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Il Faut Privatiser La Gestion De La SÉnÉlec

Voilà que déjà pressurés par un coût de la vie assez élevé, les Sénégalais viennent de subir avec l’augmentation annoncée du prix de l’électricité à hauteur de 10% en moyenne, une énième agression de la part de ses dirigeants censés leur garantir un mieux-être.

L’annonce de cette mesure n’a pas manqué de soulever quelques réactions hostiles de certains Sénégalais y compris ceux du camp présidentiel. Malgré tout, le Pouvoir reste inaudible à ce cri du cœur des populations, en misant sur l’option immédiate d’augmenter le prix de l’électricité au détriment d’autres alternatives qui auraient soulagé les populations. Entre autres alternatives, il y a lieu de retenir la privatisation à terme et un réajustement à l’interne dans l’immédiat par la mise en place d’une stratégie de réduction des coûts qui, à travers des niches d’économies, permettrait de rétablir l’équilibre financier de la Senelec tout en lui assurant une rentabilité pérenne.

D’ailleurs, sous ce rapport, c’est faux de faire croire aux populations que privatisation est synonyme d’augmentation des tarifs. Contrairement aux établissements publics, l’entreprise privée est tournée vers la quête permanente de performance, gage d’une bonne compétitivité. La compétitivité s’entend par la capacité d’une entreprise à produire à moindre coût des produits ou des services destinés à la consommations des populations durablement et à des prix compétitifs (prix abordables pour les clients).  

La compétitivité d’une entreprise ne saurait s’obtenir sans cette stratégie qui fait de la «création de valeur client» le soubassement de la recherche de profit. Le défi de toute entreprise privée est d’offrir à ses clients des produits de très bonne qualité sans lui en faire supporter un coût excessif. D’ailleurs, la performance managériale d’un dirigeant se mesure par sa capacité à gérer cette problématique induite par ce conflit entre le prix et la qualité des produits à mettre sur le marché.

Sous ce rapport, la privatisation de la Senelec, si elle est bien menée, devrait profiter aux populations par une baisse du prix de l’électricité. Cependant, celle-ci nécessitant une étude minutieuse avant sa mise en œuvre, une solution intermédiaire consistant à privatiser sa gestion pourrait être envisagée. Ce qui serait d’autant plus justifié que, depuis l’annonce de la mesure, beaucoup de pères de familles ne savent plus à quel saint se vouer. L’augmentation prochaine du prix de l’électricité qu’ils le disent ou pas, hante les ménages et à coup sûr, sera durement ressentie par ces derniers.

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Fidèles à leur réputation de porte-paroles des sans voix, des opprimés, des délaissés et laissés pour compte, mesdames Hélène TINE et Fatou SARR SOW et l’honorable Moustapha Diakhatesur le plateau de la 2stv, n’ont pas manqué de demander solennellement au Président de la République de surseoir à la mesure, démontrant qu’ils étaient ses «vrais alliés» dans cette affaire. Ils ont eu la bonne lecture de la situation difficile que vit la grande majorité des sénégalais qui, fatalistes jusque dans le bout des ongles, ont tendance à supporter tout ce que les dirigeants censés les soulager, mettent sur leurs dos.

Attention à ne pas pousser le bouchon trop loin et aux conséquences qui peuvent en découler ! Au lieu d’une solution de facilité tendant à répercuter tous les surcoûts sur les consommateurs, la Senelec devrait penser à s’ajuster en interne par la mise en place d’une politique de stratégie de réduction des coûts. Ce qui serait synonyme de création de valeur aussi bien pour elle que pour ses clients et éviterait du coup de les charger d’autant qu’ils sont déjà durement éprouvés par la cherté du coût de la vie.

Face à des difficultés financières, une entreprise a trois alternatives qui s’offrent à elle : l’augmentation des prix, l’augmentation de la production ou la réduction de ses coûts. Aujourd’hui, les deux premières hypothèses semblent exclues pour la Senelec pour la simple raison que pour la première, les populations n’en peuvent plus et que pour la deuxième, les difficultés de trésorerie qui sont à l’origine de la mesure ne permettent pas une augmentation de la production pour l’instant. Donc une des voies de salut de la Senelec et de soulagement des populations réside dans la mise en place d’une stratégie de réduction de ses coûts en attendant sa privatisation plutôt que de s’inscrire dans une logique de primauté d’augmentation des recettes budgétaires qui, a servi dans le passé au régime libérale d’après la première alternance d’entretenir une base clientèle au moins d’une immixtion dans la gestion des entreprises.

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Le cas des Industries Chimiques du Sénégal en est une illustration typique. Bien gérées sous le régime des socialistes sous la forme d’une gestion privatisée avec près de 49% des actions appartenant à l’Etat, les ICS se sont vu investies par ce régime libéral sous lequel, elles se sont affalées.

La privatisation de la gestion de la Senelec s’impose véritablement à l’Etat du Sénégal d’autant plus que la compétitivité d’une nation repose sur sa capacité à accroître durablement le bien-être de ses populations. La compétitivité d’une nation est adossée à celle de ses entreprises nationales situées dans ou en dehors de son territoire. Cette forme de privatisation (gestion privatisée) contrairement à celle qui consacre le transfert de propriété d’entreprise du secteur public au secteur privé, affecte simplement le statut de l’entreprise et non son appartenance.

La particularité de cette forme de privatisation est caractérisée par la substitution de la forme de droit public qui conditionne la gestion de l’entreprise publique par celle de droit privé qui n’induit pas un changement de propriété. En tout cas, cette forme de privatisation a fait les beaux jours des ICS qui, avec celle-ci ont connu des résultats excédentaires, des créations d’emplois, des octrois de bourses de stages, le partage des fruits de sa croissance avec les populations environnementales dans les localités de Tivaouane et de Mbao par une bonne politique de responsabilité sociétale d’entreprise (RSE). Puisse le Président Macky Sall se remémorer de cette forme de gestion qu’il connaît bien pour en faire bénéficier la Senelec au profit des populations en terme de restauration de leur pouvoir d’achat et de réhabilitation de l’emploi pour cette jeunesse sénégalaise qui peine à trouver un stage ne serait-ce que pour parfaire leur formation professionnelle qui, pour beaucoup d’entre eux n’est que théorique. Il est hors de question pour nous d’indiquer ici, les voies et moyens menant à la mise en place d’une stratégie basée sur la réduction des coûts mais plutôt d’une invite à l’Etat pour privatiser la gestion de la Senelec.

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La Senelec regorge de cadres compétents qui, laissés à eux-mêmes pourraient mettre en valeur cette stratégie qu’ils connaissent certainement mieux que nous. Pour cela, il faut cette volonté politique qui l’affranchirait de l’immixtion de l’Etat dans sa gestion. Ceci devrait se traduire d’une part, par une réduction de la sphère d’intervention de l’Etat qui la préserverait de toute forme de recrutement clientéliste et d’autre part, par une autonomie de gestion qui lui octroierait la plénitude totale de ses choix stratégiques et des arbitrages en matière budgétaire. D’ailleurs, il y a lieu de s’interroger sur la réticence de l’Etat à ne pas privilégier cette option qui éliminerait à terme la subvention de l’Etat tout en évitant de pressurer davantage les populations ? La politique at-elle pris le dessus sur la technocratie ? Si oui, quelles en seraient les raisons ?

L’argument consistant à faire croire que l’augmentation du prix devrait servir à financer l’électrification rurale n’est pas solide d’autant plus que les pistes Banque Mondiale relevant de la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables et de l’amélioration à l’accès à des services d’électricité de qualité dans les zones rurales, existent bel et bien et continuent de bénéficier à certains pays africains dont le Mali tout récemment. Egalement, la référence à l’augmentation des prix de l’électricité dans 27 pays d’Afrique, relayée par une certaine presse (mardi 26/11/2019), ne saurait prospérer dans la mesure que l’Afrique ne constitue pas un modèle dans la gestion des derniers publics et est le chantre de de la gabegie.

Au nom de ce qui précède et dont nous avons la forte conviction qu’il peut constituer une piste intéressante, nous nous joignons à la demande de nos sœurs et frère précités, pour demander à l’Etat de surseoir à la mesure qui sera dure à avaler pour les populations que nous sommes. L’illustration de cette assertion est donnée par l’information selon laquelle, des sénégalais ont été arrêtés par la gendarmerie à Toglou, Dougar et Gandoum, parce que surpris en train de déterrer des produits impropres à la consommation destinés à la vente et à leur propre consommation.







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