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À L’université Républicaine, Macky Sall S’est Braqué Contre Lui-même

À L’université Républicaine, Macky Sall S’est Braqué Contre Lui-même

Jusque-là, nous avons ri des petits jeux de la petite politique. Karim Wade est confusément en prison, la transhumance est défendue et pratiquée dans la cour du roi. Mais comme dit le proverbe, tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se casse. Nous nous sommes accommodés aux malheurs de l’opposition, en vengeurs des emportements pendant les 12 ans de gouvernance Sopi. Après 3 ans de provocation sous le couvert de la réparation, le bras de fer n’a que trop duré. À l’Université républicaine de la convention des jeunes républicains, Macky Sall s’est braqué, il a dit : personne ne peut me forcer à organiser un référendum demain, c’est la marque d’une fatale démesure.

Jusque-là, le président de la république a tenté de renverser les préjugés qui le faisaient passer pour un mollasson; il s’est aussi imposé leader d’envergure internationale jusqu’à s’improviser solution de la crise burkinabé ; il a repris Suneor et Transrail de la main des dominants maîtres, assimilés exterminateurs. Qu’à cela ne tienne! Tous les signaux d’autorité et de maîtrise sur la marche du pays n’égaleront guère les poussées de fièvre, réclames d’un leadership ouvert et réconfortant, validation de sa bienveillance. Macky Sall et ses acolytes ne peuvent plus se suffire à dégainer peines et pensées.

N’est-ce pas, a priori, insensé que les populations laissent faire et affichent une nette indifférence à la détention suspecte de Karim Wade? N’est-ce pas incompréhensible que la dénonciation par l’opposition des dérives claniques du pouvoir politique ne mobilise toujours pas les forces vives? Tout confus dans l’attente placée sur le nouveau régime, les sénégalais veulent encore y croire et donnent encore la chance aux coureurs. Jusque-là, ils se sont dit en sourdine : Maître Wade a déçu, le messie a failli, mais l’espoir est encore permis ». Mais, voici que l’épuisement s’empare d’eux, ils attendent dorénavant du chef de l’État davantage de tact sécurisant que de fières bravades.

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Parlant des opposants, Macky Sall a dit : « Ils ne font que se produire sur les plateaux de télévision pour parler et dire des choses qu’ils ne maîtrisent pas ». Quelle étonnante maladresse! L’opposition est dans son rôle tout comme le pouvoir doit, dans le débat public, s’illustrer moins hautain et plus édifiant. Tout se joue précisément là, aux confins des préjugés sur la capacité d’intégrateur du chef de l’État et de son attachement au respect de tous. Ses secs et technocratiques exploits seront réduits à leur simple expression sans puissance ni rendement quant à l’adhésion populaire. Il faut dialoguer maintenant que, sans conteste, les opposants et les désenchantés sont sur le point de se dire mutuellement: « mais enfin, qu’attendez-vous pour vous joindre à nous d’autant plus que personne ne parvient ni à inspirer ni à exciter la masse. C’est toujours à partir d’un état de léthargie évident que s’ensuit la mise en commun des forces et des furies.

Dialoguer pour dissiper les tensions, discuter pour donner gage de bonne foi aux faiseurs de roi… Si ce n’est pas que pour la façade, de telles initiatives mitigeront les écarts qui accusent jusque-là les garanties de rupture. Tout compte fait, les prétextes de la loi et de l’ordre, les motifs de rigueur budgétaire et les artifices d’usage ont atteint leur limite. À l’Université républicaine, Macky Sall a annoncé les couleurs d’une confrontation de trop avec l’opposition. Il en sortira perdant parce que, de guerre lasse, l’opinion différencie à présent le statut de contrepoids de cette opposition du péché originel des opposants.

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Birame Waltako Ndiaye

waltacko@gmail.com

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