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Au-delà Du Concept Ubbi Tey, Jang Tey !

Au-delà Du Concept Ubbi Tey, Jang Tey !

Le slogan Ubbi tey jang tey est en ligne de mire un peu partout sur l’ensemble du territoire national à tous les niveaux de l’espace scolaire. Il fut heureux de constater que le 03 octobre 2016, la majorité des enseignants était à leur poste de travail pour prendre service. Chez les élèves, l’effectivité de la rentrée le 05 octobre 2016, n’a pas connu la même ferveur ni la même affluence, encore moins la même responsabilité. Il est vrai, a-t-on l’habitude de dire : comparaison n’est pas raison ! Si nous nous en tenons à la responsabilité des élèves, certains pourraient accorder des circonstances atténuantes mais d’autres viseraient à juste titre l’irresponsabilité ou peut-être l’incompétence avérée des parents à jouer pleinement leurs rôles dans l’encadrement et l’accompagnement des enfants le jour de la rentrée. Pour citer l’exemple de Sédhiou, si nous nous référons aux conclusions de la tournée du Gouverneur de Sédhiou dans les établissements de la commune de Sédhiou publiées dans Sédhiou News, force est de reconnaître que le concept Ubbi tey, jang tey est devenu une réalité dans l’élémentaire, monte en puissance dans le moyen, mais traine les pieds encore dans le secondaire. Ainsi, depuis 3 ans que le slogan est lancé, les populations commencent à se l’approprier et à entreprendre des actions de matérialisation du concept.

Chaque académie devrait faire une évaluation de l’effectivité de la rentrée à la date du 05 octobre 2016 et inscrire sur un tableau de bord les établissements qui se seraient distingués dans cette performance. Sur le même chapitre, et au-delà du concept Ubbi tey, jang tey, nous devons accepter que la face cachée de l’iceberg nécessite une autre bataille plus dure et plus âpre qui interpelle tous les acteurs du système éducatif, au premier chef les Inspecteurs d’académie. Dans la suite de Ubbi tey, jang tey, il s’agira de mettre en œuvre un autre concept plus globalisant et plus général, qui pourrait être formulé en ces termes : waxtu jang, jang mo waar. Dans une traduction plus formative, le premier concept est un objectif opérationnel permettant d’atteindre le deuxième qui est un objectif général. Sur ce long chemin sinueux et chaotique par endroits de l’année scolaire, toutes les familles d’acteurs en jeu devraient contribuer à l’atteinte de cet objectif général.

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Les actions à mener doivent être bien planifiées et bien coordonnées, ciblant des objectifs spécifiques liés aux recommandations générales des Assises de l’éducation et de la formation et particulièrement à la mise en œuvre des décisions issues du Conseil présidentiel. Le ministre de l’Education nationale a donné un bel exemple par la tenue d’un séminaire sur les concertations partenariales pour la pacification de l’année scolaire 2016-2017, qui a mobilisé les acteurs institutionnels, les partenaires techniques, financiers et sociaux. Cet esprit de dialogue, de partage et d’échange, doit se perpétuer et se prolonger dans l’espace et le temps. Il s’agit d’opérer une rupture dans les prises de décisions, dans les techniques même de négociations, en privilégiant une démarche participative et inclusive à tous les niveaux, pour mutualiser les stratégies et mener des actions en synergie.

A la suite du ministre de l’Education nationale, les Gouverneurs de région devraient veiller à la tenue régulière des Comités régionaux de développement consacrés à la rentrée des classes et en fin d’année, à la préparation des examens. Ce sont là des tribunes où les Inspecteurs d’académie, dans leurs rapports, présentent le bilan de l’année écoulée. Ce rapport peut être complété par celui des Collectivités locales. En tout état de cause, ces rencontres permettent d’enrichir les Inspecteurs dans l’élaboration de leurs plans d’action annuel, suite aux échanges approfondis entre les différents acteurs du système éducatif régional. A l’inverse, les recommandations et directives issues de cette instance devraient inspirer les autres segments de la communauté éducative pour opérationnaliser des actions visant des objectifs spécifiques. Bien entendu, la démarche aurait gagné en efficacité et en efficience si ces rencontres se tenaient avant la date de la rentrée.

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Ces Comités régionaux de développement dans le secteur de l’éducation, qui est en pleine crise, devraient être formalisés et institutionnalisés. En période de crise l’opinion publique est souvent abusée par des informations contradictoires qui circulent. Face à cette situation, il est important que chaque académie présente un rapport circonstancié sur l’état d’exécution des accords avec les syndicats, surtout par rapport aux engagements financiers. Il faut donc rétablir la vérité des faits et des chiffres par un plan de communication approprié qui rend régulièrement compte des efforts consentis par l’Etat dans le respect des engagements. Un observatoire régional de suivi et d’évaluation de l’exécution des accords, installé par le Gouverneur, pourrait faciliter la circulation de la bonne information.

Ces rencontres sont aussi l’occasion de partager des initiatives qui sont prises sur le terrain par des acteurs et partenaires pour contribuer à l’édification d’une œuvre qui est, somme toute, collective et unitaire. C’est ainsi que le Groupe d’appui au développement, à l’éducation et à la formation (Gadef) s’est inscrit dans l’organisation d’un Forum sur la promotion et la valorisation des disciplines scientifiques et techniques dans les lycées de la région de Sédhiou. Aujourd’hui le même Groupe appuie la communauté des parents d’élèves dans l’organisation d’un atelier d’évaluation des résultats scolaires de l’année 2015-2016 portant sur le thème «l’enseignement élémentaire, moyen et secondaire dans la commune de Sédhiou : bilan, évaluation et perspectives».

En conclusion, les acteurs et partenaires sociaux attendent des autorités académiques, politiques et étatiques un signal fort, de l’appui institutionnel et l’accompagnement nécessaire pour «promouvoir un enseignement de qualité dans nos écoles en créant les conditions d’un dialogue permanent entre les différents acteurs du système et la mise en place des stratégies de prévention des conflits, pour garantir une stabilité pérenne dans l’espace scolaire. La finalité est d’arriver à mettre les élèves dans les conditions optimales de réussite scolaire pour participer pleinement au développement de leur pays.» Tel est l’objectif général de l’atelier d’évaluation que la communauté des parents d’élèves de Sédhiou organisait les 22 et 23 octobre 2016, en comptant sur le soutien de tous ceux qui aiment l’école de Sédhiou.

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Mamadou DAFFE

Président de GADEF

gadefsenegal@gmail.com http://www.gadefsenegal.org

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