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Reponse À M. Amadou Bakhaw Diaw

Je crois qu’il faut surtout se garder de prendre l’histoire comme étant une science exacte où les résultats d’analyse ou de recherche sont précis, comme dans les mathématiques, par exemple. Il n’y a généralement pas d’unanimité dans la plupart des thèses émises par les historiens. C’est le cas aussi de l’égyptologie avec ses courants divergents même si, pour nous, Africains, Cheikh Anta Diop a contribué à nous rendre notre fierté en tant qu’Homme noir.

Aussi, par mesure de prudence, devrions-nous éviter d’être péremptoires, par rapport à ce que nous considérons comme une vérité établie. Nous devons cependant continuer à affiner les recherches, à la lumière des avancées scientifiques et archéologiques tout en continuant, par principe, à nous référer aux apports qualitatifs des témoignages que nous ont laissés nos aïeux. Nous devons même nous y accrocher comme à une bouée de sauvetage, pour l’affirmation de notre identité, tant qu’une nouvelle thèse plus pointue ne viendra pas apporter plus de précisions, voire de certitudes, par rapport aux croyances que nous avions auparavant.

Cela dit, le Sénégal est un creuset de cultures et de traditions diverses, ou toutes les ethnies se retrouvent et cohabitent dans le respect mutuel, même si leur  distribution géographique fait que certaines sont plus voisines que d’autres ; certains s’étant déplacés avec les mouvements migratoires vers d’autres contrées etc.. Mais dans tous les cas, les circonstances ont toujours favorisé des brassages riches et des échanges féconds entre elles.

En ce qui concerne le Wolof, il faut reconnaître que c’est une ethnie parmi d’autres au Sénégal, et que sa place dans la carte linguistique du pays est incontestable, vu son implantation aujourd’hui dans la quasi-totalité des grandes villes du pays. Mais sa primauté au Fouta, voire sa primordialité, pour être plus précis, est contestable, même si des professeurs dits pularophones semblent militer en faveur de cette thèse. N’oublions pas que tous les intellectuels professent le plus souvent la ligne d’une école de pensée, et c’est possible que ça soit le cas ici. Dieu Seul sait !

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En revanche, vouloir réfuter la « Pulaarité » originelle des illustres marabouts Cheikh Ahmadou Bamba et El Hadji Malick Sy, ne me paraît pas conforme à la vérité, d’autant plus que dans la propre descendance de ces derniers, cette appartenance a été clamée en maintes occasions, sans préjudice par ailleurs de leur ascendance paternelle ou maternelle wolof en partie. Des recherches historiques plus poussées (si elles n’existent déjà) pourraient nous édifier, de façon à nous rapprocher progressivement de la vérité.

Je signale enfin que la version suivant laquelle Serigne Touba serait né Ba, existe à côté de celle qui considère qu’il est Mbacké de naissance, et que ce patronyme serait même préexistant à son ascendance paternelle, mais se rencontrerait plutôt chez les Fulɓe « pulaarophones ». N’étant pas Historien, je rapporte l’exemple d’un Monsieur avec qui j’ai eu un entretien il y a de cela quelques années, dans le Sénégal oriental, dont le nom de famille était Mbacké.

A mon interpellation, il avait précisé qu’il n’avait pas de liens de parenté connus avec les Mbacké de Touba et que son nom de famille existe de très longue dans son village ainsi que dans un certain nombre de localités de sa contrée. Il m’avait même précisé, à l’occasion, le nom du village. Mais je ne m’en souviens plus. Hélas ! Ceci, pour faire un clin d’œil aux historiens, aux fins de recherches des liens familiaux même lointains, entre ces Mbacké du Niani Ouly et ceux du Baol, le cas échéant.







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