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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

La Ronde Des Vautours

Depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye, des rapaces jaillissent de tous les coins d’un ciel assombri par l’incompétence de leur maître qui se prend pour Zeus. Au lieu de trouver des solutions aux difficultés que vivent les Sénégalais, ils voltigent par-dessus la tête de ceux qu’ils prennent déjà pour des reliques politiques. Si, dans la mythologie grecque, ces oiseaux de mauvais augure ont eu raison de Prométhée, sauveur de l’humanité, leurs incarnations humaines, dans le contexte sénégalais, échoueront dans leur macabre tentation d’enfoncer leur bec maléfique dans la chair de la bienfaisance qu’ils convoitent avec appétit. Leurs diatribes n’expriment que méchanceté. De la logorrhée de Mimi Touré au crétinisme de Fadilou Keita, en passant par la sécheresse cérébrale d’El Malick Ndiaye, éclate au grand jour, une haine teintée d’ignorance. Leur discours fait de malignité, tourne autour de l’arrestation, du jugement et de l’emprisonnement du Président Macky Sall.

Je cite pêle-mêle :

«On l’a vu dans plusieurs pays, comme au Chili avec Pinochet. Ici, à côté de chez nous, l’ancien Président Moussa Dadis Camara fait face à la justice, justement, pour des exactions et des manifestations sanglantes. Le Sénégal ne devrait pas faire exception.»

«Macky Sall ne peut pas sortir par la grande porte après tout le mal qu’il a causé dans ce pays. Il a un dossier à la CPI… Je peux t’assurer qu’il rendra compte de ses actes. Nous avons les moyens de le faire payer, et il paiera.»

«Si Pastef dispose d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale, nous allons installer la Haute Cour de la Justice (sic).»

Pour donner un semblant de crédibilité à leurs déclarations fantaisistes, ils évoquent, sans comprendre les mécanismes de sa mise en œuvre, les foudres de la Haute Cour de Justice. D’abord, «Haute Cour de la Justice», répétée plusieurs fois par l’inculte ministre des Transports, n’existe pas. L’appellation exacte est «La Haute Cour de Justice». Ensuite, Pastef ou tout autre parti politique n’est pas habilité à «installer la Haute Cour de Justice». C’est une prérogative constitutionnelle de l’Assemblée nationale. Enfin, comble de l’hérésie, El Malick pense que l’ancien procureur Alioune Ndao peut présider la Haute Cour de Justice s’il est élu député. Il ignore que la HCJ est présidée par un magistrat, en l’occurrence, le Président de la Cour Suprême.

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Pour sa gouverne, la Haute Cour de Justice est un organe constitutionnel prévu à l’article 99 de la Constitution, dont les dispositions sont complétées par la loi organique portant sur le Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale. La loi organique N°2002-10 du 22 février 2002, qui détermine l’organisation de la Haute Cour de Justice et la procédure suivie devant elle, dispose en son article 2 : «La Haute Cour de Justice doit être installée au plus tard le mois qui suit le début d’une nouvelle législature». Par conséquent, il est superfétatoire d’annoncer que «le Pastef va installer la Haute Cour de Justice si ses députés sont majoritaires». Certes, la Constitution prévoit que «Le Président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison. Il ne peut être mis en accusation que par l’Assemblée nationale, statuant par un vote au scrutin secret, à la majorité des trois cinquièmes des membres qui la composent ; il est jugé par la Haute Cour de Justice.» (Article 101, alinéa premier)

Qu’en est-il alors de la haute trahison ?

La haute trahison désigne, dans le domaine de la justice, un crime qui met en danger la sûreté de l’État. Il s’agit d’une très grande déloyauté à l’égard de son État, de son chef d’État et du gouvernement. Ce crime est souvent associé à celui d’intelligence avec l’ennemi. Comme toute infraction pénale, la haute trahison, qui n’est définie nulle part dans le Code pénal, devrait résulter d’un triptyque incompressible : l’élément légal, l’élément matériel et l’élément moral. Or, quels seraient les faits constitutifs d’une infraction qualifiée de haute trahison par la loi que le Président Macky Sall aurait intentionnellement commis dans l’exercice de ses fonctions ? Je n’en connais pas. En effet, en remontant dans l’histoire de l’humanité, les cas les plus célèbres d’ouvertures de procès pour haute trahison ont concerné Charles Ier, Louis XVI et Marie-Antoinette, tous guillotinés après la Révolution. On peut citer également le Maréchal Pétain pour sa collusion avec Hitler, de nombreux généraux français, Pinochet, la veuve de Mao Zedong après la Révolution culturelle, ainsi que Mamadou Dia pour avoir empêché la tenue régulière d’une session de l’Assemblée nationale. Très récemment, le droit pénal international, instauré pour punir les génocidaires, a assimilé le crime contre l’humanité à la haute trahison. Saddam Hussein en a fait les frais pour ses exactions contre le peuple kurde et l’invasion du Koweït.

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J’aimerais que ces parangons de l’inquisition à l’encontre de leurs adversaires politiques nous expliquent en quoi les actes posés par le Président Macky Sall, qui a usé de ses pouvoirs constitutionnels pour défendre l’État du Sénégal, sont assimilables à une haute trahison ou à des crimes contre l’humanité. C’est à ce débat de fond que je les invite. Dans l’histoire récente du Sénégal, quel homme politique s’est attaqué aux institutions de la République ? Qui a attenté à la sûreté de l’État ? Quel illuminé a appelé au meurtre du Chef de l’État et encouragé l’utilisation d’armes, comme des cocktails Molotov, contre les forces de défense et de sécurité ? C’est bien le théoricien du «mortal kombat» et du «gatsa gatsa» qui ont engendré la mort de plusieurs Sénégalais.

Cependant, il me serait difficile de fermer cette parenthèse sans donner ma lecture de ce regain de violence verbale à l’encontre de Macky Sall, dont je revendique une amitié critique. En effet, depuis que la Coalition Takku Wallu Senegaal a fait de Macky sa tête de liste, nous avons constaté une levée de boucliers, une montée d’adrénaline, et une profusion de menaces sur son intégrité physique et sa liberté. Ce n’est ni anodin ni gratuit. Ces dérapages langagiers trahissent un affolement général et une peur bleue d’un redoutable compétiteur qui n’a jamais perdu une élection.

Pour ceux qui restent attachés à nos valeurs traditionnelles et appréhendent certaines facettes de la personnalité de Macky Sall, il est facile de comprendre qu’un descendant des Sebbe Kolyaabés ne peut rendre les armes sans avoir combattu. Alors, laissons à Farba Ngom, qui est plus outillé et mieux indiqué, lui rappeler le célèbre triptyque «hulataa, doggataa et ñamataa gacce» que le griot Séwi Malal Layaan aimait chanter au son du Lagiya en l’honneur de Samba Gelaajo Jéegi, chaque fois que le légendaire héros de la bataille de Bilbassi devait affronter une épreuve.

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Bienvenue Ceddo !

Babacar GAYE

Leader de Mankoo Mucc







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