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La RÉgulation Par Le Fact Checking

Par des temps où les fake news et les messages à usage de manipulation circulent à grande vitesse sur les réseaux sociaux autant que sur des médias du mainstream, le fact checking peut jouer un rôle de régulation. La preuve : ces jours-ci, les actes d’hostilité réciproques entre Sud-Africains et Nigérians ont atteint un point d’acmé ayant même fini par impliquer les officiels des deux pays de ces ressortissants, à cause des violences xénophobes aussi meurtrières que dévastatrices en Afrique du Sud et des représailles au Nigeria contre des intérêts sud-africains.

Certes, il a existé des actes de vengeance et/ou de représailles, mais pas tels – ou autant – que rapportés sur les réseaux sociaux. Il s’agit, çà et là, d’images d’autres époques et de situations autres que celles que ces photos et vidéos prétendent illustrer en se recommandant de l’actualité brûlante. Par exemple, ces images relatives à un fait qui “s’est passé en 2015, quand un incendie survint dans des locaux de Mtn Mast, situé dans l’État d’Akwa Ibom, au sud-est du Nigeria’’. Un fact checking a permis de rectifier que “des installations de Mtn n’ont pas été attaquées au Nigeria en réponse aux violences xénophobes en Afrique de Sud’’. Une autre image, qui a circulé, elle aussi, à grande vitesse, est celle relevant que “les Nigérians auraient brûlé l’avion d’une compagnie sud-africaine au Nigeria, en réplique à la situation actuelle en Afrique du Sud’’.

Le hashtag #INFOX rectifie que “l’image en question date d’octobre 2018’’. Le site d’information air-journal.fr évoquait, à cette date, un Atr 72 ayant pris feu à l’aéroport international MurtalaMuhammed (Nigeria) qui dessert Lagos au Nigeria. La compagnie aérienne avait expliqué que l’aéronef incendié était en train d’être soumis à des travaux de maintenance de routine, lorsque l’incident s’est produit dans les locaux du hangar. On est bien loin de représailles de Nigérians contre des intérêts sud-africains. L’information exacte peut désamorcer les tensions et refréner les velléités de représailles qui peuvent être attisées par des fake news sur des actes de violence non avérés. Quand bien même certaines violences seraient réelles, en faire état avec des exagérations et de la manipulation, c’est exacerber la crise plutôt que de permettre d’y voir clair dans une confusion qui s’installe et où les sources fiables sont moins attrayantes, voire moins intéressantes que les propagateurs de manipulation. Africa Check a voulu apporter sa part de régulation, au sujet d’une vidéo sur des propos attribués, à tort, au vice-ministre de la police sud-africaine. “Ladite vidéo date de 2017. Elle était devenue virale en raison du message, jugé anti étranger du vice-ministre de la police sud-africaine. Elle a récemment été partagée sur Facebook et mise dans le contexte actuel relatif aux actes xénophobes constatés en Afrique du Sud’’, écrit le journaliste béninois spécialiste de la communication, Lucien Houédanou, sur sa page Facebook.

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Sur les réseaux et même certains médias, sont publiés des bilans, pays par pays, de ressortissants africains tués dans les déferlements xénophobes en Afrique du Sud. Sur la liste des prétendus morts, on cite des Sénégalais. Il a fallu, pour calmer les esprits, que le secrétaire d’Etat sénégalais aux Affaires étrangères et l’ambassade du Sénégal dans ce pays rassurent qu’aucun expatrié sénégalais en Afrique du Sud n’est mort dans ces événements en cours dans ce pays. C’est contre des infox de ce type que des médias nigérians eurent, à l’époque de la campagne électorale pour la présidentielle dans ce pays, à lancer, le 28 novembre 2018, “Cross Check Nigeria’’ une plateforme pour lutter contre les fake news. Il ne fait pas de doute que cet outil de fact checking, mis en place par une quinzaine d’organes de presse au Nigeria, a une utilité dans le traitement et la circulation des informations sur la crise entre le Nigeria et l’Afrique du Sud.

L’Afrique au sud du Sahara est réputée être une zone de prédilection des infox. Et c’est pour circonscrire les “dégâts’’ que, selon “Ecofin Hebdo’’, “Facebook a ouvert (…) son tout premier centre de vérification de contenus d’Afrique subsaharienne. Ce nouvel investissement vient s’ajouter à ceux engagés depuis 2018 par la société américaine pour assainir sa plateforme devenue l’un des principaux relais de désinformation sur le continent, comme ailleurs.

L’enjeu, ici, est de restaurer sa crédibilité, mais surtout préserver la liberté d’accès aux réseaux sociaux dont il fait actuellement parti des plus prisés’’. Cfi.fr (filiale du groupe France Médias Monde) veut apporter sa contribution à cette énorme tâche de régulation en lançant “Vérifox Afrique pour répondre au phénomène de propagation d’infox observé en Afrique’’.

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Pour le moment, le projet veut ouvrit l’expérience à 15 médias (Tv, radio, presse écrite, pure player) du Bénin, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, sélectionnés après un appel à candidatures. CFI sélectionnera cinq médias par pays. Autant d’initiatives à saluer pour qu’entre les vraies informations et les fausses, le fact checking s’impose comme un régulateur incontestable et un “désamorceur’’ de tensions.

 Copyright : www.africacheck.org







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