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Extensions Du «terrou Bi» : Qui Défie Le Pr Impunément ?

Extensions Du «terrou Bi» : Qui Défie Le Pr Impunément ?

En 2014, des citoyens ordinaires soucieux de leur patrimoine commun, de la protection de l’environnement et du Domaine public maritime (Dpm) se sont organisés pour s’opposer à l’érection d’un mur sur la corniche.

Regroupés autour d’un collectif «Non au mur», ils avaient manifesté, au prix de leur liberté, contre la construction du mur de l’ambassade de la Turquie qui agressait le Dpm, dénaturait la corniche, empêchait toute visibilité sur la mer et surtout représentait une forme de privatisation du peu d’espace encore disponible de la corniche qui du reste est une propriété multi générationnelle. Elle ne peut par conséquent faire l’objet d’un accaparement privé ; cela est encore d’autant plus vrai que le législateur en a fait une zone non aedificandi non seulement pour des raisons de patrimoine public, mais également sécuritaires, la mer restant la seule voie d’évacuation en cas de catastrophe naturelle.

Le Président Macky Sall, informé, avait non seulement pu convaincre l’ambassadrice de renoncer à la construction et de faire tomber le mur, mais demandé une enquête avec un délai d’un (1) mois pour la production du rapport sur l’occupation du littoral. Le ministre Amadou Bâ, donnant suite diligente aux instructions du président de la République, avait fait convoquer une réunion qu’il a présidée lui-même en présence du ministre de l’Environnement Khoudia Mbaye, des techniciens du ministère et des membres du collectif.

Un comité ad hoc fut mis en place et une descente d’inspection était faite sur le long de la corniche pour les besoins de l’enquête.

Il est donc bien curieux de voir, deux ans après, que le «Terrou Bi» soit autorisé à continuer ses extensions scandaleuses sur le Dpm en toute impunité. Qui dans l’Administration a osé défier le président de la République en passant outre ses décisions en toute tranquillité ? Et pourquoi croit-il pouvoir ne pas se soucier d’éventuelles sanctions à son égard ?

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Pourquoi l’histoire du mur de l’aéroport où toute la chaîne de responsabilités avait été sanctionnée n’a-t-elle pas servi de jurisprudence ? Ou bien le promoteur construit-il sans autorisation ?

Si le Président en arrive à donner de nouvelles instructions à son Pm pour arrêter les travaux, c’est qu’il en n’était pas informé et n’est pas d’accord sur cette privatisation outrancière du patrimoine naturel national. «Terrou Bi», fidèle à sa voracité foncière, n’est pas à son premier forfait. Nous nous rappelons la décision du Président Wade d’arrêter la première extension, mais qui malheureusement avait repris quelques semaines plus tard en grignotant une très grande partie de la corniche et lui permettant d’aménager un parking, d’augmenter ses chambres d’hôtel et de s’aménager une plage privée.

Il est donc légitime de se poser la question de savoir qui est ce puissant propriétaire du «Terrou Bi» qui a la prouesse de faire plier notre Administration à sa volonté.

Nous ne cessons de rappeler que chaque génération a le droit absolu de jouir de cette corniche et de laisser la génération suivante en tirer le même plaisir. Il est inconcevable de vendre le patrimoine national parce que quelqu’un peut l’acheter et si tel était le cas, le régime actuel n’aurait jamais trouvé un seul lopin de terre au Sénégal. Il y a des choses sacrées que personne n’a le droit d’aliéner. L’abus des décrets de déclassification doit cesser et chaque Sénégalais, quels que soient son titre, sa fonction ou sa position sociale, doit savoir qu’il n’a pas plus de droit qu’un autre sur ce littoral. Les étrangers qui vivent parmi nous doivent aussi savoir également que ce qui ne peut être fait chez eux ne peut être fait chez nous. Les vrais investisseurs, dignes de ce nom, créent des espaces là où il n’en existe pas (dragage et construction d’épis maritimes et aménagement d’hôtels ou appartements), mais ne font pas dans la facilité en privant des citoyens de leurs biens communs.

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Nous adressons encore une fois nos félicitations et remerciements au président de la République pour la célérité de cette décision. Nous l’invitons également à signer la loi sur le littoral afin de le protéger définitivement.

 

Demba MAKALOU

Membre du collectif «Non Au Mur»

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