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De Wade à Macky, Où En Est-on ? Le Septennat De Macky Sall !

Nous devons faire un bilan sans complaisance de la gouvernance de Macky. Arrivé au pouvoir avec un score de plus de 65%, le seul President élu avec ce score depuis notre accession à la souveraineté internationale. Il avait toutes les cartes en main pour non seulement réformer en profondeur nos institutions et redonner espoir espoir a toute une population. A l’heure du bilan les avis divergent.

Sur le plan macroéconomique et sectoriel, il est indubitable que des efforts extrêmement importants ont été enregistrés. La croissance économique s’est redressée et s’est consolidée depuis 2014, avec une moyenne de plus de 6%. Du jamais vu depuis l’indépendance. Bref tous les agrégats macroéconomiques ont connu des améliorations nettes. Le déficit a connu une baisse substantielle pour bientôt rentrer dans les clous des critères de convergence de l’UEMOA et de la CEDEAO. Toutes les évaluations du FMI et des agences de notation montrent clairement que le Sénégal est sur de bons rails. Cependant, des questions subsistent notamment sur l’inclusivite de la croissance et le ratio d’être sur PIB jugé élevé par certains économistes et politiques. C’est un débat qui est la depuis l’avènement des PPTE. Sur le plan de la gouvernance il faut le dire, il y’a évidemment des choses à revoir notamment le fonctionnement de notre système judiciaire et les rapports entre les les pouvoirs ( exécutif, législatif et judiciaire ). Reconnaissons que tout n’est pas rose. Sur le plan des réformes, le chemin qui reste à parcourir est encore long. Il nous a promis qu’en cas de victoire le 24 février 2019, qu’il va inscrire son mandat sous le sceau des réformes et de la prise en compte de la question de l’emploi des jeunes.

Il importe de rappeler l’état de nos finances publiques en 2012 suite à l’accession de Macky a la magistrature suprême. Nous étions à une croissance économique de l’ordre d’un pour cent,  insuffisant pour réduire la pauvreté et les inégalités, ni aspirer à l’émergence tant souhaitée par les régimes précédents.

Notre déficit public ( l’un des marqueurs les plus surveillés par les Partenaires Techniques et financiers) avait atteint des records sans précédent au point d’inquiéter les Instituions de bretons Woods notamment le Fonds monétaire international et la banque mondiale ( FMI, BM) mais également des institutions de renom comme l’OCDE et les agences de notation qui avaient fini de dégrader la note su Sénégal et s’inquiéter des perspectives macroéconomiques de notre pays post-Wade.

Les recettes publiques étaient faibles, les dépenses orientées vers des investissements a caractère non productif et moins ciblé. La balance extérieure tournait également en défaveur de notre pays ( les politiques mises  en place a l’époque n’étaient pas orientées pour une production intérieure capable de répondre à une partie de la demande en consommation des sénégalais). Le taux d’investissement le plus important de l’UEMOA était l’un des plus improductifs de la zone Cfa. Une étude a montré que le Sénégal ayant le taux dinvestussemnt le plus important dans la zone UEMOA, obtenait l’un des taux de croissance les plus faibles dans l’union monétaire. Chose paradoxale.

SONKO, ÉTOILE MONTANTE D’UNE NOUVELLE CLASSE POLITIQUE

Il est indéniable que Sonko incarne la nouvelle classe politique sénégalaise et devient de facto la cible numéro un de la mouvance présidentielle. Ses idées ont fini de changer, de modifier le débat national qui jadis était centré les questions purement électoralistes. Aujourd’hui, le débat économique et la question de la gouvernance politique et judiciaire sont remis au goût du jour. Même si, en 2012, la question centrale reposait sur le troisième mandat de wade. Ce qui avait oblige les sénégalais de sortir en masse le 23 juin pour défendre la loi fondamentale. Il faut également rendre à César ce qui est à César. Le Mouvement y’en a marre a largement contribué aux changements intervenus en 2102 et ont fini de démonter aux yeux de la jeunesse africaine qu’il est possible de modifier la donne politique et s’ériger en bouclier pour la défense des intérêts des populations et de la démocratie. La jeunesse Burkinabé en a pris de la graine et a chassé au pouvoir une dictature vieille de plus de trente ans. A la jeunesse africaine de se réveiller et prendre son destin en main.

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Cependant, certains de ses choix méritent des examens rigoureux. Il est clair qu’au fur et à mesure qu’il va évoluer,  nécessairement pas mal de certaines de ses convictions ne seront  pas forcément applicables sur les chapeaux de roue. Dans le futur, il faut indéniablement compter sur lui pour la refonte systématique de la classe politique sénégalaise qui a besoin d’un renouveau.

SONKO, BÊTE NOIRE DU FCFA

Le débat sur le FCA est un débat inépuisable. Il occupe, en ce moment, une place de choix dans l’échiquier politique et économique à quelques enclabures de la présidentielle de 2019. A entendre les sons de cloche des économistes et des politiques, on constate clairement que les avis sont divergents et partagés. Chacun a des arguments a prévaloir. Il va s’en dire que c’est une monnaie qui a certes des avantages mais également des inconvénients comme toute monnaie. Il suffit de les contrebalancer pour se faire une opinion juste de la pertinence de garder ou non le FCA. Je ne vais pas toute de suite donner un avis tranchant sur cette question très délicate et qu’il faut subtilement analyser. Je vous invite à lire certains ouvrages ( servitude monétaire, le FCFA l’arme invisible de la France Afrique) et écouter le directeur de la BCEAO, discours de Macron a ouaga,  Macky Sall), vous conviendrez avec moi que c’est une question éminemment technique et profondément sérieuse.

MACKY SALL SUR LE FCA « Il considère que cette dernière «présente des avantages, et nous ne pouvons pas nous lancer dans une aventure juste parce qu’elle a quelques désavantages. C’est un terrain assez périlleux ce qui est important c’est de trouver les voies pouvant nous permettre de fortifier notre zone monétaire. C’est une question de fond que la Banque Centrale puisse accompagner nos différentes nations afin que nos politiques de développement soient beaucoup plus luisantes ». Macky Sall, toujours dans son argumentaire pense que «le franc cfa est stable et ce, quoi que l’on puisse dire. Elle l’est tout autant que notre institution, vue que nous n’avons pas trouvé d’éclaircis par rapport à ce qui pourrait être mieux que le franc cfa, mieux vaut terrer tous désirs de lutte anticoloniale et toutes aspirations politiciennes ».

KAKU NABUPKO un des grands pourfendeurs du CFA déclarait dans le Journal Le Monde que le « FCA asphyxie les économies africaines ».

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NDONGO SAMBA SYLLA  » avec son ouvrage «L’arme invisible de la  Françafrique : une histoire du franc CFA». A travers ce livre, les deux auteurs essaient de «démystfirer» la question de cette monnaie des anciennes colonies  africaines. Il s’agit d’une déconstruction que certaines idées des partisans du franc CFA nourrissent. Ainsi, contrairement à l’argument selon lequel le francs CFA est une question technique et qu’il faut la laisser aux techniciens, en l’occurrence aux économistes, Ndongo Samba Sylla, estime que la question du CFA est une question éminemment «politique». Dire que la problématique du franc CFA est une question technique, «c’est nous tromper», dit le chercheur. Aussi, Ndonga Samba Sylla et son coauteur battent en brèche l’idée que le CFA est bon parce qu’il garantit la convertibilité. «La France ne garantit pas le franc CFA parce qu’elle ne donne rien du tout», soutient Ndongo. Et puisqu’elle ne garantit rien, le chercheur propose même que ce soit elle, la France qui sorte de la zone franc et laisse les Etats africains définir leur politique monétaire.

La sortie brusque du Sénégal de la zone CFA a clairement des conséquences désastreuses. Nous évoluons dans une zone monétaire, c’est vrai et que nos économies sont plus ou moins stables,car c’est la banque centrale qui définit la politique monétaire dans ces états, et sa vocation première est de lutter contre l’inflation. A mon avis, elle doit aller plus loin en jouant un rôle déterminant dans la croissance économique. La CDEAO est dans une optique de créer une monnaie communautaire, je pense humblement qu’il faut accélérer ce processus qui sera benedlfique pour toute la zone CEDEAO.

J’ai doctement appris à l’université qu’une économie forte a une monnaie forte. Nous devons plutôt travailler à structurer notre base de production et transformer nos matières premières sur place. C’est inacceptable qu’au 21 ème siècle que l’Afrique reste à la traîne dans l’industrialisation malgré nos potentialités pétrolières, minières et gazières. Il est clair aussi qu’il faut renforcer les échanges commerciaux intrazones. Le paradoxe en Afrique de l’Ouest, nos échanges ne dépassent pas 12 % alors que dans la zone euro c’est plus de 60%. Le Brexit semble donner des sueurs froides à certaines pays . Mais il me semble que la zone euro est plus intégrée que la zone Cfa et les conséquences ne seront pas les mêmes malgré le fait que le royaume uni ne fasse pas partie de la zone euro et Schengen. Mais il faisait partie de la zone de libre échange européenne et qu’il commerce beaucoup avec les pays de la zone euro.

Wade en tant que économiste, intellectuel de renom n’a jamais voulu aborder cette problématique. Il avait posé comme débat le rapatriement des réserves pour le financement de nos économies. Alors sur ce point j’invite Sonko a revoir sa position et évoluer sur cette question. Marine le Pen a évolué sur beaucoup de questions notamment sur la sortie de la zone euro. Il n’est pas encore trop tard. Par contre sur certains aspects on partage évidemment les avis ( industrialisation, fiscalité etcc). Mais le Gouvernement actuel en est conscient et il faut nécessairement accentuer le processus d’industrialisation au Sénégal. Sur certaines problématiques d’intérêt national Sonko doit appeler à un débat national impliquant toutes les couches de la société. Une décision pareille risque de plonger notre pays dans un gouffre. Sur bon nombres de problématiques sociétales et économiques, comme la sortie du Fcfa, doivent passer par un référendum. Nous devons aborder avec beaucoup de lucidité et objectivité, la sortie du Sénégal dans le FCA. La France de Macron a même évolué sur cette question ( discours de ouaga, les pays sont libres de leur sortie du fcfa). Les questions économiques sont tellement sérieuses qu’il va préalablement amorcer un débat scientifique et voir là où se situent nos intérêts. C’est un débat qui va obligatoirement se poursuivre. Il est à noter cinquante années après les indépendance nous continuons à subir les affres de la domination étrangère. L’Afrique doit se regarder les yeux dans les yeux et construire un avenir qui répond aux aspirations de nos populations. La ZLEC est une des solutions car nécessairement il faut développer le commerce intra-africain et rendre l’union africaine financièrement autonome afin de la permette de jouer pleinement son rôle dans tous les domaines. Sur ce registre, admettons que le Prédisent Rewandais Paul Kagame en a fait son cheval de bataille durant sa présidence a la tête de l’Union Africaine.

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OPPOSITION EN PERTE DE VITESSE AVEC LA LOI SUR LE PARRAINAGE

L’opposition sénégalaise semble être piégée par le pouvoir. Nous sommes dans des joutes et chaque camp essaye de prendre le dessus sur l’autre. L’appel au dialogue lancé par le pouvoir depuis le début du septennat n’a pas produit les effets escomptés. La rencontre du palais a semblé calmer les ardeurs loin de là. La suite on la connaît. Le PDS, premièr parti de l’opposition n’avait qu’un seul objectif voir KARIM WADE retrouvait sa totale liberté. Ce que Macky a compris en le libérant et en l’eloignant loin du pays de la Teranga. La botte secrète de Macky, la loi sur le parrainage a fini d’assomer l’opposition et obliger certains à revoir leurs ambitions. Le merite de notre opposition c’est d’avoir sorti de son confort et de peser lourdement dans le debat politiqueet économique ces derniers années. Maintenant, il doit investir le Sénégal des profondeurs afin de recueillir les attentes de leurs concitoyens. Sur ce plan, la mouvance présidentielle est en nette avance.

EN DIRECTION DE LA PRESIDENRIELLE DE 2019

Nous sommes à un tournant décisif de notre jeune démocratie. Il est temps de baisser la température et de calmer le jeu. Opposition comme pouvoir doivent s’armer de sérénité. Le Sénégal nous appartient tous. Il est d’appeler au calme et à la retenue. Les élections passent et le Sénégal demeure. Le 24 février n’est qu’une étape dans l’histoire politique du Sénégal. Nous devrons oeuvrer tous pour des élections apaisées! Le pouvoir doit garantir la sécurité des personnes et de leurs biens et l’opposition doit garder son calme et cultiver le débat serein et démocratique. Nous sommes un et indivisibles. Il yaura bien sûr un avant et un après 24 février. Que le bon dieu veille sur notre cher Sénégal a nous tous.

Mahi Deme

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