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Vers Une Meilleure Gestion Des Communautes Religieuses Dans L’État

L’article du Dr. Pierre-Marie Niang lance un débat essentiel sur la gestion des affaires religieuses au Sénégal, pays caractérisé par une riche diversité religieuse où l’islam, le christianisme et les religions traditionnelles coexistent, bien que dans des proportions différentes. En défendant le principe d’«équitabilité», l’auteur met en avant la nécessité d’une stricte égalité entre les confessions dans la représentation étatique. Toutefois, cette réflexion mérite d’être approfondie pour éviter que le concept d’équitabilité ne se transforme en un «égalitarisme» injuste.

Il est reconnu que les communautés religieuses au Sénégal ont historiquement bénéficié d’un traitement différencié de la part de l’État, tant avant qu’après l’indépendance. Certaines, bien organisées, ont su s’intégrer dans le système étatique, profitant de divers soutiens et d’une coopération fructueuse avec l’État. D’autres, en revanche, ont subi des tentatives de marginalisation, des volontés de dislocation, une surveillance accrue et même des sabotages pendant la période coloniale et d’une moindre mesure dans celle post-coloniale, freinant leurs efforts pour mieux s’organiser et accroître leur influence. Enfin, une petite minorité de cultes, souvent ésotériques ou classés comme religions traditionnelles africaines, n’a pas exprimé de revendications pour un encadrement étatique, leurs pratiques restant essentiellement privées et communautaires.

Dans cette perspective, il devient impératif pour un État soucieux de réconcilier ses citoyens avec leur culture, leur foi et leurs pratiques cultuelles, de mettre en place des mesures fortes visant à une véritable équité. Cela implique d’accorder aux communautés musulmanes, victimes d’un traitement inapproprié dès la naissance de la République, un accompagnement proportionnel à leur poids démographique et historique, sans pour autant dépasser les limites d’une juste égalité.

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À la lecture du texte du Dr. Niang, deux points méritent d’être clarifiés. Premièrement, l’affirmation selon laquelle la création ou nomination de structures ou personnes chargées des affaires religieuses serait une nouveauté est inexacte. Il convient de rappeler que le professeur Cheikh Tahirou Doucouré avait été nommé ministre chargé des affaires religieuses par le Président Senghor, jouant un rôle crucial dans les relations entre l’État et les chefs religieux. Par la suite, les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall ont également nommé des ministres conseillers chargés des affaires religieuses, tels que Mouhammadou Bamba Ndiaye, Imam Mbaye Niang et le Professeur Abdoul Aziz Kébé. Il faut d’ailleurs saluer l’audace du Président Macky Sall, qui a initié la création d’un bureau dédié aux affaires religieuses et à l’insertion des diplômés arabophones, aujourd’hui transformé en direction avec des prérogatives élargies.

Deuxièmement, l’allusion à des motivations opportunistes derrière cette décision, visant à «contenter d’éventuels bailleurs non-occidentaux», avant de s’attaquer à ceux-là est sans fondement. Ces bailleurs non-occidentaux dont il parle, financent eux-mêmes les plus grands pays occidentaux avant que des fonds modestes ne soient dirigés vers nos pays. Cette question échappe d’ailleurs au cadre de cet article et ne pourrait y être abordée dans sa profondeur. Il est rassurant de constater que les revendications comme celles du Dr. Niang ne sont ouvertement soutenues par aucune autorité reconnue des communautés religieuses non musulmanes du Sénégal. Celles-ci, pleinement conscientes des efforts d’accompagnement fournis par l’État depuis l’époque pré-indépendance jusqu’à aujourd’hui.

Ainsi, la création d’une direction des affaires religieuses, dirigée par un cadre musulman bilingue, notamment arabophone, serait une initiative opportune et symboliquement forte. Elle représenterait la reconnaissance, au sein de l’État, d’une partie importante de la population sénégalaise éduquée dans une langue qui était celle de l’administration avant la colonisation. La création d’un tel cadre marquerait une forme de réparation historique pour la communauté arabophone du pays et contribuerait à une justice plus inclusive. En intégrant les compétences des citoyens sénégalais arabophones dans l’administration, le Sénégal pourrait rétablir un meilleur équilibre entre les composantes de la nation, tout en ouvrant de nouvelles perspectives d’intégration pour tous les citoyens, quelles que soient leurs langues ou croyances.

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Par ailleurs, bien que l’Église catholique dispose déjà d’une organisation solide, il serait pertinent de créer une sous-direction spécifique aux affaires chrétiennes. Cela permettrait de maintenir un lien étroit avec l’administration des affaires religieuses, principalement orientée vers l’islam, tout en assurant une gestion équilibrée et harmonieuse des diverses confessions, dans le respect des particularités de chaque culte et pour le bien de la cohésion nationale.

Ismaila NDIAYE

Citoyen Sénégalais,







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