pasteurs, d’autres des agriculteurs (ce qu’ils sont tous, par ailleurs), ou des pêcheurs, ou des spécialistes du bois, ou des  artisans du textile, ou des artisans des  métaux, ou des artisans du cuir, etc. ; en somme, qu’ils soient tous « Les décorateurs de la vie sociale par leur technicité ou par leurs talents ou dons, maîtrisés à la suite d’un long apprentissage », ainsi que les a décrits le respecté Yaya WANE, ne les empêche pas d’appartenir à la même Ethnie !

Nous saluons, à ce propos, le travail remarquable de l’historien et sociologue malien Youba BATHILY, un Soninké-Mandingue de 59 ans, auteur de nombreux ouvrages (Oralité, Bulletin du collectif des historiens du Sahel-Soudan, N°3 Mai 2015 ; Rois et Peuples de l’Empire du Ghana-Editions Kindle, 2018 ; Localisation Des Anciennes Occupations Humaines au Sahel: Selon La Tradition Orale-Editions Mieruba, Bamako, 2018 ; West Africa before the Empire of Ghana, Smashwords Editions, 2018 ; Avant l’Empire du Ghana, Editions Mieruba, 2019 ; Après l’Empire du Ghana. Entre les Empires du Ghana et du Mali. Editions Mieruba, 2019 ; etc.).

En narrant les péripéties du voyage jusqu’à l’arrivée des Fulanis (les Fulɓe) en Afrique de l’Ouest, le Pr Youba BATHILY nous dit que les traditions orales des Assouanikes et Harratines récoltées en 2005 à Djidda (sud de Guiré dans le cercle de Nara) de Diffa et près de Maradi (Niger), renseignent sur le fait qu’à la recherche de pâturage, les Fulanis, qui parlaient une langue appelée Warama, auraient quitté la région de Woromiya éthiopien sous la conduite du patriarche Kaw BAH. La traversée du territoire éthiopien des Fulanis appelés autrement Pouls, s’est déroulée dans la difficulté et accompagnée de perte de vies et de bétail.

Il indique qu’ils ont récolté un récit intéressant sur l’histoire de l’immigration des Peuls, qu’ils ont appris que ceux-ci sont venus de l’Ethiopie, par le Soudan, le Tchad, le Nigeria, le Niger en rentrant au Mali par la région de Ménaka. Les Peuls auraient quitté l’Ethiopie 1122 ans avant l’Hégire (donc, vers 500 avant Jésus) pour atteindre la région de Ménaka vers l’an 21 après Jésus. Ils sont rentrés dans le pays de Ménaka 521 ans après avoir quitté l’Ethiopie. Ils ont traversé la région de Tombouctou huit ans après leur départ de Ménaka (Tombouctou vers l’an 29 et la région de Mopti est atteinte vers l’an 5), puis la région de Mopti vingt-cinq ans après Tombouctou.

Venant de l’ouest (Anderamboukane, Ménaka), les Peuls traversèrent le fleuve Niger, dans la commune de N’Tillit, puis le pays de Gossi, Inadiatafane, Bambara-Maoude,  Diaptodji, Dangol Bore. Ils passèrent par Ouroube-Doude, Konna et Dialoube pour encore traverser le fleuve Niger au Sud du lac Debo par la commune de Bimbere-Tama.  Certains s’installèrent entre San (Est de Ségou) et Goundaka (Est de Mopti), ces derniers pâturaient au bord des collines dogons du Gondo où vivaient le Bobo ou Bwa, c’est dans cette cohabitation qu’ils sont devenus des cousins à plaisanterie des Bobo.

Les Peuls prirent la direction Ouest pour passer par le Nampalari, Sokolo et Niono (Nord de Ségou). Ils vont encore traverser le fleuve Niger sur des berges situées entre Ségou et Markala (actuelle commune de Pelengana, Ségou) pour se diriger vers l’Ouest de l’actuel cercle de Dioila (sur de Kulikoro) au cours de neuf ans soit 63 après leur départ de la région de Mopti. Ils vont atteindre le Djitoumou en l’an 97 soit trente-quatre années après avoir quitté la région de Dioïla ; puis le Wassoulou (Ouest de Sikasso) huit ans plus tard soit en l’an 105 et le Mandé (Ouest de Bamako) vingt-neuf ans après la région du Wassoulou (en 134 après Jésus).

Les Peuls arrivèrent au Khasso en 148 soit  quatorze ans après avoir quitté la région du Mandé et ils ont atteint le sud du Fleuve Sénégal qu’ils vont appeler Futa-Toro quarante-trois ans après avoir quitté la région du Khasso (Kayes au Mali). Ils baptisent en 177 une autre région montagneuse plus au Sud en Futa-Diallo (Guinée) vingt ans après avoir quitté la région du Futa-Toro soit en l’an 197. Les Peuls vont s’installer sur les berges septentrionales du Fleuve Sénégal dix-sept ans plus tard (en 214). Ils arrivent sur le territoire de Nioro et de Koumbi (capitale de l’empire du Ghana) en 343, soit 965 ans après leur départ d’Éthiopie.

Les Peuls apportèrent une nouvelle langue en Afrique de l’Ouest. Ils vénéraient les fétiches et les ancêtres restés dans leur pays d’origine. Leur savoir-faire médicinal consistait à lire des formules incantatoires, à extraire des médicaments dans les excréments ou la bile de vache. Ils apportèrent également des chansons dont les plus célèbres sont Oussef (louange à un ancêtre éthiopien) et Sefema (chant sur l’amour).

En préfaçant « La première hégémonie peule : Le Fuuta Tooro de Koli Teŋella à Almaami Abdul » du Pr Oumar KANE, le Pr Amadou Mahtar MBOW, ancien Directeur général de l’UNESCO » dira, fort à propos que: « « …Les Fulɓe constituent le seul groupement ethnique de l’Afrique de l’Ouest à avoir essaimé, de manière presque continue, de l’Atlantique à l’actuelle République du Soudan à l’Est, tout en gardant leur langue et les éléments essentiels à leur culture. Très islamisés, pour beaucoup, ils ont été des propagateurs actifs de la foi et des éducateurs avisés. Leur science et leur piété leur ont valu la considération dans les pays où ils arrivaient. Ils ont pu ainsi, tout en intégrant des éléments autochtones, préserver leur cohésion et mettre en place de nouveaux Etats parmi les plus florissants de leur  temps. Ces Etats disparus, ni la conquête et l’occupation coloniales, ni les indépendances n’ont pu entamer leur existence communautaire» (page 9).







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