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Affaire Place De L’indépendance : Entre Le «calif» Et Le «farba», La Place De L’obélisque Justifie La Vraie Fausse Polémique De Février

Affaire Place De L’indépendance : Entre Le «calif» Et Le «farba», La Place De L’obélisque Justifie La Vraie Fausse Polémique De Février

Il arrive en politique qu’il soit difficile de trouver une frontière exacte entre la lutte politique et l’ambition individuelle de celui-là qui la mène au bénéfice des populations. La gestion de la cité, c’est l’affaire et la responsabilité d’abord de l’Etat, et ensuite de ses démembrements à qui il a transféré des compétences conformément à l’Acte 3 de la décentralisation. Quelques hommes politiques, en général, n’utilisent pas objectivement la balance quand il s’agit de leurs intérêts particuliers, souvent confondus avec l’intérêt général. Il fait aujourd’hui une année, jour pour jour que le débat qui, entre le ministère du Renouveau et la mairie de Dakar, devait réhabiliter la mythique Place de l’Indépendance. La symbolique de la Place de l’In­dépendance fait qu’elle ne doit pas être l’affaire exclusive d’une commune au regard de la redéfinition de l’action publique de proximité très importante pour le Président Macky Sall. La polémique qui s’en était suivie avait fait sortir des experts de tout acabit.

Au regard de ce que représente la ville de Dakar, avec un maire qui a des ambitions d’être Président, et de l’Etat qui veut changer le cadre de vie des Sénégalais, les prises de positions politiques n’allaient pas facilement arranger les choses n’eût été le flegme du chef du gouvernement ou le discernement du ministre en charge du Cadre de vie qui visiblement ne voulaient pas de cette polémique. L’on comprend aisément ici que la lecture, les attitudes et les objectifs du maire de Dakar et ceux du gouvernement n’étaient pas tout à fait les mêmes. Le maire de Dakar, Khalifa Sall, a vu dans ce projet de réhabilitation de la Place de l’In­dépendance une manière de le sevrer d’un projet structurant à l’actif de son bilan de demain. C’est normal, mais c’est là où il y a problème à mon avis.

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Quand la ville n’est pas prête ou n’a pas les moyens de sa politique et que L’Etat a les moyens d’exécuter, je ne vois pas pourquoi, pour des intérêts particuliers, il devrait y avoir blocage sur la réalisation d’un projet dont le seul destinataire est le Sénégalais. Pour un gouvernement orienté efficacité et résultat, réhabiliter une place mythique comme la Place de l’Indépendance qui est au cœur de Dakar n’a rien de politicien.

Nous devons apprendre, au Sénégal, à mesurer nos passions dans les débats et voir ce qui intéresse les Sénégalais et éviter de parler politicien dans tous les dossiers et autres projets. Aujourd’hui, les contextes ont changé et le niveau de discernement de l’électeur sénégalais a aussi changé. Ce qui était valable pour exciter la sympathie et l’adhésion massive des Sénégalais au projet du candidat Macky Sall ne l’est pas dans ce cas présent. Le Président Sall n’a jamais cherché à se «victimiser», mais il était plutôt victime d’une injustice notoire du régime libéral. Une injustice qui interpellait et intéressait le Sénégalais lambda, où qu’il se trouvait.

Nous avons appris de Gaston Bachelard que «la vérité n’a son plein sens qu’au terme d’une polémique. Il ne saurait y avoir de vérités premières, il n’y a que des erreurs premières». Beau­coup de gens, sans même comprendre l’enjeu, se sont passionnément emportés en tirant sur le ministre Diène F. Sarr et le Président Macky Sall. C’est compris, Khalifa qui comptait poursuivre son projet tenait à son «indépendance». Pourtant, il était plus facile pour la ville de Dakar de solliciter du gouvernement un partenariat de type «contrat plan» pour le partage solidaire des responsabilités dans  l’exécution d’un si important et structurant projet. Pour prouver aux populations de Dakar qu’il n’y avait pas d’acharnement, le chef du gouvernement, les ministres concernés et d’autres fonctionnaires ont rencontré les maires, le gouverneur, le préfet et les sous-préfets de Dakar le 9 février 2016 pour trouver la solution qui arrangeait au mieux le maire Khalifa Sall. Quelques décisions majeures parmi tant d’autres ont été prises :

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la Ville de Dakar réalisera les travaux prévus pour une durée de 11 mois sur la Place de l’Indépendance et sera accompagnée dans ce cadre par le gouvernement et les services de l’Administration centrale ; les travaux étant budgétairement couverts par la Ville de Dakar ;

le ministre du Renouveau urbain et du cadre de vie poursuivra, en relation avec la commune de Fass-Colobane-Gueule-Tapée, les travaux d’aménagement, déjà entamés à la Place de la Nation (ex Place de l’Obélisque) et sera accompagné dans ce cadre par les services de la Ville de Dakar.

Auparavant le 2 février 2016, le maire de Dakar, très en verve, nous avait fait savoir que «le projet est bien ficelé et que son financement est disponible». Vous avez noté qu’à la date d’aujourd’hui, rien n’a été fait à la Place de l’Indépendance. Même pas encore une mobilisation de matériels et matériaux qui peut nous édifier sur un prochain démarrage. Le maire Khalifa Sall vient juste encore de tirer sur la Sonees et la Sde dont les réseaux passent sous la Place de l’Indépendance pour expliquer son inefficacité dans l’implémentation de ce projet. Un mauvais ouvrier accuse ses outils. Pourtant, il n’avait même pas officiellement auparavant saisi les principaux concernés.

Le ministère en charge du Cadre de vie, pour éviter les vaines polémiques, a bien changé le décor de la Place de l’Obélisque en moins d’une année. Un véritable bijou qui a pratiquement changé l’écosystème dans cette zone au bénéfice de tous les Dakarois. Les visiteurs peuvent profiter d’un environnement bien aménagé, distractif et récréatif pour les enfants et les sportifs. Colobane est ainsi doté d’un cadre de vie exceptionnel avec des espaces verts, un complexe sportif, un lieu de promenade qui dorénavant lui donne une identité singulière. Cette révolution du cadre de vie renforce l’image et l’attractivité de ce quartier qui jusqu’ici ne disposait d’aucune infrastructure pareille.

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Au Sénégal, la victimisation est le nouveau stratagème par lequel on veut être indemnisé de suffrages favorables à une élection. Il faut ainsi se positionner politiquement et gagner la sympathie des Sénégalais. Ce­pendant, être victime et s’estimer victime, c’est bien différent. Il faut aller mouiller le maillot en exprimant sa politique aux populations, les convaincre et proposer un programme alternatif au Pse. That is the question.

Babacar SARR

1er Adjoint au Maire

Commune Sibassor/Kaolack

bakarsarr@gmail.com

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