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Politiciens, Marabouts, Journalistes Et Célébrités, Ne Divisez Pas Le Pays

Politiciens, Marabouts, Journalistes Et Célébrités, Ne Divisez Pas Le Pays

« Senegaal benn bopp la », a-t-on coutume de dire. Malheureusement, des gens irresponsables ou mal intentionnés sont en train de le « xar ñaar ». Qui sont-ils ?

Des politiciens, des journalistes, des marabouts et des célébrités qui n’ont rien dans le cigare.

L’attitude la plus surprenante est celle de Macky Sall, président de tous les Sénégalais. Au lieu de rassembler, il divise, sciemment ou inconsciemment. Qu’est ce qui a fait de lui un envoyé d’Allah pour qu’il puisse dire ce que doit être l’islam au Sénégal ? Selon Nabi Sall, « cette religion doit s’adapter à ce que nous sommes, à notre culture. » Donc, l’homme doit corriger les erreurs d’Allah qui a dit avoir parachevé l’islam et l’adresse à toute l’humanité. Pour moins que ça, le professeur Sankharé a été voué aux gémonies. Macky dit : « Nous ne saurions accepter chez nous, qu’on vienne nous imposer une autre forme de religion qu’on n’a pas connue ». De quelle religion parle-t-il ? Et jusqu’où faut-il remonter ? L’islam et le christianisme n’ont pas vu le jour au Sénégal à ce que je sache. Ah ! Il fait allusion à l’islam barbare. Mais c’est quoi la religion de Boko Haram, par exemple ? Aller dans les mosquées et tuer les fidèles qui y prient ? Enlever des jeunes filles pour les vendre ? Ça m’étonnerait que beaucoup de Sénégalais se convertissent à cette « forme de religion ».

Macky parle de « développer un discours philosophique et théologique » qui « nécessite une formation des imams dans le sens d’un islam tolérant. » Est-ce parce que Sarko, Hollande, Valls et consorts veulent un « islam de France », c’est-à-dire adapté à la culture française, et forment des imams pour l’imposer ? Est-ce qu’un musulman a besoin d’étudier la philosophie et la théologie pour suivre les recommandations de son Seigneur ou pour être imam ? C’est ça qui sera nouveau au Sénégal. Une autre forme de religion qu’on n’a pas connue et qui s’impose lentement mais sûrement est la franc-maçonnerie. Attendons son Excellence sur ce terrain.

La stigmatisation d’une minorité, porte ouverte à toutes sortes de dérives.

Avec l’arrestation d’imams apparemment non confrériques, estampillés « djihadistes made in Sénégal », et les discours incendiaires de certaines autorités qui s’en sont suivis, on ne peut que s’attendre au pire. Citons Abou Abel Thiam, un très proche de son Excellence : « S’il advenait qu’ils (les djihadistes) prennent pied chez nous, ils tueraient avec délectation tous ceux qui psalmodieraient des khassaides ou le Wasifa, massacreraient tous nos chefs religieux de Touba, Tivaouane, brûleraient avec plaisir les écrits de Cheikh Ahmadou Bamba, décrèteraient que les pratiques de Limamoulahi ou Baye Niasse étaient impies, décideraient que le maouloud et le magal de Touba sont haram… » Eh bien ! Pouvez-vous imaginer des Sénégalais faire cela ? Mais comment voulez-vous que les taalibe réagissent en entendant ces propos ? Ils aiguisent leurs couteaux et attendent l’ennemi qu’on leur a déjà indiqué. L’homme politique dresse ainsi la majorité confrérique contre la minorité non-confrérique. Oui, il y a des Sénégalais musulmans qui tournent le dos aux confréries, mais cela ne fait pas d’eux des terroristes. Peut-on leur reprocher de n’avoir que le Coran et la Sunna comme repère et leur faire un procès d’intention ? On peut comprendre qu’ils soient vus d’un mauvais œil par certains marabouts mondains qui promettent le paradis à leurs ouailles en échange de quelques billets de banque ou de leur servitude. Ainsi, le « Général » Kara a mis son armée sur le pied de guerre, menaçant quiconque ferait à Touba la propagande d’enseignements autres que ceux de Serigne Touba. En plus des agressions verbales et physiques déjà en cours, on ferme des mosquées de « terroristes » avec le silence complice des autorités qui prônent la prévention, mais laissent l’incendie se propager. Au lieu d’allumer le feu de la division, ne faut-il pas plutôt organiser des débats pour confronter lucidement les idées ? « Nulle contrainte en religion ! La voie droite se distingue de l’erreur. »

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            Burqa et hijab.

Macky a, tout seul, du jour au lendemain, « interdit » le voile intégral. Il fait pire que nos « maîtres » français qui, eux, ont au moins débattu du sujet pendant de longs mois avant de voter des lois. Buur Siin semble trop pressé. Personnellement, je suis contre le voile intégral, mais à mon humble avis, un président musulman ou supposé l’être, à la tête d’un pays où les musulmans représentent plus de 90% de la population, ne devrait pas penser à lancer la police aux trousses des quelques femmes qui, de leur propre gré, sont intégralement voilées pour plaire à Dieu, comme s’il s’agissait d’une chasse aux sorcières. On a entendu des femmes dire : « Ils pourront ôter mon voile, mais ils ne pourront jamais ôter ce qui est dans mon cœur ». Du coup, elles se sentent persécutées à cause de leur foi. N’était-il pas mieux de leur expliquer que Dieu ne les oblige pas à s’habiller ainsi ? Poser le débat et laisser les « boroom xamxam » s’exprimer, puis voter une loi : voilà ce qu’on fait quand on plaide pour la tolérance et le respect mutuel.

Macky dit, parlant de la burqa : « ça ne correspond ni à notre culture, ni à nos traditions, ni même à nos conceptions de l’islam… » Son Exellence voit donc l’islam selon des conceptions. Pour ce qui est de culture et tradition, il y a à peine une cinquantaine d’années, aucune femme sénégalaise musulmane ne portait un pantalon. Maintenant, regardez autour de vous… D’aucuns évoquent des raisons sécuritaires pour justifier l’interdiction de la burqa. Ils stigmatisent davantage ces femmes désormais assimilées à des terroristes. Un discours plus adéquat à notre culture et nos valeurs serait : « Nous savons que vous n’êtes animées que par votre foi, sans aucune mauvaise intention, mais des « saay-saay » peuvent utiliser la burqa pour commettre des « njaaxum » et autres délits… » Je pense surtout au vol dans les bijouteries et autres magasins car, pour commettre des attentats, les vrais terroristes n’ont pas besoin de burqa. Ils peuvent même circuler en 4×4 avec immatriculation diplomatique ou vitres teintées. Et s’ils ont besoin de cacher leurs visages, ils savent où trouver des cagoules. Tout ça pour dire qu’au lieu de décider en dictateur, Macky devait concerter son peuple. Le « diisoo » a toujours été fondamental dans notre société. Mais le roi n’en fait qu’à sa tête, comme quand il a voulu « moderniser » les « daara » sans y impliquer les maîtres coraniques. Même le Prophète Muhammad (Psl) consultait son entourage avant de prendre certaines décisions. Signalons au passage que dans certains pays occidentaux, la burqa n’est pas interdite.

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Mais… mais… attendez… Il y a un rebondissement… Macky annonce que le voile intégral n’est pas interdit au Sénégal… Qui lui a signalé que n’est pas prophète qui le veut ? Il a ravalé son discours sur la religion. Maintenant, il décrète que « la question du voile doit être discutée sous l’angle sécuritaire ». Si la honte pouvait tuer, le maire de Bambilor ne serait plus de ce monde, lui qui, sans doute pour plaire au roi, s’est empressé de bannir le niqab dans sa commune. Idem pour le gouverneur de Tambacounda qui a annoncé l’interdiction de la burqa dans toute sa région. Ndeysaan ! En battue au terrorisme, Macky lâche ses larbins sur des musulmanes « trop » pieuses et quand ça tourne au vinaigre, il se dégage de toute responsabilité, jette l’opprobre sur les journalistes et parle de confusion dans les médias. Ey waaya ndaw ! C’est trop facile, osons le dire. Il parle peut-être un langage que lui seul comprend, faisant ainsi mentir la presse nationale et internationale. Mais bon, ne l’embarrassons pas trop, c’est un « kilifa » et la « sutura » fait partie de notre culture qui lui tient tant à cœur. Et puis, l’adage dit que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. La nouvelle tirade est : « Il ne doit pas être permis un accoutrement, quel qu’il soit, qui puisse permettre de camoufler des armes ou des explosifs ». Si l’on déchiffre ce charabia pharaonique, apanage de son Excellence, les femmes devront sortir en bikini et les hommes en « ngémb ». Ça devient grotesque. Mais où diable sont donc sa horde de ministres et son chapelet de conseillers ? Non, surtout pas eux. Ils sont trop minables et l’indisposent. C’est à la Cedeao qu’il veut s’adresser. Pourquoi pas à l’Onu pendant qu’on y est ?

En France, le voile islamique (hijab) est interdit en milieu scolaire, sauf à l’université. Au Sénégal, ce n’est encore le cas, mais des journalistes risquent de créer des conflits entre musulmans et chrétiens qui ont toujours cohabité en paix. On parle outrageusement d’élèves privées de cours pour « seul et unique motif » : le « port de voile ». Pourtant, il s’agit d’écoles privées catholiques. Si des élèves étaient exclus de ces écoles parce que portant une chaîne avec une croix, cela aurait, peut-être, mérité tout ce tollé. Pour le voile, les articles auraient été constructifs si les journalistes étaient assez instruits pour rappeler aux responsables de ces établissements que le voile est aussi une recommandation chrétienne. Peut-on imaginer la Sainte Vierge sans son voile ? Regardez les bonnes sœurs. Elles n’ont pas des « cheveux naturels » sur la tête et ne sont pas adeptes du « paccal ». Elles couvrent toutes les parties que doivent aussi couvrir les femmes musulmanes. Le débat est là. Tout le reste n’est que du « yee fitna » dont on n’a vraiment pas besoin. C’est comme cet incident survenu à Sédhiou, il y a quelques semaines. Un kankourang aurait perturbé une messe et d’aucuns ont voulu y voir un conflit entre musulmans et chrétiens. Quel est le rapport ? Cherchons ce qui nous unit et non ce qui nous divise.

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Des ambassadeurs peu ordinaires.

Depuis que Macky est au pouvoir, on entend parler d’éthnicisme comme jamais auparavant. Les accusations fusent de partout. C’est le moment qu’El Hadji Diouf, footballeur, a choisi pour déclarer que « l’échec de Macky Sall, c’est l’échec des Haal Pular ». Ça donne froid dans le dos. Et dire qu’un hurluberlu qui tient de tels propos est nommé ambassadeur de je ne sais quoi. Oui, le fils de Poulo est devenu depuis presque six mois Son Excellence Monsieur El Hadji Ousseynou Diallo. Sans blague ! Macky, s’il vous plait, un peu de respect pour le peuple, waay.

Serigne Modou Kara aussi a été nommé ambassadeur itinérant, le même jour que « Bad boy ». J’aime bien l’artiste Kara, mais le guide spirituel, « li Yálla xam doy na ». Même Macky ne le prend pas au sérieux. Kara a « révélé » qu’il y a des puits de pétrole à Touba et à Darou Mousty. Est-ce que Macky, géologue de profession, est allé creuser ? Et quand Buur Siin a voulu impliquer le Sénégal dans une guerre entre sunnites et chiites, sous prétexte de défendre les lieux saints de l’islam, le même Kara avait dit qu’il détient un « xasida » dont il suffit de connaître un seul vers pour aller en guerre et rentrer sain et sauf. Est-ce que Macky l’a pris au sérieux ? En tout cas, avec d’autres diplomates itinérants de cet acabit, les Sénégalais se dresseront bientôt les uns contre les autres.

Ne nous laissons pas diviser. Des forces occultes veulent installer le chaos sur terre, dans un but bien précis. Faites l’effort de vous informer sur les illuminatis et le Nouvel Ordre Mondial. C’est une nécessité. « 43 milliards pour faire de Dakar un bunker », c’est bien beau, mais qu’est-ce qui nous garantit que les terroristes ne se dissimuleront pas parmi les maçons qui construiront ce bunker ?

 

Bathie Ngoye THIAM

 

Bathie Ngoye THIAM

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