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Quelques Leçons Du Sen Tera Meeting ! (par Fodé Roland Diagne)

Quelques Leçons Du Sen Tera Meeting ! (par Fodé Roland Diagne)

A l’appel du premier ministre, leader et président de Pastef, Ousmane Sonko, la mobilisation militante et populaire a été au rendez-vous. Provenant de tous les coins du pays, il a été donné l’occasion au leader et président de Pastef de faire le point et rendre compte sur « l’État, la politique et le parti » de l’étape du « redressement dans la transition » actuelle sur le chemin de la souveraineté nationale :

 

Sur l’État : la prégnance néocoloniale sur la justice a été épinglée par l’annonce que le « rapport Prodac » prouvant que Sonko n’a pas diffamé a été retrouvé et déposé entre les mains de la justice pour invalider le rejet du « rabat d’arrêt » par la Cour Suprême. Le nettoyage souverainiste de l’État néocolonial multi-décennal est ainsi programmé tout en précisant que le Jub, Jubbal, Jubbanti concerne aussi ceux et celles en postes dans l’actuel gouvernement Pastef.

 

Constat a été fait que « l’État profond » demeure marqué par le système néocolonial : « les mêmes qui exécutaient des ordres illégaux contre nous sont toujours là, il faut donc nettoyer ».

 

Les « efforts demandés au peuple doivent aussi être fait par l’État lui-même, il faut donc rationaliser ses dépenses et tout responsable, y compris de Pastef, fautif de détournement ira en prison » précise Sonko.

 

La dialectique du Parti Pastef comme force d’animation de la coalition « Diomaye moy Sonko, Sonko moy Diomaye » a été réaffirmée dans l’optique de purger la cinquième colonne qui tire sur son propre camp souverainiste en reprenant à son compte le refrain manipulateur et mensonger de la « justice des vainqueurs ».

 

L’exigence de satisfaire la reddition des comptes financiers et des crimes liberticides du pouvoir déchu de l’APR/BBY comme demande sociale de justice et de salubrité publique.

 

Un coup d’arrêt a été donné aux manèges des soit-disant « pros Sonko » et « pros Diomaye » cherchant la division au sommet de l’État en lieu et place de « l’unité, critique, unité ».

 

Connaissant mutuellement les convergences et les différences, la division ne peut venir ni de Sonko, ni de Diomaye a martelé avec conviction Sonko.

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Les militants et le peuple ont confirmé leur soutien et leur yaakaar (espérance) dans le leadership de Sonko et ont donc envoyé au FMI/BM/Agences de notation un message de vigilance contre leurs manœuvres.

 

Après cette démonstration de force, il faut maintenant mettre en rang de bataille Pastef pour aller résolument au 1er congrès et mettre en œuvre de la base au sommet la démocratie que la direction collégiale hors de tout cumul de mandat doit centraliser pour remettre au cœur de la vie politique le parti Pastef.

 

L’épisode avant le 8 novembre, lendemain du 7 novembre 108éme anniversaire de la Révolution communiste d’octobre 1917, a vu des tentatives de subversion des officines néocoloniales de l’APR/BBY s’agiter alimentant des rumeurs de « division, de séparation » entre le duo souverainiste issu de Pastef à la tête de l’appareil d’État. Des inquiétudes ont traversé les militants de la base au sommet. Et parfois, certains se sont même engagés dans des positionnements « pro-Sonko » ou pro-Diomaye ».

 

Ces tiraillements résultent en réalité de l’inertie dans laquelle Pastef est plongée depuis l’accession au pouvoir. Cette inertie trouve un de ses sources dans un cumul des mandats entre l’appareil d’État et ses démembrements qui dépouille Pastef d’une direction pratique fonctionnelle en plus de l’absence d’initiative des dirigeants à la tête du parti. Mais aussi dans les luttes fratricides pour des postes.

 

On attend tout de Sonko, or Sonko ne peut pas tout faire. C’est donc à lui de libérer les initiatives tout en assurant le respect des orientations, de la ligne et du fonctionnement discipliné et démocratique.

 

Objectivement, nous sommes confrontés à l’inexistence pour citer Mao Ze Dong de « deux méthodes… premièrement, combiner les mots d’ordre généraux avec une direction concrète et deuxièmement, entretenir la liaison entre la direction et les masses » (A propos des méthodes de direction, Cahiers du Communisme, octobre 1954).

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En effet, la polarisation de toute l’attention des militants de Pastef sur ’appareil d’État en lieu et place de la liaison avec les masses, laissée entièrement entre les mains du leadership du président du parti, O. Sonko, n’est durablement pas viable et peut même à termes se révéler dangereuse pour notre expérience souverainiste d’autant plus que l’ennemi néo-colonial et impérialiste ne lâchera pas son objectif de reconquête.

 

Après avoir été force de résistance du sommet à la base à la dictature liberticide de l’APR/BBY, Pastef doit muter en sentinelle du projet, en force de proposition, de contrôle de l’action gouvernementale et de proposition dans la conduite vers la souveraineté nationale et panafricaine.

 

Aussi est-ce un impératif qu’au fur et à mesure que nous avançons dans la lutte pour la conquête de notre souveraineté nationale, nous devons faire émerger une direction nationale collégiales et des directions locales collégiales de Pastef à même d’associer la prise en charge des tâches centrales et les tâches locales dans le cadre de l’indispensable liaison avec les différentes sections du peuple. Il est nécessaire d’impulser et organiser la formation idéologico-politique en complément des savoirs technico-professionnels et académiques des militants.

 

Comme le préconisait Mao Zedong, dans le contexte actuel de l’État néocolonial dont les souverainistes toutes tendances confondues ont hérité, Pastef en tant parti doit mettre en œuvre « l’indication formulée par Staline dans la neuvième des douze conditions de la bolchevisation des partis communistes au sujet de la formation du groupe dirigeant principal, nous devons l’appliquer dans toutes les administrations, dans tous les établissements, scolaires, dans toutes les unités de l’armée, dans toutes les entreprises de production et dans tous les villages, grands ou petits. Le critère, lors de la formation d’un groupe dirigeant de ce genre, ce doit être les quatre conditions présentées par Georges Dimitrov quand il parlait de la politique des cadres (un très grand dévouement, la liaison avec les masses, l’aptitude à s’orienter seul dans une situation, l’esprit de discipline)… Dans toute l’activité pratique de notre parti, une bonne direction doit toujours être conçue d’après le principe : puiser dans les masses et apporter aux masses. Cela veut dire faire la somme des opinions des masses (dispersées et non réunies en système) et les porter à nouveau (généralisées et schématisées après étude) aux masses ; les populariser et les expliquer, en faire les idées des masses elles-mêmes afin que les masses défendent ces idées et les traduisent dans les actes ; en même temps, vérifier la justesse de ces idées d’après les actes des masses… A chaque fois, ces idées acquièreront de plus en plus de vérité, de vie et de valeur… Nous n’avons pas épuisé toutes les particularités des méthodes de direction et nous attendons que les camarades sur place, partant de la thèse de principe donnée par nous, réfléchissent eux-mêmes en toute conscience à ces particularités et fassent preuve d’initiative. Plus la lutte est difficile et plus il est instamment nécessaire de relier la direction exercée par les communistes aux exigences des larges masses, de relier étroitement les mots d’ordre généraux des communistes, à une direction concrète, ce qui permettra de liquider définitivement les méthodes de direction subjectivistes et bureaucratiques…  » (A propos des méthodes de direction, Cahiers du Communisme, octobre 1954.

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Ne pas imiter, mais s’inspirer de l’expérience chinoise sur le chemin du façonnement de l’État souverain par l’organisation d’une démocratie participative militante et populaire pilotée par Pastef. C’est la voie pour compléter le leadership fortement personnalisé du président de Pastef par un leadership collectif collégial capable de garantir une adaptabilité tactique selon la réalité dans une continuité stratégique vers la souveraineté nationale et panafricaine. C’est aussi la voie pour que ne se répète pas la tragédie de l’expérience Sankariste.

 

09/11/25

Diagne Fodé Roland

 


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