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Adji Sarr, Massah

Adji Sarr, Massah

Sans liberté totale de mouvement, ni celle totale d’expression, vous vivez cachée. Vous êtes l’objet de menaces, d’injures, d’accusations et de diffamations de toute sorte

Aussi, ne vous réveillez-vous pas, tous les matins, avec cette question : quelle (s) calamité(s), les personnes qui m’en veulent vont

-elles encore me servir?

POURQUOI?

Tout simplement parce que vous avez osé accuser un homme politique

Qui est cet homme?

ll s’agit du député polygame et leader du parti politique sénégalais dénommé PASTEF : Monsieur Ousmane Sonko.

Après des études de Droit au lycée Gaston Berger de Saint Louis, et à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Dakar – école d’où il sortit major de sa promotion-, il a été recruté par la Fonction publique, en tant qu’inspecteur des impôts et domaines … N’ayant pas apprécié les pratiques de corruption qui prévalaient dans son lieu de travail, il n’a pas hésité à les dénoncer. Cela lui valut d’être remercié de la Fonction publique. Quoique jeune licencié, l’homme est resté debout. Il a eu le temps de créer un parti politique et d’écrire deux livres. Il a été élu député aux « législatives » de 2017, et fut classé troisième relativement à l’élection présidentielle de 2019.

Qui sont ses suppôts?

M. Sonko, de par son parcours, s’est attiré l’estime d’une fraction de la population sénégalaise – dont une majorité composée par une certaine jeunesse sénégalaise

Suite aux cas de MM. Karim Wade et Khalifa Sall -deux opposants arbitrairement exclus des dernières joutes électorales sénégalaises-, cette frange de la population sénégalaise se caractérise par le fait qu’elle est désormais contre tout ce qui peut ressembler à un projet de liquidation d’un opposant politique. Aussi, semble-t-elle devenue allergique à bien des injustices. Elle est désabusée. Elle ne croit plus au pouvoir. Elle est convaincue de ce que la misère grandissante au Sénégal résulte d’ un bradage des ressources naturelles sénégalaises à l’Etranger, en général, et, en particulier, à l’ancienne puissance colonisatrice : la France. De là un sentiment anti-France de plus en plus fort. La France – pour la majorité de ladite fraction – est la première agente des souffrances du peuple sénégalais. Cette vision est largement partagée par une jeunesse vivant un chômage chronique -quel que soit le secteur pris en considération : agriculture, élevage, pêche, commerce, etc. Ladite jeunesse est interdite d’émigration, car la plupart des frontières des pays occidentaux qui sont éprouvés par la crise mondiale actuelle leur sont fermées. Elle est en colère. Elle est en révolte. Elle est résolument tournée vers Dieu. Elle a les yeux dessillés relativement à la chose politique, mais malheureusement, elle n’est pas -dans sa majorité- suffisamment consciente de la situation des femmes et des filles…

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Cela dit, qui êtes-vous, Madame Adji Sarr ?

Et qui sont vos suppôts?

Célibataire, orpheline, vous êtes étudiante, ai-je appris, à travers les médias. Pour payer vos études, vous voilà travailleuse à « Sweet Beauty », un salon de massage.

De là la prétendue affaire « Adji Sarr Ousmane Sonko ». Certaines gens disent que vous êtes instrumentalisée par M. le Président Macky Sall, en vue de nuire à M. Ousmane Sonko.

Discréditer l’homme politique pour l’éliminer de l’élection présidentielle de 2024: telle serait votre mission. Cette « accusation » largement reprise au plan médiatique, a fait de vous un être détesté, haï, affublé de toutes sortes de noms…

J’aime à m’en tenir aux faits.

De par votre manque de liberté totale de mouvement et d’expression, vous êtes à l’image d’une femme-otage, donc d’une femme victime.

Victime de quoi? Victime de qui?

Les questions restent posées. Cependant, parce que vous êtes une victime, l’envie me saisit -à l’instar de ce qui passe avec mon propre enfant- de vous prendre dans mes bras et de vous dire ce mot tant de fois entendu, lors de circonstances malheureuses telles que des funérailles, des accidents, etc : « massah »!

Adji Sarr, MASSAH ! Massah Adji! Adji, massah encore! Une façon symbolique de vous dire que je compatis à votre douleur.Après plus d’une quarantaine d’années de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, contre la réification des femmes et des filles… ce que vous vivez nous retombe -à des amies et à moi- à la figure comme une gifle, nous révélant des ratages en matière de transmission auprès d’une frange de la nouvelle génération de Sénégalais et de Sénégalaises.

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Certes, il y a eu des acquis -dont la loi contre les violences sexuées, la loi sur la parité… Mais il reste beaucoup à faire -dont une éducation genrée et une politique de défense continue des droits des femmes et de leur extension. Le degré de démocratie d’une société se juge à la place qui y est faite aux femmes et aux filles.

Bref, il FAUT qu’un terme soit mis à votre situation de femme-otage, de femme en souffrance permanente. Les droits des femmes acquis de haute lutte doivent être respectés. Et cela afin que vous puissiez recouvrer votre liberté de mouvement et votre liberté d’expression.

Essuyez vos larmes!

RESTEZ DEBOUT!

Debout pour vous-même et Debout pour toutes les femmes instrumentalisables et/ou instrumentalisées.

Refusez désormais toute forme d’instrumentalisation Enfin, après avoir lu et écouté ce que vous avez dit -M. Sonko et vous- quant à cette prétendue affaire, je retiens, quelques confusions. En effet, vous accusez M. Sonko de vous avoir violée, pour lui demander, par la suite, de jurer sur le Coran qu’il n’a jamais eu de rapport avec vous. Entre des relations sexuelles consenties tarifées ou non, et un viol, il y a une différence. Une relation sexuelle ne peut être considérée comme un viol que lorsqu’elle n’est pas consentie par une des parties en jeu.

Aussi, n’oubliez-vous pas que nous ne sommes pas dans une théocratie? Toutefois, ces confusions n’enlèvent en rien au fait que vous êtes une femme victime, parce que femme non libre. Femme non libre, vous êtes une femme-otage. Et, parce que vous êtes une femme-otage, j’ai juste envie de dire « to whom it concerns » : LIBEREZ vite Madame ADJI SARR!»

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