Senexalaat - Opinions, Idées et Débats des Sénégalais
Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Le Financement Des L’arène Nationale: Des Milliards De Confusions !

Dans toutes les cultures et toutes les civilisations, le respect de la parole donnée a quelque chose de sacré.

Le pire reproche que l’on peut donc faire à un homme ou une femme, c’est dire qu’il ou elle n’a pas de parole ou sa parole ne vaut rien.

« L’amour est plus précieux que la vie; l’honneur plus que l’argent: Mais plus précieuse que tous deux, la parole donnée. », disait le célèbre poète anglais Edmund Spenser.

Hélas dans nos sociétés d’aujourd’hui la parole donnée a tendance à perdre cette sacralité surtout dans le domaine de la vie politique où on a fini de faire un aphorisme l’assertion selon laquelle : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient », propos prêtés à Jacques Chirac mais renvoyant plus précisément au barbier qui avait mis au -devant de son échoppe une pancarte sur laquelle on pouvait lire l’inscription : « Demain, on rase gratis. »

Mais notre barbier, pas totalement idiot et près de ses sous, l’y laissait tous les jours.

Par conséquent, le benêt qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s’étonnait de devoir quand même payer, s’entendait répondre : « oui, mais il y a écrit que c’est demain que c’est gratuit ».

Nos hommes politiques savent bien user de l’astuce de notre cher barbier.

Ainsi, depuis 2011, assiste-t-on à une série de « wax waxeet » présidentiels qui ont fini d’ôter tout crédit à la parole donnée par nos hommes politiques.

Le Président Abdoulaye Wade avait inauguré la série par son « maa waxoon waxeet »  parade qu’il avait trouvée pour revenir sur sa promesse donnée de ne pas présenter sa candidature en 2012.

A LIRE  Me Ousmane Ngom, un cas !

Le Président Macky Sall usa d’une astuce semblable pour reconsidérer sa volonté de réduire son mandat de 7 à 5 ans s’abritant sous une parapluie d’un avis ou décision du Conseil constitutionnel lui signifiant l’impossibilité d’acter un tel vœu.

Récemment il avait fait miroiter aux usagers de l’autoroute à péage une diminution des tarifs à la fin du mois de juin, juillet va bientôt finir et nous attendons encore la baisse.

Face à la lancinante pénurie de l’eau dans Dakar, le Premier des ministres et le Ministre de l’Hydraulique n’étaient-ils pas montés au créneau pour annoncer un approvisionnement correct des populations en eau au plus tard le 20 juillet ?

Jusqu’à présent aucune solution n’est encore trouvée et les populations peinent toujours à trouver le liquide précieux.

Mais ce qui donne le plus le tournis  aux Sénégalais aujourd’hui c’est la controverse, sur fond de déclarations, entretenue  sur le financement de l’arène nationale avec plusieurs versions servies.

1 – Le 28 février 2014, revenant d’un voyage du Nigéria, le Président de la république  déclarait en grandes pompes :

« Pour l’arène nationale le financement est bouclé. La Chine vient de nous octroyer un don de 8 milliards et un prêt sans intérêt de 16 milliards. Ce sera une arène moderne avec toutes les commodités. »

2 – Le 02 avril 2016, le Ministre des Sports, Matar Ba, embouche une autre trompette et déclare à l’occasion de son point de presse préparatoire à la pose de la première pierre de l’arène nationale prévue le 07 avril : «  L’arène nationale est un joyau financé à hauteur de 32 milliards par l’Etat du Sénégal en collaboration avec la République populaire de Chine. Les travaux vont démarrer juste après la pose de la première pierre et vont nécessiter 500 emplois pendant une durée de 28 mois. »

A LIRE  Hommage au «Pape» de Rufisque : légende du football

Il avait même ajouté plus tard dans une télévision de la place que : «  Le montant du financement de l’arène nationale s’élève à 32 milliards. L’Etat du Sénégal a décaissé 5 milliards et le reste de la somme sera complété par le gouvernement chinois. »

3 – Le 22 juillet 2018, coup de théâtre lors de la remise des clés de l’arène nationale par le Président chinois Xi Jinping au Président Macky Sall. L’écriteau en gros caractères à l’entrée « Aide de la Chine » vient obscurcir davantage les nuages du financement de l’arène nationale.

4 – Le 23 juillet 2018, le ministre conseiller, chargé de la communication du Président de la république, El H. Hamidou Kassé, jette encore des eaux troubles dans la marre du financement en déclarant : «  Il n’a jamais été dit que le gouvernement du Sénégal a entièrement financé l’arène nationale. C’est le gouvernement chinois qui a décaissé 24 milliards pour la construction de l’arène nationale. »

Entre les déclarations du Président Macky Sall, de son Ministre des Sports et de son conseiller en communication, il y a de quoi avoir le vertige !

La confusion est alors plus nourrie et on est en de se poser la question de savoir où se trouve la vérité sur le financement.

Financement du Sénégal?  A hauteur de combien?

Aide ou don de la Chine ? Pour quel montant ?

Nous attendons d’être édifié sur cette question qui mérite bien des éclairages de la part de nos autorités qui doivent faire prévaloir d’abord et avant tout le devoir de vérité.

 

El Hadji Abdou Wade dit Mara

A LIRE  De l’urgence de réformer (Par Me Diaraf Sow)

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *