J’apprends avec indignation la convocation par la police nationale, aux ordres du régime du chef de l’Etat sortant Macky Sall, des organisations non gouvernementales Osiwa, Oxfam et Lead Afrique Francophone, au motif qu’ils sont les bailleurs de fonds du mouvement Y en a marre. Cest encore là une balafre infligée à la liberté associative et à la lberté d’expression, de même qu’au droit des associations de rechercher des soutiens d’où qu’ils proviennent, pour peu qu’ils soient transparents et d’origine licite et qu’ils ne s’agissent pas de financements occultes ou mafieux. C’est là une volte face tragi-comique du président sortant. Car le même Macky Sall, en 2012, avant qu’il n’ait l’heur d’être élu President de la République, déclarait ceci sur les plateaux de la TFM : » Y en a marre est l’expression dun mouvement d’amplitude de la jeunesse et du mouvement hip hop, avec des groupes de rap qui chantaient déja » di na niu démm Palais guéné fa saleté bi » sous le regime socialiste , sans être inquiétés. Ils ne sont pas subversifs. Ces jeunes travaillent sur l’éthique, qui est l’exigence de la majorité de la population ».
Macky Sall s’était également rendu en visite au siège de Y en a marre aux Parcelles Assainies dans l’entre- deux tours de la présidentielle de 2012, après que ce mouvement ait annoncé qu’il le soutenait dans le cadre de leur opération Doggali ( En finir). Aujourd’hui, le chef de l’Etat sortant M. Sall paye bien mal de retour Y’en A marre, qui il est vrai, lui a a tourné le dos, en dénonçant ses dérives autoritaires, son obstruction systématique à un jeu démocratique inclusif et ses manipulations politiciennes. Le président actuel veut une jeunesse aux ordres et au pas, et ne la tolère que tant qu’elle sert ses desseins. Enfin, en faisant convoquer des ONG qui ont pignon sur rue partout dans le monde, le chef de l’Etat sortant a tristement sali l’image de vitrine démocratique que le Sénégal essaie tant bien que mal de préserver. Qui sait sur qui ou quoi portera la prochaine agression de Macky Salll ?
J’ en appelle donc à toute la jeunesse sénegalaise pour qu’elle prenne acte de cet affront et je les encourage à stopper cette dérive autoritaire rampante et à barrer la route à la reconduction de ce régime funeste, le 24 février prochain.