Le métier des armes est un engagement personnel et volontaire. Ce statut d’engagé volontaire est rappelé dans tous les actes administratifs chaque fois que survient dans la vie du militaire une mutation sociale personnelle (promotion, ancienneté, affectation, mariage, naissance, citation, décès, etc.…..) car il reste le fondement de base du contrat de travail le liant à la Nation. On s’engage à servir l’Etat au péril de sa vie d’où la devise « on nous tue, on ne nous déshonore pas » Le débat posé par une certaine élite sénégalaise laisse croire que l’armée sénégalaise est administrée par une bande d’inconscients. Une allusion qui n’honore ni les militaires ni le Sénégal.
Si l’on vante tant au niveau international, la discipline, le professionnalisme et l’expérience de l’armée sénégalaise c’est qu’à sa tête une autre élite bien formée, et mieux formatée pour une prise en compte de la donne géopolitique mondiale incluant la guerre.
L’engagement d’une nation dans une guerre n’est jamais un acte isolé que pose un Président. Il relève d’une évaluation responsable, longue, consciencieuse, et motivée par les autorités spécialistes.
Les premiers avis sont ceux des Chefs d’ Etats-majors des différentes armées (Terre, Air, Mer, Haut Commandement de la Gendarmerie, Direction Générale de la Police) après avoir pris connaissance de la problématique.
Ensuite c’est au niveau de l’État-major Général des Armées que les avis sont partagés, discutés, et évalués pour enfin atterrir sur la table du Conseil Supérieur de la Défense qui à son tour statue sur la justesse, la faisabilité, le cahier de charges et les résultats attendus. Les conclusions du conseil permettront au Président de la République de prendre une décision.
Dans le processus de maturation de la décision, la stabilité du pays reste la priorité des autorités.Ils en sont conscients que notre armée peut se retrouver dans une situation extrêmement périlleuse. Ils savent aussi que notre armée peut avoir des pertes en vies humaines, ils l’acceptent et l’intègrent car faisant partie des risques liés au métier. Mais ce n’est ni un souhait ni une volonté.
Le souhait le plus noble pour un Chef est de rentrer avec sa troupe au Complet. Tous ceux qui s’agitent ne sont ni plus patriotes, ni plus intelligents encore moins plus responsables que les chefs militaires.
Alors il n’est même plus question de siffler la fin de récréation mais plutôt la fermeture des classes pour de bon !!!!Alors arrêtons cette polémique sur des sujets dont on ne maitrise ni les contours encore moins les montages opérationnels.
J’entends des voix d’autorités qui reprochent au gouvernement la modestie de son engagement dans les conflits de la sous-région Ouest Africaine. D’anciens ambassadeurs étrangers comme Ruffin s’y sont risqués. Oui mais ces voix ont omis de nous édifier sur la prise en charge de la guerre. Oui la guerre c’est aussi un cout, une prise en charge des troupes, une logistique onéreuse et importante.
Accepteriez-vous que le Sénégal prenne dans son budget pour aller au Mali ?
Demain nous le reprocherions au Gouvernement !!!!!
Les Etats n’ont ni amis ni cousins, ni voisins mais des intérêts à sauvegarder.D’aucuns me parlent de légalité internationale, d’institution internationale sérieuse…
Elle est où cette légalité institutionnelle lorsque le monde entier se faisait berner par l’administration Bush avec les armes de destruction massive pour qu’enfin l’on vienne nous dire que ce n’était qu’un canular.
Un prétexte inventé juste pour des retombées économiques pour la première puissance mondiale. Elle était où la légalité institutionnelle lorsque la France vendait les armes, les rafales à la même Arabie Saoudite pour la même guerre contre le Yémen.
Si l’Arabie Saoudite proposait des postes de consultants, de politologues et autres pratiquement tous ces pourfendeurs se seraient empressés de faire leurs valises et se mettre à disposition. Alors pourquoi une autre corporation n’irait elle pas vendre ses services ?
Les critiques sont compréhensibles, mais appeler à manifester contre une décision légale, institutionnelle relève de l’insolence et de l’insulte à la nation. Le militaire sénégalais a considérablement amélioré sa condition sociale par le biais des missions de guerre.
Les missions extérieures ont permis à la majeure partie des militaires d’avoir un toit. Ôtez- leur cette opportunité et ils auront raison de vous prendre pour des hypocrites, des ingrats qui ne pensent qu’à eux-mêmes et seulement eux.
Ces missions ont permis aujourd’hui aux jeunes libérés d’avoir un pécule de réinsertion sociale. A moins que vous prédestinez le militaire à juste faire la sentinelle, ou à jouer aux grooms dans les banques ou autres sociétés de la place, car c’est aussi ça le passé et le présent des jeunes libérés. Je tiens à rassurer tout de suite ; Je ne suis pas de l’APR et ne souhaite pas le devenir, mais je suis heureux que Macky ait pris la bonne décision.
Le Sénégal n’a que son expertise militaire. Les militaires ont décidés à la vendre pendant que nous du haut de nos tours climatisées passons notre temps a parloter sur tout. Aujourd’hui on ne choisit pas son conflit, on choisit sa guerre quand on y voit son intérêt. Ne demandons surtout pas aux militaires de justifier pourquoi ils vont en Arabie Saoudite. Ils sont occupés à préparer une mission qui est maintenant la leur. C’est leur guerre et Ils feront leur job en bons professionnels.
Leur Plan ?
Rentrer à la maison à la fin de la mission auprès de leurs familles. Nos prières doivent les accompagner et c’est une exigence patriotique
Xavier Diatta
Ancien professionnel de l’Armée Sénégalaise