Pour ces élections, ce qu’il faut d’abord dire c’est que le président de la République a commis sciemment une entorse à la loi électorale en demandant l’avis du CC (Conseil constitutionnel). Comme l’a dit si bien dit notre ami Yamar Samb, “L’avis du Conseil Constitutionnel pourrait être ainsi résumé : “Tout ce qui plait au Prince a valeur de loi!”.
On ne change pas les règles du jeu à la veille d’élections. Ce fait grave doit être crié partout et toutes les conséquences doivent en être tirées.
Par ailleurs, pourquoi, alors qu’ils avaient tout le temps pour le faire, les cartes ID n’ont pas été toutes distribuées? Ces cartes qui ont coûté la bagatelle de 50 milliards, sans appel d’offres, là où un pays comme l’Algérie a payé 11 milliards pour 24 millions de cartes! Cette affaire doit être tirée au clair dans les plus brefs délais.
À la veille d’élections, on ne connait pas la cartographie exacte des bureaux de votes. C’est grave! Le ministre de l’intérieur nous installe dans une situation mouvante. Il nous dit qu’il “sera procédé à chaque fois que de besoin à une délocalisation fonctionnelle de bureaux, ou à une édification d’infrastructures sommaires communément appelées abris provisoires”. Il ajoute que “le nombre de ces abris provisoires variera en fonction de la situation locale de chaque circonscription électorale”.
On le voit, le risque d’avoir des bureaux et urnes fictifs est grand, comme lors du référendum passé. L’opposition avait demandé à avoir la carte électorale, ce qui est un droit, sans succès. Une des brèches pour “frauder” viendra de cette situation.
Nul être sensé ne doit aller vers une élection s’il n’a pas à l’avance la cartographie exacte des bureaux de votes.
Autre chose, on nous parle de récépissés mais les bureaux de vote ne sont pas inscrits sur les récépissés. Les électeurs ne pourront pas tous voter dans leur bureau habituel. Beaucoup de bureaux de votes vont être changés. Voilà vers où on s’achemine. Un vrai bourbier! Ce sera une source principale de violence.
Si on veut “refonder” les choses, il faut absolument et urgemment ôter la main du ministère de l’intérieur partisan de l’organisation des élections. C’est un archaïsme que beaucoup de pays ont dépassé. Ce n’est que de cette façon que l’on pourra sortir de cette instabilité électorale permanente sciemment entretenue.