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Avec La Diaspora Pour Reconstruire, Refonder, Réformer Et, Repenser Le Sénégal

Avec La Diaspora Pour Reconstruire, Refonder, Réformer Et, Repenser Le Sénégal

« Si tu ne t’occupes pas de la politique, la politique, elle, s’occupera de toi. (…). Il y aura toujours des gens qui décideront pour toi, qui se mêleront d’organiser ta vie et celle des autres » (Denis Langlois).

1. Le Sénégal est un petit pays (196 722 km2), et nous ne sommes pas nombreux (un peu moins de 14 500 000 habitants en 2017), en principe, le développer ne devrait pas être si compliqué. Depuis notre accession à l’indépendance (en 1960), ou même bien avant, beaucoup de nos concitoyens ont quitté le pays pour diverses raisons (étude, émigration…), et se sont installés hors du territoire national. Et d’autres sont nés et grandis à l’étranger, cet ensemble de personnes constitue, la Diaspora sénégalaise (la Diaspora) dans le monde.

2. L’apport de la Diaspora, dans la stabilité du pays (sociale, politique, économique…) est reconnu. Et, sur le plan purement financier, selon la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), les transferts d’argents, effectués par elle, s’élevaient à 947 milliards FCFA en 2015 et, seraient de 1000 milliards FCFA en 2016 (Source : Business 221, en ligne du 3 décembre 2016), d’où une progression de près de 6%.

3. Avec la réforme constitutionnelle du mois de mars 2016, la population de la Diaspora va être emmenée, avec les élections législatives du mois de juillet 2017, à élire ses représentants (15 députés), à l’Assemblée Nationale. A notre avis, ces élections devraient imprimer officiellement, le début de notre participation effective dans la marche institutionnelle du pays. Toutefois, nous sommes conscients, que les quinze députés de la Diaspora ne peuvent ni orienter, ni influer, ni peser lourdement sur la politique du pays. A moins d’être tous élus sur les listes des différentes coalitions de l’opposition, et que celles-ci soient majoritaires au sein de l’hémicycle (encore que).

4. La diaspora doit–elle être (volontairement ou involontairement), en retrait de la gestion des affaires publiques ou, continuer d’accepter, d’être implicitement marginalisée, comme jusqu’à une époque assez récente ? Ou encore, doit-elle s’exclure de la politique (au sens premier du terme) du pays, pour la laisser à des margoulins profondément arrivistes ? Pour conférer, par passivité à ceux-ci, un blanc-seing qui aurait dans les faits, le dépérissement, et le désagrègement de l’Etat. Pourtant, son apport dans la paix et, la quiétude du pays est une réalité certaine, comme en témoigne le volume financier de ses transferts (1000 milliards FCFA). Rien qu’à ce titre, son implication dans la vie publique et/ou politique devrait être réelle, effective et continue.

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5. Après 57 ans d’indépendance, et en l’absence d’orientation, de perspective ou, de vision claire, pour ancrer le pays dans la voie d’un incontestable développement, rien ne peut justifier encore, notre légendaire distance des affaires de la Nation. Car, « ceux qui ont le privilège de savoir ont le devoir d’agir » (Albert Einstein). Faute de quoi, il est fort probable, que nous allons vivre, voire subir pleinement la prédiction de John F. Kennedy, selon laquelle « il y a un risque et un coût associé à l’action. Mais à long terme, l’inaction confortable est beaucoup plus coûteuse et risquée ». Prophétie dont les prémices ont commencé depuis longtemps, à se manifester en nous, vu que les difficultés, de nos familles au Sénégal, ne cessent de nous revenir et, de nous submerger.

6. Sans démagogie, ni exagération démesurée, au-delà de son apport financier, la Diaspora peut aider et, impulser indubitablement la progression du pays. De même, à refonder, à asseoir et, à pérenniser la démocratie, et l’Etat de droit, tout comme, consolider et parfaire l’éthique et l’équité. Si telle est la vision, la volonté ou, l’ambition des décideurs politiques.

7. La collaboration, l’intégration ou la réintégration des personnes issues des sénégalais de l’extérieur, dans les institutions de la République (politique, économique…), s’inscrit dans un cadre plus large, qui transcende l’avancée née des élections législatives de 2017. D’où, l’élection de ces députés doit être considérée, regardée ou, prise comme la première étape devant permettre cela.

8. Si développer économiquement le pays, est vraiment l’objectif recherché par les femmes et, les hommes politiques (les politiques), cela est à notre portée, par la définition de solides critères réalistes et, réalisables. Toutefois, il faudra surtout éviter de faire comme Macky Sall, en usant de concepts creux comme « l’émergence ». Un pays se développe sur un ensemble d’actes définis et, posés et, sur tout ce qui est subséquent à cela, et non sur des expressions pour sciemment tromper, et leurrer.

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9. Ainsi, ce néologisme (l’émergence), dans le vocabulaire du Chef de l’Etat et, de ses partisans, n’est qu’un simple concept de marketing politique, pour endormir. Alors qu’elle a une consistance puisque désignant les pays, regroupés dans l’acronyme de BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, et Afrique du Sud). Néanmoins, le Sénégal peut poser les bases d’un réel avancement économique, si la Diaspora sénégalaise est associée plus étroitement aux définitions, décisions et orientations politiques, comme l’avaient fait certains pays du BRICS. Notamment, le Brésil et, l’Inde qui se sont fortement appuyés, sur leurs ressortissants à l’étranger, pour être cités aujourd’hui parmi les pays émergents.

10. Beaucoup d’entraves limitent notre capacité de développement économique, à titre d’exemple, notre pays exporte très peu (en volume cela est trop faible), ou d’ailleurs pas du tout, et n’est pas du tout industrialisé. C’est pourquoi, de notre point vue, atteindre l’émergence dans les 20 prochaines années, voire même dans les 30 années à venir, équivaudrait à vouloir gravir l’Everest en tenue de ville.

11. Dans une telle période (de 20 ans), par contre, si nous sommes vraiment conscients et, profondément résolus d’y arriver, nous pouvons être au niveau des pays composant les 4 Dragons de l’Asie (Corée du Sud, Hong Kong, Singapour et Taiwan), qui constituent les Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) ou Nouveaux Pays Industrialisés d’Asie (NPIA). Ou encore, nous hisser au niveau des Tiges asiatiques (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Viet Nam, et Philippines) c’est dire, les « Nouveaux Pays Exportateurs » (NPE).

12. Dans tous les secteurs de la vie économique, le monde avance à grand pas, avec des enjeux énormes, d’où le Sénégal doit impérativement tout faire, pour être au niveau des pays entreprenants. Et, ne peut se satisfaire de rester spécifiquement, un pays consommateur, de produits importés en majorité, sans aucune ambition après 57 ans d’indépendance. Ne pas être simplement consommateur, c’est aussi être pleinement décideur de notre destin ou, de notre avenir et, cela serait aussi une manière d’affirmer notre souveraineté.

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13. L’intégration quelquefois partiale, ou très souvent partielle des personnes issues de la Diaspora dans les organes de décisions ne peuvent nullement orienter ou, influencer une quelconque politique. C’est pourquoi, il convient de rappeler, mieux de faire prendre conscience, notre pays ne peut continuellement se satisfaire de médiocrité. Donc, pour atteindre des niveaux comparables, à ceux des pays cités en exemple, dans des actions de développement, il doit impérativement faire appel aux compétences de tous ses citoyens, sans discrimination, ni ostracisme.

14. Loin d’être un simple plaidoyer, notre appel découle pourtant d’un constat de réalisme ou, de réalité à méditer sérieusement par les décideurs politiques, pour repenser et, redéfinir le développement du Sénégal de demain. Car, la Diaspora constitue un vivier de capacités, de compétences, et d’expertises avérées, utilisées hors du Sénégal par autant de structures, mais encore, certains, d’entre nous, ont de sérieuses possibilités financières.

15. De plus, cette ressource disponible, si elle est bien employée, pourrait être le noyau de la relance pour relever les défis de la reconstruction, et de la refondation. De cette réalité, pourquoi n’y a-t-il pas eu de véritable politique orientée, dont l’objectif serait de faire migrer au profit du pays, tous ces moyens (humains et financiers) ou, une partie de ceux-ci, à l’exemple du domaine sportif ?

Daouda N’DIAYE

Juriste/Analyste politique

Article dédié à Maïmouna SAMB

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