Pour mieux gérer le quotidien des citoyens parfois très éloignés du
centre de décision, selon les lieux géographiques où ils se trouvent, l’Etat
a toujours délégué certains de ses pouvoirs aux collectivités territoriales.
Mais force est de reconnaitre que depuis nos indépendances, la
problématique de la satisfaction de la demande sociale et du
développement local reste toujours une équation irrésolue.
D’une réforme à une autre, de la loi 66-64 à la loi 2013-10 en passant
par celles de 1972-1990-1996…la faible participation des populations,
l’insuffisance des revenus, l’iniquité et l’incohérence territoriales
;l’inefficacité des interventions locales par rapport aux objectifs
nationaux etc. Demeurent et persistent.
A cause :
– des exécutifs « fantômes »qui passent toute la durée de leur mandat
à Dakar, « suffisants » car outrepassant souvent leurs prérogatives et
« politiciens carriéristes » ne se souciant pas des priorités locales ;
– des conseils municipaux et départementaux ignorant leurs
responsabilités délibératives ;
– des populations écartées dans la gestion de leurs propres affaires ;
– une Administration territoriale trop faible dans sa mission
d’accompagnateur et de contrôleur du processus du développement local
Face à ces contraintes entre autres, de nouvelles réformes s’imposent
car le Sénégal est trop en retard en matière de décentralisation là où
beaucoup de pays du tiers monde ont franchi des pas de géant.
Ainsi, nous estimons qu’il est opportun de :
-surseoir le projet de la fonction publique locale étant donné qu’une
bonne fonction publique nécessite des services techniques déconcentrés
et décentralisés forts, outillés et efficaces ;
-réétudier judicieusement l’esprit et le contenu de la loi sur la libre
administration des collectivités territoriales et du contrôle des actes leur
émanant.
-avec la création des pôles territoires et zones économiques, il faut
mettre en place un grand ministère de l’aménagement du territoire et
des collectivités territoriales administrativement couvert et objectivement
délimité, assisté par des ministres de territoire sous sa tutelle. Ceux-
ci auront des cahiers de charges socioéconomiques bien remplis avec
une gestion axée sur les résultats. Ils travailleront en harmonie avec
les gouverneurs de régions, préfets et sous préfets afin de contraindre
aux maires de veiller strictement au Plan de développement
communal et de promouvoir l’inter-territorialité du
développement pour plus de cohérence et d’efficience dans les actions
locales.
MOUSTAPHA SARR ,BAMBILOR ,développeur local.
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