Le hurlement soulevé par Boris contre Bachir n’a pas lieu d’être ! Nous n’allons pas retourner à ce qui est un acquis pour le grand Cheikh Anta et l’Afrique ! La pensée critique est fondamentale et Bachir en use avec bonheur, doigté et un sincère respect pour le lumineux gardien du Laboratoire Carbone 14 ! Je viens de lire ici sa haute et appétissante réponse à Boris. S’il n’est pas dans la vérité, sa confession et son argumentation sont éclatants ! Bachir c’est Bachir : d’abord l’humilité, un puissant et somptueux esprit, ensuite. Boris c’est Boris : d’abord un militant, ensuite un militant, enfin un bel esprit qui aime déconstruire. Entre Boris et Bachir, c’est le même champ, mais la semence n’est pas la même encore moins le mode de labour. Je salue en eux, deux fils estimés du Sénégal.
Le plus important finalement, c’est qu’avons-nous apporter après C.Anta Diop ? Quelle est notre part dans la mise en orbite de nouveaux concepts opératoires pour l’Afrique ? Là est le vrai débat. Je salue l’esprit tranquille, la pensée considérable et élégante de Souleymane Bachir Diagne. Je salue la fidélité politique et militante intraitable de Boubacar Boris Diop à chaque fois que le nom de Cheikh Anta Diop surgit d’un texte. J’en sais quelque chose, puisque je réponds à Boris dans mon livre : « Senghor : ma part d’homme » sur une surprenante, inutile attaque contre Senghor, disant avec beaucoup d’imprudence que Sédar était périssable et Cheikh Anta éternel. Notre soeur Penda Mbow m’avait même interpellé, avec beaucoup de sagesse et de bonté, sur ma réponse à Boris. Mais, nous avons besoin de cet esprit rebelle et libre.
Que Dieu garde Boris et qu’Il garde Bachir. Nous sommes fiers et heureux de compter dans notre pays deux enfants de l’oxygène avec de si belles plumes.