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Ofnac : Ma Petite Part De Vérité

Ofnac : Ma Petite Part De Vérité

Suite à la publication du rapport 2014-2015 de l’Ofnac, beaucoup de réactions ont été notées dans la presse comme celles liées au point relatif à Postefinances.

Ces réactions continuent encore aujourd’hui avec le remplacement du responsable de l’Ofnac et l’on veut nous faire croire que c’est parce que son institution a épinglé des responsables de l’Apr.

Et si le responsable de cette institution a été plutôt «coulé» par le travail précipité et peu consistant effectué par une partie de ses agents ?

Je dis bien une partie parce que je suis convaincu que l’Ofnac dispose de cadres compétents et expérimentés ; et l’expérience est une donnée importante dans la conduite d’une mission d’enquête.

Ceci étant, je ne suis pas un responsable de l’Apr épinglé par ce rapport, mais c’est plutôt des agents sous mon autorité qui ont été mis en cause.

En ma qualité de première autorité de Postefinances, je suis intervenu dès le départ dans ce débat pour témoigner de la probité de mes agents.

A présent, je voudrais livrer ma petite part de vérité, étant soumis à l’obligation de réserve sur certains aspects et suggérer quelques pistes d’amélioration dans l’organisation et le fonctionnement de cet organe de contrôle.

A ce propos, je voudrais préciser d’emblée que mon credo n’a jamais été de «déchirer» le rapport d’un corps de contrôle de l’Etat, même si je reconnais à un journaliste le droit de choisir le titre de son article.

Ceci étant, je voudrais m’appesantir sur les points suivants :

Concernant la saisine de l’Ofnac :

Il faut rappeler que la mission de l’Ofnac peut découler d’une lettre de dénonciation interne ou externe. Dans ce cas, toutes les parties prenantes ont intérêt à bien analyser les motivations d’un tel procédé.

J’ai été désagréablement surpris de constater que dans son rapport et au point relatif aux fournitures de bureau que les enquêteurs n’aient pas fait allusion justement à une lettre de dénonciation émanant d’un agent de Postefinances.

C’est parce qu’ils auraient dû en toute équité analyser d’abord cette lettre, déterminer les tenants et aboutissants pour se rendre compte en fait que ce courrier était l’œuvre d’un agent qui n’avait pas apprécié la procédure de nomination du chef du Département du patrimoine et des moyens généraux (Dpmg) au sein de Postefinances. C’était son droit de penser ainsi.

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Il n’est pas besoin d’en dire plus, mais si l’on n’y prend garde, l’Ofnac risque d’être un instrument de règlement des comptes entre agents d’une même structure. Et ce serait vraiment dommage.

Au demeurant, comment comprendre que l’équipe de l’Ofnac se focalise sur le Dpmg, le magasinier ou une commission de réception, sans interroger les autorités hiérarchiques supérieures que sont le directeur administratif et financier ou le directeur général ?

Concernant le principe du contradictoire :

Dans l’enquête au niveau de la filiale Postefinances, il est à déplorer le non-respect par l’Ofnac du principe contradictoire qui constitue un droit inaliénable. A défaut d’un rapport écrit transmis aux autorités de Postefinances, l’Ofnac aurait pu, à travers une réunion d’évaluation de sa mission, informer le directeur général de ladite filiale des faits qui sont reprochés à l’institution, s’ils étaient avérés. Ce qui aurait permis à l’autorité de prendre les mesures conservatoires que requiert la situation.

A Postefinances, nous avons toujours pris nos responsabilités lorsqu’un agent est convaincu de malversation. Combien d’agents ont fait l’objet de sanctions, pouvant aller jusqu’au licenciement ou plainte devant les tribunaux, en fonction de la gravité de la faute ?

Les faits relevés par l’Ofnac dans le cas de Postefinances peuvent à la limite s’assimiler, si cela s’avère vrai, à des tentatives de malversation. Mais nous sommes vraiment loin, très loin des indices graves et concordants de faux, usage de faux et détournements de deniers publics.

Et l’on veut faire croire à l’opinion que si un tel rapport n’a pas de suite, c’est parce qu’on protège quelqu’un.

Et si le rapport était peu fiable, fait par un enquêteur qui a mis en avant plus son humeur que la raison et l’objectivité ?

Concernant la procédure de communication :

Une réflexion sérieuse devrait être menée sur les textes qui régissent l’Ofnac qui, dès lors qu’un dossier est transmis au procureur, cette transmission le dessaisit (article 14 loi n°2012-30 du 28 décembre 2012). L’Ofnac ne peut alors organiser une conférence de presse sur le contenu dudit rapport censé être en cours d’instruction. Il peut tout au plus, selon l’article 17 de ladite loi, communiquer par tous moyens appropriés sur les propositions contenues dans son rapport et tendant à prévenir les actes de fraude ou de corruption.

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En commentant publiquement un rapport transmis au procureur, je pense que l’Ofnac a outrepassé ses prérogatives et violé le secret de l’instruction.

Il demeure évident que l’Ofnac ne peut pas être une structure à part entière ; ou il agit comme l’Inspection générale d’Etat (Ige) et la Cour des comptes, dans lequel cas il est obligé de se plier au principe du rapport contradictoire, et libre ensuite à lui de faire des points de presse ; ou alors, il mène des enquêtes ou investigations à l’image de la police ou de la gendarmerie, dans lequel cas ses conclusions sur la base d’indices ne peuvent se retrouver sur la place publique avant que le juge n’ait qualifié les faits.

Concernant le déroulement de l’enquête :

Il faut dire ici qu’on ne rentre pas dans une structure à contrôler comme «un éléphant rentre dans un magasin de porcelaine» avec la volonté de tout casser devant soi.

Je rappelle que les corps de contrôle comme l’Ige et la Cour des comptes sont toujours passés dans les services de la Poste ; ces agents de l’Etat, dans la conduite de leur mission, ont toujours fait preuve de professionnalisme, de courtoisie et de respect vis-à-vis du personnel trouvé sur place ainsi que l’institution. Malheureusement, s’agissant de l’Ofnac, si un chef de mission, contrairement aux membres de l’équipe qui l’accompagnaient, établit dès le départ un climat conflictuel avec le personnel de la structure, notamment certains agents et responsables, climat fait de menaces, d’autoritarisme, de préjugés défavorables et d’acharnement sur certains agents, la situation ne peut aboutir inéluctablement que sur un rapport de ce genre.

J’ai dû intervenir plusieurs fois à mon corps défendant pour arrondir les angles entre le chef enquêteur de l’Ofnac et certains agents de Postefinances.

Et j’avais bien raison de dire à mes agents que compte tenu de la nature des relations heurtées que j’ai constatées, il y aura forcément quelque chose sur Postefinances.

Se pose évidemment toute la problématique de la qualification des agents des corps de contrôle, mais surtout leur capacité de dépassement pour éviter les préjugés, l’autoritarisme et cela pour demeurer dans le cap de l’objectivité.

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Au demeurant, les postes à pouvoir à l’Ofnac peuvent bien faire l’objet d’un appel à candidatures comme pour les autres corps de contrôle. Pourquoi pas ?

Nous serons peut-être parmi les candidats pour rejoindre cette prestigieuse institution.

En conclusion, nous devons tous accorder une importance à la transparence et à la bonne gouvernance et saluer la création de l’Ofnac. Seulement, cette structure ne sera utile à notre pays que si les hommes et femmes chargés de l’animer sont imbus d’humilité, de courtoisie, de respect dans les rapports avec les agents des structures contrôlées.

Pour le rapport 2014/2015 de l’Ofnac, j’ai un sentiment d’injustice pour les agents incriminés, de jeunes cadres dont l’honneur et la dignité ont été mis en cause à travers une simple conférence de presse.

Quel recours auront-ils contre les enquêteurs de l’Ofnac si le rapport établi n’est pas aussi consistant que cela ?

J’ai aussi mal pour mon pays, un pays dans lequel les donneurs de leçons pensent qu’un corps de contrôle qui va dans une structure doit forcément épingler des responsables.

Et pourtant, dans le cas de l’Ofnac, constater à la fin d’une mission qu’il n’y a rien d’alarmant qui mérite d’être consigné dans un rapport peut être un acte de grandeur.

Pour ma part, je crois avoir quitté Postefinances la tête haute et les mains propres et il est de mon devoir pour la postérité de témoigner du sérieux et de l’intégrité de ces agents avec qui j’ai travaillé trois années durant.

Je peux me tromper et dans ce cas, il appartient à la justice et à elle seule de dire de quoi ils sont coupables ?

Qu’Allah le Tout-puissant préserve notre pays des dérives et des extrêmes !

PS : – je suis un simple militant de l’Apr, plutôt discret, mais un militant fier de son Président et qui a foi en l’avenir de son pays.

 

Doudou GUEYE

Chargé de mission à la Poste

Administrateur des postes et télécommunications

Diplômé du Centre d’Etudes Financières, Economiques et Bancaires de Paris

Des en management des entreprises de l’université Paris1 Sorbonne

Des en analyse économique et analyse de projet- Ucad

Des en management des ressources humaines

Officier de l’ordre national du mérite

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