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Not Doing Business

Not Doing Business

Dans le classement annuel 2016 de la Banque mondiale, le Sénégal se classe 147e sur 190 pays contre 161e sur 189 l’année dernière. Nous ne devançons que 42 pays et nous sommes à la traine derrière des pays comme la Gambie, le Mali (pays en guerre) ou le Cap-Vert. Nous partageons la même classe que des pays aussi sinistrés que l’Irak, la Libye ou l’Afghanistan.

Ce classement annuel « Doing Businness » mesure la réglementation des affaires et est un indicateur de l’attractivité économique et financière d’un pays. Il se base sur onze critères : la facilité de faire des affaires, la création d’entreprises, l’obtention d’un permis de construire, le raccordement à l’électricité, le transfert de propriété, l’obtention de prêts, la protection des investisseurs minoritaires, le paiement des impôts et taxes, le commerce transfrontalier, l’exécution des contrats et le règlement de l’insolvabilité. Ces critères reflètent, plus ou moins, le rapport d’un pays à ses différents secteurs économiques en termes de vision, de pratiques, de dynamisme, de résultats et de performances ; ils sont une mesure relativement appréciable de la création, de la distribution et de la consommation des richesses d’un pays. Si ces dernières ne sont pas satisfaisantes, ledit pays souffre de carences économiques notoires qui se répercuteront sur l’Education, la Santé, l’Espérance de vie, les Transports, le Logement, la Nourriture, l’Emploi, l’Environnement, etc., quelque soit le caractère pompeux de vos slogans.

Nos pauvres performances en Doing Business ont des origines bien connues : leadership incompétent et accapareur, administration dépassée, corruption omniprésente. Les industriels crient à la taxation surélevée, les commerçants se plaignent de lenteurs et de corruption, les entrepreneurs n’ont pas accès au crédit et à un accompagnement conséquent, le consommateur pleure l’argent qui ne circule pas. Nous ne sommes pas un pays de Business du fait d’un pervers héritage colonial qui confine l’Etat bureaucratique à ne vivre que d’impôts et de taxes et les citoyens à ne prendre aucune initiative pour valoriser leurs immenses potentialités. Nous ne tirons ainsi profit ni de notre position géographique, ni de nos richesses naturelles et humaines.

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Si Nous voulons améliorer notre position en Doing Business, il nous impérativement un grand sursaut qui démantèle l’Etat colonial, modernise nos outils et méthodes de production, donne la primauté à l’invention, l’innovation et la consommation locales et crée de vraies entreprises capables de rivaliser avec les meilleurs au monde.

 

Mamadou Sy Tounkara

melentane.sn

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