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Une Cohabitation Interreligieuse Anterieure A Notre Existence : Le Vivre-ensemble Au Senegal

Une Cohabitation Interreligieuse Anterieure A Notre Existence : Le Vivre-ensemble Au Senegal

Alors que le monde assiste à de terribles explosions de violence et que des communiqués venant de toute part annoncent des horreurs intercommunautaires, le Sénégal qui est un pays de culture, aux croyances diverses, s’est jusqu’ici distingué par son modèle de coexistence pacifique entre les différentes communautés et confessions religieuses.

En effet, partout au Sénégal, des hommes et femmes de bonne foi, de toutes les confessions, s’efforcent, en référence aux écritures divines, traditions et coutumes, de mettre en place des cadres de concertation communs pour la cohésion et l’entente, facteurs indispensables pour la paix et le développement.

Conformément aux textes coraniques et à la tradition prophétique, l’islam a toujours appelé à un rapprochement des peuples, à un dialogue interreligieux ouvert. «O hommes ! Nous vous avons créé d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur.» Sourate 49, verset 13.

Chaque croyant peut avoir sa propre conviction, mais doit respecter celui qui ne pense pas comme lui. En ce sens, le Coran disait expressément : «A vous, votre religion, et à moi, la mienne.» Sourate 109, verset 6. Mohammad (Psl), le Prophète envoyé selon la tradition islamique comme «une grâce pour le monde entier», nous a montré par l’exemple comment les abstractions théologiques ont été mises en pratique lors de la première rencontre interreligieuse entre musulmans et chrétiens, il y a environ 14 siècles.

Rappelons que cette première rencontre fut précédée d’une autre, lors des premières heures de l’islam mis en difficultés par les Mecquois. La première hégire, souvent oubliée, eut lieu en Abyssinie, (Al Habasha) dans l’actuelle Ethiopie, en terre africaine. Les adeptes de Mohammad (Psl), persécutés, ne trouvaient meilleur protecteur qu’un souverain chrétien, en la personne du Négus (Al Najashi).

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Une délégation de chrétiens vivants dans la communauté de Najran, à quelques 600 kilomètres de Médine, la cité du Prophète, se rendirent chez lui en l’an 631. Les entretiens durèrent trois jours. Ils permirent d’expliciter les modèles de l’éthique musulmane vis-à-vis de «l’autre» en religion. Une rencontre qui fut riche en enseignements divers.

Il faut également souligner la représentation claire que le Saint Coran donne au charpentier du Nazareth : Jésus y est appelé l’Esprit (Rûh-al alâh) et Moïse est présenté comme le Prophète à qui Dieu a parlé directement (Kalimu Lah) sans aucun voile, ce qui est un privilège inouï au regard du monothéisme.

Les musulmans révèrent encore ces Hommes et leurs adeptes jouissent d’une place spéciale au sein du livre de l’islam. Aucun musulman n’est étonné du fait que le nom de Moïse soit cité pas moins de trente fois dans le Coran ou qu’une sourate soit dédiée à Marie, Maryam, prénom porté par les musulmanes de toutes les contrées, en Arabie, en Asie comme en Afrique et à travers la diaspora musulmane. Ces pages illustres et exemplaires de l’Histoire des rapports entre le monde chrétien et celui musulman doivent, de temps à autres, être rappelées pour freiner l’ardeur des marchands d’illusions qui véhiculent la haine et la discorde.

Pendant que certains utilisent la religion pour diviser la communauté des croyants, d’autres en font leur cheval de bataille politique et ne s’appuient sur aucun fondement philosophique acceptable.

Revendiquer une appartenance confessionnelle ne doit nullement se traduire par de mauvais comportements qui ne peuvent qu’être néfastes à une cohésion sociale.

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Le fanatisme, le chauvinisme, le racisme sont bannis par les religions révélées, notamment l’islam et le christianisme.

Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que quelle que soit la percée du virus de l’animosité de certains individus mal intentionnés, l’islam est une école des bonnes mœurs et ses enseignements qui se manifestent dans le livre de Dieu et la Sunna de son Prophète, Mohamed (Psl), en font une prairie de vertus.

Le Coran recommande au Prophète Mohammad (Psl) un dialogue civilisé avec les religions révélées. «Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle à la voie de ton Seigneur et discute de la manière la plus courtoise avec les gens du Livre.» Sourate 16, verset 12

Ainsi dans la communication avec les autres, l’islam nous met en garde contre :

La tentative de causer du tort à autrui : Sourate 33, verset 58.

La moquerie, le dénigrement, l’insulte et l’injure des autres : Sourate 49, verset 11.

La médisance des autres : Sourate 49, verset 12.

Donc le dialogue appelle au dépassement de l’appartenance religieuse, ethnique et raciale, pour cultiver des valeurs humaines que sont la compréhension mutuelle, la cohabitation pacifique et la solidarité agissante entre les Hommes, nonobstant leurs différences culturelles ou religieuses.

Pour comprendre cette prédisposition au dialogue en islam, il faudrait peut-être rappeler que les adeptes des autres religions monothéistes, comme les juifs et les chrétiens, bénéficient d’un statut particulier dans la conception des musulmans. Ceux qui sont appelés légitimement nos aînés dans la foi en un Dieu unique, les monothéistes (juifs et chrétiens), sont désignés dans le Coran sous l’appellation de Ahl al Kitab, (les gens du Livre).

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En guise de conclusion, je dirai que dans une société caractérisée par la différence (…), la paix et la cohésion sociale exigent d’abord la reconnaissance mutuelle qui commence par la prédisposition psychologique à s’ouvrir sur l’autre, avec tolérance, c’est-à-dire en l’acceptant tel qu’il est. Et ceci exige :

L’élimination de tous les aspects d’antipathie et de toutes les attitudes d’hostilité acquises à travers l’histoire ;

De savoir se défaire de la passivité, l’isolation et tout ce qui conduit à la déconsidération de l’autre, à l’égoïsme, l’ignorance et au complexe ;

De s’écarter de toute tendance relative à la supériorité, à la prédominance et à l’obstination ;

L’exclusion des accusations implicites et énoncées, souvent proférées à l’aveuglette et de façon projetée ;

La nécessité d’écarter le désir ardent d’intervention et d’orientation qui tenterait d’asseoir une quelconque supériorité ou une hégémonie sur un terrain commun.

Les religions révélées sont donc venues pour corriger toutes ces tares et cultiver la paix entre toutes les créatures humaines. A ce titre, le Prophète Issa Ibn Mariam (Jésus-Christ) disait, selon le Coran : «La paix est avec moi le jour de ma naissance, le jour de ma mort et le jour de ma résurrection.»

Alors que règne la Paix chers compatriotes, frères et sœurs en Dieu !

Et que Le Seigneur nous préserve de Satan le lapidé ! Amine !

Moustapha (Seydou) WELE

Economiste / Formateur

Facilitateur en Religion et Population- Environnement-Santé-Développement
tapha.wele@yahoo.fr







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