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Le Dernier Tango

Le Dernier Tango

Des foules, estimées à des millions, disait son ‘historien’, ersatz du discours à la Goebbels, accueillaient Wade au crépuscule de son pouvoir, et il s’en félicitait ne s’imaginant pas qu’elles étaient les Judas qui l’attendaient dans les urnes pour le défaire. C’était il y a à peine 4 ans.

Aujourd’hui, comme si décidément il n’est capable de rien apprendre ni retenir des leçons de l’histoire récente du pays, son successeur Macky Sall, se pâme devant des foules soudoyées qui se bousculent à son passage entre Pikine, Guédiawaye, Rufisque, bref dans des banlieues où les gens vivent d’expédients, et ont, depuis, largué la plus petite once de confiance qu’ils gardaient pour son régime.

Est-il aveugle? Sourd? Nul? Fat? Incapable de saisir les pulsions profondes d’un pays qui n’a jamais, jamais, connu une telle misère, une telle angoisse, de telles incertitudes? Quand cessera-t-il de ne prêter oreille qu’à ces griots, dames de compagnie, ministres-sinistres, larbins de la dernière ondée, et autres communicateurs traditionnels, c’est-à-dire les artisans du malheur de notre pays? Avait-il besoin d’en arriver-là?

Tragique sort que celui d’un homme qui, au fond de lui-même, souffre le martyre de savoir que rien ne va alors qu’avec ses séides il tente de se convaincre du contraire. Ne se rend-il pas compte que son Plan Sénégal Embourbé (PSE) est entrain de s’effondrer plus bruyamment encore que les tonnes de paroles gouvernementales l’ayant accueilli au berceau: de l’avis même de son Premier Ministre, il peine à mobiliser 55 pour cent de ses besoins en investissements, en bref, le PSE est loin, très très loin de quitter la case chimère pour être autre chose qu’une vue de l’esprit.

Qui pour faire observer à Macky que tout ce qu’il fait c’est enrichir des opportunistes qui lui tressent des lauriers non-mérités? Ne constate-t-il pas l’écart des inégalités entre une infime minorité et la vaste masse d’un peuple ne sachant plus à quel saint se vouer? Pourquoi continue-t-il à s’afficher avec des organisations comme le Pnud, ayant déjà dépassé leur durée légitime d’utilité et d’existence, qu’il aide à vivre de nos sous et prendre la place des élites et entreprises sénégalaises pour se positionner dans le machin Pudc un instrument d’enrichissement illicite et électoraliste? Diantre ne sait-il pas que l’Onudi, autre machin, n’a jamais été que l’ombre de l’industrialisation, sans jamais réaliser le plus petit progrès dans ce domaine nulle part au monde? Pourquoi éprouve-t-il le besoin de redonner le terrain qu’ils avaient perdu à des organisations ou acteurs, comme les Bolloré, Fmi, Sfi etc?

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Que faut-il de plus pour lui faire comprendre que les Sénégalais, en grand nombre, sont devenus des mendiants, des affamés, sans emplois ni revenus, tentés par la criminalité, l’obscurantisme religieux voire le terrorisme si on n’y prend garde? Comment se fait-il qu’il ne soit qu’avec les mêmes frimousses politiciennes, patronales, sportives, religieuses, sociales qui ont été avec tous les régimes et ont conduit le pays chaque jour davantage au bord de cet abîme où il se trouve, avant qu’il ne vienne lui-même donner un coup d’accélérateur fatal à ce mouvement?

Macky Sall serait-il un inculte? Pourquoi ne s’arrête-t-il un moment pour évaluer sa folle course qui le mène, le peuple et le pays avec, vers un gouffre sans fond? N’a-t-il pas lu qu’hier le Fmi a sorti le Rapport le plus cinglant sur l’état d’une Afrique, à commencer par le Sénégal, où la croissance est en berne, dépassée par le taux démographique? Le taux de croissance de l’Afrique en 2016, écrit le Fmi, est de 1, 6 pour cent, du jamais vu. C’est une croissance négative en somme.

Les peuples trinquent. Celui du Sénégal le plus durement. Surtout qu’on l’assomme avec des affiches et campagnes électoralistes pour mettre dans sa tête l’espoir qu’il ne voit ni ne sent dans son quotidien ni futur immédiat. Leader, à la Kim-Il-Sung, où plus précisément suivant les pas de son héros, le meurtrier Mao Tsé-toung, Macky Sall continue ainsi de se faire célébrer jusqu’à la nausée…On est tenté de penser qu’il a perdu la tête. Ou simplement est-ce pour masquer son angoisse, car il sait que le sol se dérobe sous ses pieds, ses promesses sans fin n’ayant débouché que sur des revers et des zéros. Ce danseur a peur que les rythmes s’estompent. Car il connaît l’adage wolof qui parle de la fin des séances de tam-tam. Elles s’achèvent généralement dans un tohu-bohu total, un bordel, le bazar, et tout se déglingue, part dans tous les sens. C’est ce que nous vivons avec ce régime.

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Alors, il ne nous reste qu’à nous préparer à vivre une ultime orgie d’éloges et d’autocélébrations ces quatre jours. Ce n’est-là, cependant, que son ultime chant du cygne, le signal d’un vaudeville politique approchant de sa fin. Ces derniers instants, de désordre généralisé, sont très durs pour ce peuple sénégalais, déboussolé, mais conscient qu’il lui faut chercher ailleurs pour sauver son âme et son corps. Au cirque planté dans la banlieue Dakaroise ces jours-ci, mobilisons-nous pour opposer une alternative salvatrice. Nous n’avons pas le choix. Notre pays se meurt entre les mains de la clique dépassée mais irresponsable, cupide, au pouvoir….Entre Rufisque, Pikine, Guédiawaye et le reste d’une banlieue forcée parce qu’appauvrie de s’aligner pour applaudir en échange de quoi solder la pitance du jour, le Sénégal entendra tonner, ces jours-ci, le rythme de son exécution publique.

Et, comme un enfant enchanté, au milieu d’explosifs et de gadgets dangereux, applaudi par des écervelés, fier de l’exploit qu’il s’apprête à réaliser, tout sourire, content de lui, l’animateur en chef, Macky Sall, avec ses allumettes, se prépare, inconscient, à mettre le feu aux poudres. Sans que les chefs religieux, corrompus, ni les élites, chloroformées, ni encore les autres membres des forces vives, ne se jettent sur cet enfant perdu dans la cour des grands, arrivé par une malédiction à la tête d’un Etat désormais sous l’emprise de l’autophagie! On peut prédire, sans se tromper, que dans les banlieues sénégalaises, ces jours-ci, le film qui se joue, avec comme figurants des populations désincarnées, et un chef joufflu, entouré de membres de sa famille, c’est le dernier tango avant l’apocalypse……

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Aux abris donc, citoyens, nous sommes menacés, le Sénégal fait aujourd’hui partie des pays ayant un urgent besoin d’être sauvés du mortel danger qui déjà le ronge…

Plus que jamais, chacun dans son coin, avec ses moyens individuels, et si possible en nous retrouvant, il faut une union sacrée pour reprendre notre pays -et lui offrir ce qu’il mérite; un bol d’air, un regain d’espoir véridique. Il faut, pour cela, combattre, à visage découvert, Macky Sall…Nous sommes tous concernés!

 

Adama Gaye

PS: Quiconque n’a pas le courage ou est-tenté par la capitulation ou à se mettre au service des assassins de notre République doit comprendre qu’il ou elle n’a pas sa place dans mon espace…Nous sommes en mode combat révolutionnaire pour que l’histoire retienne que nous ne sommes pas restés bras croisés quand les terroristes d’Etat perpétraient leurs ignobles actes.

 

 

 

Adama GAYE

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