Pour prétendre faire atterrir un avion de ligne en toute quiétude ,il est plus qu’impérieux d’être non seulement un pilote chevronné ou expérimenté , mais surtout il est nécessaire d’être un commandant de bord consciencieux soucieux de sauvegarder la vie de centaines de passagers sous sa responsabilité .
Contributions de Ciré AW
De la même manière, comme le démontrait l’épistémologue français Gaston Bachelard, qu’un scientifique habitué à une certaine investigation routinière invente difficilement des lois, de la même façon, un homme politique moulé dans une certaine tradition politique sclérosée est moins enclin à porter des idées novatrices capables d’impulser un changement salutaire pour son peuple. Appliquant ce constat à la réalité politique sénégalaise, on se rend vite compte que la plupart des acteurs politiques qui sont au pouvoir ou dans l’opposition sont nourris à une certaine tradition politique polémiste et partisane aux antipodes des valeurs éthiques et républicaines. Leurs sens de l’Etat est si lacunaire, voire inexistant qu’on se demande comment le peuple a pu leur accorder son crédit au point de leur confier sa destinée.
Il est de coutume lorsqu’une année tire sa révérence et qu’une nouvelle voit le jour de procéder à un bilan et de dégager des perspectives. Sacrifiant à cette tradition et l’appliquant au Sénégal, on peut d’emblée constater que notre pays est très loin de l’émergence dont les autorités politiques chantent les louanges. On pourrait même affirmer sans sombrer dans un sénégalo pessimisme que ne nous pardonneraient pas les chauvinistes les plus radicaux que notre pays vit une situation peu reluisante pour ne pas dire alarmante. Il suffit pour être convaincu de nos propos, mis à part tout esprit partisan, de citer quelques fléaux qui à notre humble avis sont entrain de plomber notre développement. Il s’agit du manque de patriotisme et d’inspiration de notre classe politique, de l’instrumentalisation par le pouvoir de la justice, de la mise sous perfusion de notre économie par les puissances étrangères, de l’abandon de la jeunesse à elle-même, de la perversion sociale criarde, de la politisation ou de la marchandisation de la religion, de l’albinisme grotesque de la presse, de l’opportunisme malveillant de la société civile, de l’inertie des intellectuels, de l’institutionnalisation de la mal gouvernance.
Une des manifestations les plus évidentes d’une société mature ou d’un État moderne, c’est sans doute l’intériorisation par les citoyens et en particulier par la classe dirigeante de l’éthique de responsabilité . La modernité d’un État, surtout démocratique, se remarque essentiellement par une tendance affirmée des tenants du pouvoir ou des détenteurs d’un poste public à comprendre leurs prérogatives,à ‘identifier leurs compétences et surtout à assumer leurs responsabilités aussi bien de leurs déboires que de leurs victoires devant leurs mandataires ou devant le peuple.
L’embastillement tous azimuts d’opposants ,le bâillonnement de journalistes ou de citoyens par un pouvoir politique en place sont toujours des signes d’un manque de confiance flagrante en ses capacités de résoudre les problèmes du peuple par des moyens pacifiques et démocratiques.Plus … Continuer la lecture →
Depuis le siècle des Lumières au moins les théoriciens de la politique moderne comme Montesquieu, Diderot et Rousseau avaient conçu la démocratie comme le meilleur régime politique en ce qu’elle est en adéquation avec les principes rationnels et surtout du fait de sa capacité à répondre aux aspirations du peuple en promouvant l’égalité, la justice et la liberté.
Une vision kaléidoscopique de la façon dont la politique est perçue ou pratiquée en Afrique en général et au Sénégal en particulier nous amène à nous demander si notre »classe politique » et même les citoyens à qui sont destinés les … Continuer la lecture →
Au Sénégal, les régimes politiques passent, les mêmes pratiques de gestions nébuleuses du pouvoir persistent. On a comme l’impression que l’histoire tumultueuse d’accaparement des modestes ressources de notre pays par une classe politique avide et scélérate se répète inexorablement au point … Continuer la lecture →
La propension à l’injustice et à la violence d’État au Sénégal est telle que les hommes de principes et épris de paix doivent s’inquiéter ou même s’indigner. Il ne se passe plus un jour sans qu’on assiste à des cas de violation flagrante de la loi et de dénis graves des droits des citoyens.
En tant qu’ensemble de règles et de principes qui régissent les actes et les comportements d’un groupe ou d’une collectivité, la discipline est non seulement la marque d’un peuple civilisé, mais elle constitue surtout une condition sine qua non de tout développement.
Le terme constitution vient étymologiquement de deux termes latins ‘cum’’ qui veut dire ensemble et ‘’statuo’’ qui signifie fixer, établir, mettre en place. Une constitution est donc la loi fondamentale d’un pays permettant de définir les droits et les libertés des citoyens ainsi que le mode d’organisation d’un État. Sa finalité première est de favoriser la cohabitation entre les citoyens, de prémunir de la prédominance de l’arbitraire et surtout de favoriser le vivre-ensemble ou les relations apaisées entre les citoyens. Si dans les régimes dictatoriaux, la constitution émane de la volonté d’un individu, d’une poignée d’individus, du bon vouloir d’une minorité animée par des intérêts privés; dans les sociétés démocratiques, celle-ci est le fruit de la volonté du peuple.
Alors que le peuple est diverti par des débats de politiciens sur la durée du mandat présidentiel, des questions plus importantes comme l’approvisionnement en eau des populations sont loin d’être réglées. Pourtant il n’est plus à démontrer que l’eau est non seulement un liquide précieux essentiel à la vie de l’homme, mais elle constitue à l’échelle d’un État un enjeu de souveraineté nationale.
La corruption est sans doute un phénomène universel au point que bons nombres de spécialistes la qualifie de ‘’gangrène du siècle’’.
S’il y a un phénomène qui est profondément ancré dans les mœurs cosmétiques d’un nombre sans cesse grandissant de femmes sénégalaises, c’est sans doute le ’’ khessal ‘’ ou la dépigmentation de la peau. Selon l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé en 1999 par exemple, le taux de prévalence du phénomène de la dépigmentation de la peau chez les femmes sénégalaises était de 67%. La dépigmentation de la peau peut être définie comme un éclaircissement de l’épiderme en utilisant des produits chimiques (hydroquinone)pouvant être sous forme de crème, de lait de beauté, de savon de toilette ou même sous forme de piqûre appliquée par voie intraveineuse pour injecter le corticoïde .
Au Sénégal la frontière qui sépare le spirituel et le temporel ou la politique et la religion n’est pas nette pour ne pas dire qu’elle est quasi inexistante. Cette situation n’aurait sans doute pas posé problème si dans l’article premier de la Constitution sénégalaise il n’avait pas été stipulé que: ‘’la République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale .’’
Les jets de pierre sur le convoi du Président Macky Sall à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar sont non seulement d’une gravité sans nom, mais ils dénotent d’une ignorance coupable de la part des étudiants censés incarner la lumière et le savoir sur la nature et la sacralité des institutions de la République et en particulier celle présidentielle.
Lorsqu’on évalue le Sénégal au ‘’scandalométre’’ ou à l’’éthicométre’’-excusez des néologismes-, on ne peut manquer d’être sidéré ou d’être outré par l’ampleur de la gangrène immorale qui ronge notre pays, au point qu’on semble assister à une inversion ou à une perversion pour ne pas dire à une érosion des valeurs. Si jadis au Sénégal, les voleurs, les violeurs, les pervers bref les criminels faisaient profil bas lorsqu’ils avaient commis leurs forfaits, et que ces fautifs gagnés par la peur, le remords ou par la honte générés par le fardeau du regard social préféraient s’exiler ou se donner la mort pour ne pas déshonorer les siens afin de sauvegarder un minimum de réputation ou de dignité ; force est de reconnaitre qu’aujourd’hui les valeurs cardinales qui fondaient la société sénégalaise telles que la dignité, l’honorabilité, la réputation, la patience, la tempérance …sont entrain de s’affaisser comme un château de cartes devant la puissance de l’argent, l’appât du gain, le goût du pouvoir, l’amour du luxe. Le culte de l’honneur était tellement présent dans le Sénégal d’antan que dire à une personne ‘’je te donne ma parole’’ était l’équivalent de lui donner pour gage sa précieuse vie ou de mettre au défi son honneur, car celui-ci pour un homme de valeur est au-dessus de toutes les considérations matérielles à tel point que Shakespeare avait pu dire :
En parcourant les commentaires haineux d’internautes sur les journaux en ligne, en écoutant certains débats stériles mettant aux prises certaines personnes ‘’de faibles d’esprits’’ brandissant des arguments ethnocentriques pour stigmatiser ou sous-estimer des citoyens issus d’ethnies différentes; je ne peux m’empêcher de m’inquiéter que le Sénégal est entrain d’emprunter les chantiers tordus et effrayants de l’intolérance, de la xénophobie et de l’ethnocentrisme. Ce dernier désigne une attitude consistant à se prendre pour le centre du monde en consacrant en particulier son propre groupe d’appartenance ethnique comme le centre de l’univers et à partir de là à évaluer et à juger tous les autres groupes en fonction du sien.
On n’a nul besoin d’observer à la loupe la société sénégalaise pour se rendre vite compte que les inégalités sociales évoluent de manière exponentielle et inquiétante. Selon Alain Bihr et Roland Pfefferkorn
Chaque 4 avril, on célèbre dit-on l’accession du Sénégal à la souveraineté nationale et internationale. Le Sénégalais, à l’instar de la plupart des États africains, serait libre et autonome depuis plus de cinquante ans. Permettez- moi de remettre en cause cette prétendue souveraineté de mon pays proclamée urbi et orbi par certains politiques populistes ou de mauvaise foi, des activistes en quête de notoriété déconnectés de la réalité ou des poètes bercés par une illusion souverainiste.