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Les Travailleurs De La Justice écrivent Au Président De La République

Les Travailleurs De La Justice écrivent Au Président De La République

 

Dakar, le 12 décembre 2018

 

LES TRAVAILLEURS DE LA JUSTICE

Objet : lettre ouverte.

Monsieur le Président de la République,

Le 05 Avril 2018, au palais de République, vous aviez, Monsieur le Président, lors de l’audience historique accordée aux plénipotentiaires de notre syndicat, le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST), pris des engagements fermes pour la satisfaction définitive des lancinantes doléances des travailleurs de la justice.

Excellence, vous pourrez certainement comprendre le désarroi qui nous habitent quand on constate que depuis lors, huit (08) mois se sont écoulés sans la moindre matérialisation de vos promesses et cela, en dépit des instructions claires que vous aviez données de vive voix au ministre chargé de la Justice et son collègue chargé du budget qui avaient pris part à l’audience avec le Bureau Exécutif National (BEN) du SYJUST.

Notre perplexité est d’autant plus profonde qu’aucun semblant d’urgence n’est accordé à la mise en œuvre de vos instructions concernant la satisfaction de nos doléances. On traine les pieds à tous les niveaux et avec un laxisme effarant, de telle sorte qu’on consacre des semaines voire des mois à des actes qui auraient pu être accomplis en moins d’une semaine. Toute une bureaucratie digne d’un bourbier est mise en branle pour endiguer la volonté politique que vous aviez clairement exprimée devant nos représentants et vos collaborateurs le 5 avril 2018. Il y a tout juste un semblant d’échanges épistolaires entre services ou ministères concernés ou tout au plus quelques réunions entre certaines autorités et le BEN, pour redire les mêmes choses qui ont été dites des années auparavant et qui ne font pas progresser l’exécution de vos directives.

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Nous ne nous expliquons pas ces lenteurs dès lors que notre vécu dans l’administration nous a permis de voir souvent la réelle posture d’urgence de l’administration lorsque votre Institution ou le gouvernement attache du prix à une instruction pour laquelle un suivi attentif est réservé. N’avons-nous pas maintes fois vu des projets de décrets élaborés, signés et publiés au journal officiel en moins de 48 heures? Nous nous attendions à pareille célérité dans l’exécution de vos engagements suite à votre rencontre avec nos représentants.

 

Point de doute, les faits sont clairs et indiquent qu’il y a des mains invisibles animées par un esprit retors qui essayent de nous maintenir dans les difficultés qui jalonnent notre quotidien en faisant fi de votre vœu louable d’améliorer notre situation sociale et professionnelle.

Les puissances obscures qui rament à contrecourant de vos engagements ont déjà fait preuve de leur capacité de nuisance. N’ont-elles pas rendu vaines les dépenses de ressources inscrites à la rubrique de dépenses de personnel du budget du ministère de la Justice par la loi des finances rectificative du 29 juin 2018 ? Oh que si ! Elles ont pu entraver subtilement votre ferme volonté de corriger les iniquités dans le système de rémunérations au sein de la Justice. Ces forces des ténèbres d’un autre âge ont ainsi empêché l’utilisation des ressources budgétaires d’un montant de 5 197 000 000 de francs CFA qui devraient sensiblement contribuer à l’amélioration des conditions d’existence de plus de mille deux cents responsables de familles qui assurent une bonne qualité du service public de la Justice. Voilà, notre espoir d’une vie meilleure est remis en cause nonobstant votre engagement à nous aider!

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Dans un autre registre, les fossoyeurs de vie tentent de nous infliger un mal encore plus néfaste. Cette fois-ci, ils veulent nous encastrer dans un statut obsolète en empêchant la signature de deux projets de décret que le gouvernement a adopté au conseil des ministres depuis le 25 juillet 2018, nous privant ainsi de la possibilité d’un bon plan de carrière. Ils ont également fait souffrir les projets de décrets relatifs à l’augmentation de l’assiette du fonds commun des greffes des mêmes affres de blocage et de torpillage.

Nous voilà présentement contraints de nous adresser à votre bienveillante Haute Institution avec beaucoup d’espoir suscité par la forte impression que votre auguste personnalité a laissée à nos plénipotentiaires. En effet, ces derniers, à leur sortie d’audience, nous avaient rapporté qu’ils avaient rencontré un Homme d’une grande humanité, pétri du sens de bienfaisance et dont la sincérité du verbe transparait tout au long du propos. Nous avons jusqu’à ce jour cette conviction que cette forte impression reflète bien la dimension qu’ils ont appréhendé des valeurs républicaines que votre haute autorité incarne avec toute la dignité qui sied.

Nous sollicitons à nouveau de votre haute bienveillance qu’il vous plaise bien vouloir reprendre les choses en main afin que le service public de la Justice se remette vite au travail, dans la sérénité oh combien nécessaire dans l’effort de la construction de l’Emergence tant souhaitée par nos concitoyens.

Nous prions d’être assuré de notre très profonde déférence.

A SON EXCELLENCE MONSIEUR MACKY SALL

PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

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