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Président Et Gestion De Crise Senghor: La Carotte Et Le Bâton (siré Sy)

Président Et Gestion De Crise Senghor: La Carotte Et Le Bâton (siré Sy)

L’adage dit que c’est au pied du mur que l’on reconnaît le maître-maçon. Dans la même temporalité, c’est par et dans la gestion de crise (s) de magnitude ‘’secousse du régime’’ sur l’échelle d’une Nation-État, que l’on apprécie les choix, les décisions et le leadership d’un Chef d’Etat dans sa fonction de Président de la République. Le Think Tank Africa WorldWide Group vous propose Feuilleton managérial: Président et Gestion de crise, ‘’quand l’heure est grave!’’. Pour cette première épisode de  »Président et Gestion de crise ‘’quand l’heure est grave’’, Style et Méthode de gestion de crise du président Léopold Sédar Senghor (Léo le poète). 

Sous Senghor, la gestion de crise, en tant que Management de la Très Haute Performance, était avant tout, Poésie et Figures de style. Tantôt en analogie (en comparaison, ou en métaphore, ou en allégorie, ou en personnification). Tantôt en substitution (en métonymie, ou en synecdoque, ou en périphrase, ou en antonomase). Mais toujours en Rhétorique et en Style. Dans son Style de gestion de crise ‘’l’heure est grave’’, le président Senghor, est poète en la matière. S’il n’est pas l’acteur principal, il en est le metteur en scène ou alors le réalisateur. Jamais dépassé par les événements. Dans sa Méthode de gestion de crise, Senghor pouvait se révéler d’une brutalité inouïe et d’un art maîtrisé de la manœuvre périlleuse. Au point que Senghor, tout en gérant et incarnant le pouvoir politique d’Etat, savait aussi jouer tantôt les figures de l’Opposition (en antithèse, ou en antiphrase, ou en oxymore), tantôt jouer les figures de l’amplification (en hyperbole, ou en gradation, ou en répétition).

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Le président Senghor, durant sa présidence (1962-1981) a eu à faire face à trois crises de magnitude ‘’secousse du régime’’: une crise politique, une crise universitaire et une crise alimentaire. Le président Senghor, au chapitre de sa gestion de sa crise politique de 1962, s’en est sorti haut la main, en parvenant à caporaliser le Pouvoir Judiciaire et faire coffrer Mamadou Dia, à la suite d’une parodie de justice. Avant de régner pendant vingt ans sans tempêtes politiques majeures; en instaurant l’hyper-présidentialisme, un monarque républicain. Au chapitre de sa gestion de sa crise universitaire de Mai 68 qui a failli l’emporter pour de peu, lui et son régime, le président Senghor a pu redresser la barre et reprendre les choses en main, in-extremis, au prix de plusieurs concessions et compromis accordés. Enfin, le président Senghor va faire face à la pire crise alimentaire qu’a connue le Sénégal, la crise de la famine due à la grande sécheresse des années 1973-1974. On avait jamais vu une telle sécheresse au Sénégal, écrira le président Senghor, dans l’un de ses formidables textes. Le président Senghor s’en sortira de cette terrible crise alimentaire-la famine-, en s’endettant auprès du FMI et de la Banque mondiale. C’est d’ailleurs, l’acte fondateur des relations Sénégal-Institutions du Bretton Woods, qui jusqu’à ce jour, nous tiennent la gorge. Pour gérer cette crise, Senghor va s’offrir à l’Aide au Développement et ouvrir le Sénégal sur les marchés du Capitalisme libéral.

En 1980, le président Senghor a vu venir à vive allure et en grande chevauchée, un Nouvel Ordre Mondial, un nouveau Monde : la Mondialisation/Globalisation. Sentant qu’il a fait son temps et réalisant qu’il faut changer complètement de disque dur mental pour affronter les défis et les pièges du Monde Nouveau (la Mondialisation) qui se pointait à l’horizon, Senghor organise sa succession en se choisissant son propre successeur-un homme de son temps à l’époque-. Éminemment Poète et foncièrement Intellectuel, Senghor au sommet de son art, a préféré partir quand tout le monde lui demandait de rester que de rester quand tout le monde lui demandera de partir.

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Siré SY

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