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Il Faut Anticiper Sur La Gestion Du Premier Mort Par Coronavirus

Dans la lutte contre la pandémie du COVID 19, chacun doit se concentrer sur l’essentiel. 

Chaque erreur se paie cash, par la propagation incontrôlée du virus. 

Dans la stratégie de mobilisation nationale, nous pouvons surtout apprendre des erreurs des autres pays, et nous devons anticiper sur d’autres défis qui vont fatalement se poser à nous dans la perspective du 1er mort par coronavirus. 

N’est-ce pas Abdoulaye Cissé ?

On prie fortement que le comité de gestion des urgences n’ait pas le temps de se distraire aujourd’hui à vouloir écumer les réseaux sociaux et les plateformes de partage pour débusquer ceux que le ministre de la santé appelle les « traitres à la patrie » qui diffusent de fausses informations. Même les régimes totalitaires n’ont pas la censure aussi facile comme le ministre de la santé qui perd son temps à vouloir porter plainte contre un ennemi aussi invisible que le coronavirus qui nous vaut à tous, des nuits blanches et des journées noires.

Car en définitive et sans faire voix aux adeptes de l’éternel théorie du complot, c’est bien le droit de chacun de ne pas croire à la réalité du COVID 19, de croire que c’est du bluff et de l’exprimer par les moyens à sa disposition. Mais quand on a dit ça, on n’oublie pas de dire aussi que c’est surtout un devoir pour les pouvoirs publics de diffuser la bonne parole, car on les cherche encore les messages du ministère à diffuser et à partager largement. Le tout n’est pas simplement d’écumer les plateaux de radios et de télévision et de répondre aux questions des journalistes. Ce n’est jamais là d’ailleurs, que se passe la diversion.

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Ce n’est pas normal par exemple que le ministre qui est directement interpellé sur son compte twitter officiel par des voyageurs à AIBD qui s’inquiètent de poser leurs doigts les uns après les autres sur le lecteur d’empreinte digitale de la police des frontières et qui demandent il est où le gel désinfectant au guichet, que le ministre ne réponde jamais à travers son compte.

Un twittos à vite fait de montrer, je le cite : voilà comment on nous fait contaminer à l’aéroport.

Il fait un raccourci certes et sape le discours de sensibilisation sur l’hygiène, mais ce n’est pas pour ça qu’on va le mettre en prison ?

Monsieur le ministre, un community manager, vous connaissez ?

C’est aussi ça l’enjeu d’une communication moderne et d’une utilisation efficiente des réseaux sociaux.

Et d’ailleurs pendant qu’on est dans l’instantanéité, il va falloir déjà se projeter sur les prochaines étapes. Pardon mais des morts du COVID 19, il va y’en avoir. Fatalement !

Et, dans un pays où le rituel aux morts est plus que sacré, on ne sait pas encore comment on fait. Il est heureux que dans nos us et coutumes, la thanatopraxie, formellement interdite à cause du COVID 19, qui est une technique de conservation du corps, ne soit pas pratique courante. Mais il existe bien d’autres pratiques à risques qui font partie de notre rituel aux morts et fortement déconseillées aujourd’hui par l’OMS.

Il est des débats ailleurs sur les consignes strictes données aux pompes funèbres et qui ne permettent même pas à la famille de regarder pour garder le visage du défunt dans un dernier hommage.

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Et nous, comment on fait ici quand ça va arriver ?

L’OMS recommande le transport et l’inhumation des corps dans des sacs hermétiques ? Comment on fait nous ?

Nous n’avons pas la pratique de la crémation dans nos us et coutumes ? Comment on fait ?

Un corps d’une personne décédée du COVID 19 ne se manipule pas comme si c’est une mort naturelle : comment préserver le reste de la communauté ?

C’est peut-être tôt d’en parler, mais il ne sert à rien d’éviter la question et surtout ne pas attendre que ça arrive pour chercher la réponse.

La manipulation aura certainement pris de l’avance sur les recommandations officielles.

Prions que ça n’arrive jamais : on est un peuple de croyant. Allah va nous sauver.

A cet instant précis, j’ai une grande pensée pour mon cousin Famara dont le vol retour Dakar – Paris par la Royal Air Maroc est annulé. Et pourtant, il faut qu’il retourne en France, par tous les moyens. Il y a toute sa vie, et sa petite famille qui l’attend.

J’ai une pensée pour mon amie Mariama qui est aussi coincée à Dakar.

Ironie de l’histoire : elle est venue de Paris chercher son vieux papa à ramener en France pour son suivi sanitaire.

C’est bien la première que l’on craint pour quelqu’un qui va en France.

La roue qui tourne a vraiment tourné, cette fois.

Même s’il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir du malheur des autres.  







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