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Les Défenseurs, Zorro*, Des Consommateurs Sénégalais !

Les Défenseurs, Zorro*, Des Consommateurs Sénégalais !

Parmi les associations qui prétendent défendre nos concitoyens consommateurs, il y a loin s’en faut, certaines qui ne nous veulent pas que du bien. Et ce qui est cocasse, c’est que parfois, quand on entend le leader de l’une d’elles parler, on a l’impression qu’il fait partie du dispositif de la cellule de communication de la multinationale dont on est censé combattre les dérives comme les ponctions intempestives sur les achats effectués par les consommateurs de services télécom. Hier, démagogue pas petit, pour défendre cette multinationale qui fait dans le petit commerce du détail, il est allé pêcher dans les eaux boueuses de ces arguments éculés : «Les commerçants qui jouent à hausser les prix, à fourguer aux citoyens des produits périmés, etc.» Et du coup, il défend simultanément deux délinquants, la multinationale et l’Etat. Car, c’est comme le délinquant qui, pris en flagrant délit en train de voler de l’eau, répond au juge : «J’ai trouvé le robinet ouvert, Monsieur le Juge 

Le drame, c’est qu’aucune association n’a droit de regard sur ce que ces gars (toutes les sociétés intervenant dans le secteur, s’entend), font. La seconde impression qu’on peut avoir concernant les pratiques et fonctionnement de ces assos’, c’est comme qui dirait du «copié-collé» par rapport à ce que font les partis politiques politiciens corrompus. Tout est dans le «machin politicien». Dans les bureaux, les leaders sont quasi inamovibles. Commençons par notre Adeetel (Association des abonnés à l’Eau, l’Electricité et le Téléphone) dont la mise sur pied, en juillet 1990, a été parrainée par notre compatriote, Me Landing Badj, avocat à la cour, responsable à l’époque de la Ligue africaine des droits de l’homme. Disons-le avant de passer, que celui-ci endosse une lourde responsabilité, quant à l’orientation et à l’existence malheureuse de l’association. Car, au cours de l’Assemblée générale constitutive, il a manœuvré pour placer, disons pas «ses hommes», mais des gars de la «Jet-Set», triés sur le volet. En tout cas, à chaque poste «stratégique», lui et un certain Thiam, fonctionnaire des Douanes, avaient l’initiative des propositions (nominations, plutôt) qui, en fin de compte, passaient systématiquement.

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Résultat des courses, un certain M. Aïdara, chirurgien-dentiste, fut porté à la présidence et feu Alpha Sall (journaliste à l’Aps), au Secrétariat général de l’Association. Votre serviteur se retrouvera au Comité directeur. Structure qui, à ma connaissance, sera convoquée une fois, pour un 18 décembre 1993. Je n’étais pas présent à cette réunion pour une simple raison. La convocation envoyée par courrier postal m’est parvenue le 17 décembre 1993. Une date historique, qui rappelle beaucoup de souvenirs. Pour ce qui est du fonctionnement, depuis juillet 1990, je n’ai eu souvenance (à part celle concernant la convocation du Sg Alpha), d’une réunion quelconque, autre réunion officielle ou activités de l’organisme. Sauf que j’ai ouïe dire que, sous l’instigation de ce M. Thiam, Adeetel s’occuperait à financer des tenanciers de bornes-fontaines, dans le cadre certainement de la création d’emplois et autre lutte contre le chômage. Ces miroirs aux «Jajaay» (oiseau de proie), bien nommé par Wade le Jaxaay-politicien.

Récemment, avec une autre expérience d’autres associations, j’ai cru que l’histoire se répète. Un jour, je tombe sur un jeune Zorro, brave enseignant, défenseur des clients des banques. Euphorique, je prends ma carte de membre, et commence à contribuer aux activités par la publication d’un «article inaugural» publié par deux quotidiens de la place, puis par ma présence à une conférence de soutien à un grand membre de l’association, faisant dans le riz et dont ses malheurs viendraient d’un ex-banquier, devenu Premier ministre. Après, l’expérience au sujet les banques, «bis-repetita», avec Njaga, un ingénieur du secteur du téléphone. Mais rebelote en ce qui concerne les mêmes pratiques. Aucune activité à l’horizon, malgré mes coups de fil, pour s’informer de l’état de la lutte. A ce niveau également, pas une conférence de presse, encore moins une Ag d’information.

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En fin de compte, je tire de tout cela, cette conclusion : Soit nos gars évitent de forcer avec les multinationales ou ils veulent se faire remarquer par celles-ci, pour assouvir des ambitions non avouées. L’aspect politicien à ne pas écarter, c’est le côté sectaire de Monsieur le Président maître d’œuvre, qui voit en tout militant dynamique un «infiltré» agent des exploiteurs, ou quelqu’un qui cherche à le doubler pour s’accaparer de sa «chose» (ce qui peut être du domaine de la réalité), pour la monnayer éventuellement. De toute façon, ce serait dérisoire de se comporter de la sorte pour quelqu’un qui cherche à changer l’ordre des événements. La preuve, jetons un coup d’œil sur ces associations et faisons leurs bilans : Zéro pointé, à l’arrivée.

Aujourd’hui, rien ne bouge pour amener les sociétés de banques, de télécoms (entre autres), à être moins arrogantes, moins rapaces envers leurs clients. Comme des «Jaxaay» (oiseau de proie), elles continuent à piquer l’argent des honnêtes citoyens, jusque dans leurs poches. Car elles inventent des «machins-bonus» à l’insu des usagers, à n’en plus finir. Par exemple, il faut payer 14 000 F, pour un client, qui voudrait vérifier quelque chose sur son compte a posteriori. Et puis avec un toupet déconcertant, elles affichent tous les ans un bilan financier satisfaisant, pour les administrateurs et autres actionnaires. Mais odieux, abominable, horrible pour les usagers. Pour sa part, notre compatriote Tidiane Ndiaye, dans le quotidien Wal Fadjri du 28 avril 2001, avait qualifié ces résultats financiers pour ce qui concerne cette société, quasiment entre les mains de France Télécom : «Les Rapines de la Sonatel».

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Cela dit, je me refuse d’être un dindon de la farce de ces multinationales ou de mourir idiot devant ces braqueurs à «col blanc». Tous les problèmes qui nous assaillent, ont pour dénominateur commun : un système et non un homme. Donc il est dérisoire de demander la démission d’un tel ministre ou d’encenser les compétences d’un Docteur en médecine, d’un Professeur titulaire de chaire, ou d’un Ingénieur en machin. Ici, en Afrique, tout vient et part du «Président commis expéditionnaire», pour reprendre le nom d’un corps de fonctionnaires qui existait dans la Fonction publique, pendant la période coloniale.

Arrêtons donc «Yaxayti mulaana !» (Mon Dieu !), pour parler comme nos parents de la Mauritanie, de demander le renvoi de tel ministre, ou à la France de «Dégager», sachant qui doit dégager. Il faut que nous nous rendions à l’évidence que nous n’avons pas des «prêts à penser» pour nos intérêts. Mais plutôt des «prêts-à-répéter» qui ne croient qu’aux recettes éculées de la Banque mondiale et du Fmi, au service des multinationales d’Occident.

Les médecins nous enseignent que le premier acte médical, «c’est l’hygiène et la propreté». Sans une «opération Augias politique», concernant cette élite politicienne, «ces dinosaures» qui sont ici, avant et après l’indépendance du Sénégal et de l’Afrique, rien de bon ne se fera !!!

 

Ababacar FALL-Barros

Ancien conseiller municipal

* Zorro : Selon le film, personnage mythique redresseur de torts toujours masqué, au Mexique.

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