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Serigne Mbaye Thiam Doit Se Faire Discret : Il N’a Pas L’étoffe

Serigne Mbaye Thiam Doit Se Faire Discret : Il N’a Pas L’étoffe

La camarade Aminata Mbengue Ndiaye n’a pas trahi la génération qui l’a précédée, ni celle avec laquelle elle assure aujourd’hui la succession de Ousmane Tanor Dieng. La raison de cette constance se trouve dans le temps et dans les faits.

Au plan historique, la légitimité de Madame Aminata Mbengue Ndiaye repose sur son parcours dans le Parti socialiste et son engagement pour l’humain, et pour la cause des femmes.

A la vérité de l’histoire succède celle du moment. Après la perte de son Secrétaire général, feu le Président Ousmane Tanor Dieng, le Parti socialiste, imperturbable, a fort heureusement maintenu sa trajectoire. Le relais fut magistralement pris par notre camarade Aminata Mbengue Ndiaye et le Parti s’est retrouvé entre de bonnes mains, précieusement tenu à l’abri des manœuvres des assoiffés de pouvoir, aveuglés par leurs ambitions personnelles.

Femme engagée, Madame Aminata Mbengue Ndiaye a très tôt marqué de son empreinte l’histoire du pays et celle du Parti. En effet, les événements de 1968, ressentis dans la plupart des pays, ont durement secoué le régime du Président Senghor et le Parti. En 1970, après ces remous, pour renouer le contact avec l’intelligentsia sénégalaise, le Président Senghor a voulu cultiver un climat de confiance et de proximité avec la jeunesse. Et quand il a instauré le poste de Premier ministre à la suite d’une révision constitutionnelle, il y nomma Abdou Diouf, âgé alors de 35 ans.

Cependant, il fallait lui créer une base politique. C’est ainsi qu’il fut amené à aller militer dans sa ville d’origine, Louga, où il sera accueilli par la famille de notre camarade Aminata Mbengue Ndiaye.

Quand le camarade Abdou Diouf devint président de la République, Madame Aminata Mbengue Ndiaye fut appelée à servir à la présidence de la République, après avoir occupé divers postes de responsabilité, notamment auprès de Madame Mantoulaye Diène, une des grandes figures féminines du Parti. C’est durant ce cheminement qu’elle fit la connaissance du futur premier secrétaire du Parti socialiste, en l’occurrence Ousmane Tanor Dieng.

Elle a été au cœur de l’histoire du Ps durant les dix années de primature de Abdou Diouf et ses vingt années de présidence ; au total, c’est trente années de compagnonnage au cours desquels elle fut un témoin privilégié des différents épisodes de la vie du Parti, avec ses moments de gloire et de vicissitude, ses grandeurs et ses servitudes.

Dans l’évolution du Ps, il est à retenir deux évènements, d’une symbolique très marquante et qui apportent un bel éclairage sur le parcours de cette grande dame : le Congrès de 1996 et les Assises de l’Hôtel Savana.

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Pour le premier, il s’agit du sacre de Ousmane Tanor Dieng en 1996, comme premier secrétaire du Parti, après de rudes batailles politiques où la camarade Aminata Mbengue Ndiaye avait joué un rôle décisif à côté des ténors du Parti tels que Abdoulaye Diack (paix à son âme), Mame Bounama Sall, Abdoulaye Makhtar Diop, Souty Touré, entre autres.

Pour le deuxième, il s’agit de la rencontre après la défaite de 2000. Quand on a voulu imputer à Ousmane Tanor Dieng, premier secrétaire et directeur de campagne, et à lui seul, la responsabilité de la défaite, la camarade Aminata Mbengue Ndiaye s’était dressée pour rétablir la vérité et défendre le leader de son Parti.

Et durant les douze ans passés dans l’opposition, avec le Mouvement national des femmes socialistes, en compagnie de feu Pape Babacar Mbaye – ce vaillant secrétaire général des Jeunesses socialistes – elle a remobilisé le Parti et redonné espoir aux militants. Ferme et constante, elle a résisté aux offres les plus alléchantes du Président Abdoulaye Wade, au moment où d’autres femmes socialistes avaient cédé aux chants des sirènes.

Pour parler strictement de Madame Aminata Mbengue Ndiaye, Secrétaire général du Parti socialiste, je dirai que les challenges l’ont toujours motivée, même si ce ne fut pas toujours facile parce que le chemin n’est pas toujours lisse. Et il faut bien reconnaître et apprécier à leur juste valeur les sacrifices consentis, le temps précieux consacré au Parti, au détriment de sa famille, pour la sauvegarde des idéaux socialistes. Ce noble don de soi constitue une dette pour la postérité et pour laquelle sa propulsion à la tête du Parti socialiste est une juste compensation.

Madame le Secrétaire général, Aminata Mbengue Ndiaye, au vu de son dévouement sans faille à la cause du Parti pour préserver son précieux legs, elle ne marchera jamais seule et aura toujours notre soutien indéfectible, par loyauté et par devoir de mémoire pour notre regretté Ousmane Tanor Dieng, qui vous vouait une estime considérable. De son lit d’hôpital, il a insisté pour que vous acceptiez de tenir, en son absence, le Secrétariat exécutif et le Bureau politique du parti. Cela prouve donc, indépendamment des textes, qu’il vous a intronisée avant son départ pour toujours, en toute connaissance de cause. Il savait que vous seriez à la hauteur pour continuer la mission. Afin de préserver cet héritage et le revaloriser, il importe d’élaguer sans faiblir toute saillie qui pourrait compromettre l’harmonie du feuillage socialiste.

La force d’un leader tient plus à sa valeur intrinsèque qu’aux contingences de la vie. Notre Aminata Mbengue Ndiaye a largement fait ses preuves ; elle a l’étoffe d’un leader qui sait faire montre de patience et de loyauté. Il y a en elle un fluide, un dynamisme, une capacité à mobiliser les camarades du Parti. Elle n’est pas venue au Ps de manière ordinaire et anonyme, comme un ouvrier de la onzième heure.

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A l’épreuve des faits, force est de reconnaître que Madame Aminata Mbengue Ndiaye a activement participé aux heures de gloire des leaderships respectifs de Abdou Diouf et de Ousmane Tanor Dieng dans le Parti. Notre camarade Aminata Mbengue Ndiaye incarne à la fois la permanence et la continuité. Aujourd’hui, rares sont les hommes qui ont vécu l’histoire, les intrigues et les combats du Parti comme elle les a vécus en tant qu’actrice. Elle s’est révélée dans l’action, pour parler comme Aren­dt.

Notre camarade Aminata Mbengue Ndiaye s’est façonnée au sein du Parti aux côtés de ses illustres prédécesseurs, le Président Abdou Diouf et Ousmane Tanor Dieng, de qui elle a appris l’âpre, mais sublime leçon de l’idéal socialiste ; être socialiste, c’est dédier son être et son œuvre à la postérité. Etre socialiste, c’est savoir donner sans attendre en retour autre chose que le sourire, le bonheur.

En effet, le socialisme qu’incarnaient ces leaders, c’est l’affirmation de la bonté, de la solidarité, de la générosité et surtout de l’humilité. Et le président Tanor, en ce qui le concerne, homme clairvoyant, rigoureux et discret, il avait toujours vu en chacun, et plus particulièrement en Madame Aminata Mbengue Ndiaye, une solution.

Ainsi, le peu que je sais de lui, pour avoir été son dernier directeur de Cabinet, me donne l’intime conviction que de sa tombe, le président Tanor est heureux de voir Madame Aminata Mbengue Ndiaye aux commandes du Parti pour perpétuer l’héritage. Leurs destins politiques étaient profondément liés. Et tous les deux avaient la même vision pour le Sénégal.

Il m’est d’avis que quand on n’a pas cette étoffe et qu’on n’est pas de cette trempe, on doit se faire discret. Avoir été ministre pendant plusieurs années ne suffit pas pour prétendre diriger ce grand parti qui a un vécu historique jamais égalé. Et, ne serait-ce que par décence ou par déontologie, si l’on aspire à participer à des élections de renouvellement du Parti et qu’on soit chargé de ces renouvellements, on doit commencer par démissionner de ce poste avant de poser un seul acte.

Aujourd’hui, notre camarade Serigne Mbaye Thiam se montre curieusement impatient de voir procéder au renouvellement des instances du Parti dans ce contexte de pandémie, particulièrement défavorable – attitude suspecte s’il en est – et qui, plus est, il verse dans une agitation populiste en portant en bandoulière le slogan d’un «Ps qui ne sera jamais dissous dans l’Apr». Quel mérite y a-t-il à défoncer une porte déjà ouverte ? Il est évident que sa tentative sournoise de remettre en cause les clauses tacites du «gentlemen’s agreement» de la coalition républicaine, Benno bokk yaakaar, cache des motivations à chercher ailleurs. Aussi longtemps que Serigne Mbaye Thiam trouvait son compte dans cette coalition Benno bokk yaakaar, tenait-il un tel discours ? Tout porte à croire que de la communication à la métacommunication, notre camarade Serigne Mbaye Thiam, au-delà de la tentation du poste de Secrétaire général du Parti, pose déjà les jalons d’une rupture programmée pour se préparer à des échéances électorales majeures. Nous n’en sommes pas encore là. J’invite donc notre camarade Serigne Mbaye Thiam, qui est sans doute l’un des plus proches et fidèles du président Tanor, à relire la dernière interview que notre illustre disparu a accordée au quotidien national Le Soleil. A la question de savoir si le Ps aurait un candidat en 2024, voici in extenso sa sage réponse : «Naturellement, une des ambitions pour toute formation politique est la mise en œuvre de son projet de société à travers l’exercice du pouvoir. Mais l’ère des échappées solitaires est révolue. Notre coalition Benno bokk yaakaar a fait ses preuves et le Peuple sénégalais lui a renouvelé sa confiance avec la réélection du Président Macky Sall. Notre ambition actuelle est de travailler ensemble au sein de Benno pour mériter la confiance que le Peuple a portée sur nous. Le moment venu, nous trouverons la formule appropriée pour l’intérêt supérieur de la Nation, comme j’ai l’habitude de dire.»

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J’en appelle donc à la conservation, à la consolidation et au renforcement de la dynamique unitaire, stratégique et politique qui a été scellée avec le Président Macky Sall à travers cette belle coalition, Benno bokk yaakaar, qui se distingue par sa longévité.

Camarades socialistes, soyons unis et solidaires autour de notre Secrétaire général, Madame Aminata Mbengue Ndiaye, pour le bien de notre Parti ! C’est l’heure de l’unité. Notre parti a eu la chance de marquer l’histoire du pays de plusieurs manières. Il y en a encore une qui fera date : pour la première fois au Sénégal, un grand Parti politique est dirigé par une femme de dimension exceptionnelle.

Docteur Samba Aly BA

Militant du Ps à Koungheul

sambaalyba@gmail.com

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