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Point De Vue Sur Le Franc Cfa

Point De Vue Sur Le Franc Cfa

Le problème du Franc Cfa n’est pas un problème économique, un problème d’avantages ou d’inconvénients. Il s’agit de savoir si nous sommes un pays indépendant, souverain, ayant le devoir de disposer de tous les attributs de souveraineté pour conduire son Peuple vers le meilleur. Se poser des conditions, des questions sur l’opportunité, d’en finir avec le franc Cfa, c’est être encore dans une mentalité de dépendance et de peur de nous émanciper de la tutelle étrangère. Nous avons toutes les compétences, et ressources pour être autonomes et aller vers le progrès, mais nous avons encore peur de nous libérer du joug de la dépendance et de l’assistanat.

Ou nous voulons véritablement être indépendants, ou nous voulons rester d’éternels quémandeurs et assistés.

Il faut quand même savoir que tant que nous serons sous le joug du Cfa ou une autre monnaie même commune aux pays de la Cedeao qui sera contrôlée, gérée par l’étranger, nous n’avons aucune chance d’arriver au développement. Certains qualifient de monnaie de singe les monnaies de pays africains qui ne sont dans une meilleure situation économique, mais il faut savoir que ces monnaies sont malheureusement aussi fabriquées et garanties par l’étranger tout comme le Cfa, sauf qu’ils ont au moins le mérite d’oser disposer d’un attribut de souveraineté qui leur est propre.

Le pire c’est que le Cfa, il faut le savoir, est un héritage du nazisme, c’est-à-dire une pratique des armées hitlériennes qui, lorsqu’elles envahissaient un pays, imposaient une nouvelle monnaie, un mark très dévalué pour pouvoir «légalement» s’approprier toutes les ressources dont l’Allemagne avait besoin dans ce pays. C’est le même système qu’a reconduit le general De Gaulle pour les colonies françaises dès son retour au pouvoir à la fin de la guerre en 1945.

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Est-il normal en 2017, que sur les 16 représentants des pays de L’Uemoa au niveau de la Bceao, les quatre représentants français ont chacun le droit de veto qui peuvent bloquer les décisions des autres administrateurs qui ne conviendraient à la France. Il en est de même pour les pays de l’Afrique centrale et les Comores qui utilisent aussi le Franc Cfa.

Est-il normal que ce soit la France qui décide de quel volume d’argent on doit envoyer dans chaque pays qui utilise le Franc Cfa ?

Est-il normal que lorsque nous importons, exportons, recevons des prêts ou des dons, transactions qui se font en devises, que seule la France puisse faire la conversion, prélevant au passage des intérêts, que 50% de nos recettes d’exportation soient gardés en France ? Et comme nous ne faisons pas beaucoup de recherche, nous importons tout ce dont nous avons besoin, nous continuons tout simplement à travailler tous tant que nous sommes pour l’étranger.

Un pays souverain qui se veut autonome, doit-il continuer à accepter cette situation sous prétexte qu’on a peur des conséquences que pourrait avoir une sortie du Cfa. Cette attitude ne serait pas digne de tous ceux qui, au nom de la souveraineté de notre pays, de son indépendance, y ont laissé leur vie. Si les militaires hésitaient à aller au combat par peur des conséquences pour leur vie, la Casamance se serait séparée du reste du pays il y a longtemps. Refuser de se libérer du Franc Cfa, c’est quelque part refuser l’indépendance, et c’est se refuser toute chance de conduire son développement à sa guise, c’est refuser d’assumer les responsabilités inhérentes à notre indépendance.

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Bien entendu, la monnaie ne garantit pas, et n’est pas le seul outil vers l’émergence, ou le développement. Et comme les autres conditions d’émergence, une monnaie nécessite du sérieux et de la rigueur, et nous sommes sûrs et certains que le Sénégal dispose d’hommes et de femmes capables de bien gérer une monnaie. La preuve, les employés des banques centrales qui des pays africains qui gèrent le Franc Cfa le font de façon admirable, mais pour le compte de l’étranger.

Le Sénégal est un pays souverain qui doit travailler à disposer de tous les attributs de souveraineté, quelles que puissent être les conséquences économiques ou autres.

Que dieu bénisse le Sénégal

 

Jean Léopold GUEYE

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