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Macky, Ça Passe Ou Ça Remplace Khalifa

Macky, Ça Passe Ou Ça Remplace Khalifa

L’année 2018 tire à sa fin et, pratiquement, aucun Sénégalais ne se fait d’illusion quant aux lugubres perspectives qu’annonce 2019. Par la faute du président Sall, qui a décidé de torpiller les règles qui lui avaient jadis permis d’être magnifiquement élu, le Sénégal caresse la crise et flirte avec le péril. Pourtant, ce n’est pas qu’à la démocratie que Macky Sall a infligé de méchants coups. Karim Wade, Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Barthélémy Dias, Aida Ndiongue, Imam Ndao…, la liste des victimes de sa justice peut remplir cette page. Et avec tous ces opposants qu’il a malmenés durant ces sept dernières années, le leader de l’APR est à quitte ou double. Réélu, Macky Sall pourrait lorgner un troisième mandat comme le subodorent certains. Mais, battu à la prochaine présidentielle, le leader de l’APR remplirait toutes les conditions pour prendre la place de Khalifa Sall à Rebeuss.

« Macky SALL fait appel à 15 avocats ». Cette phrase a fait, cette semaine, la Une de deux quotidiens et a été utilisée comme titre par de nombreux  sites internet. L’organisateur de l’élection présidentielle du 24 février prochain s’est donc hasardé à recruter un pool d’avocats  pour la prise en « charge de tout contentieux électoral, de requêtes et d’éventuels recours ». Certaines diraient « khalass » ! D’autres demanderont « ki koumou yab » ! On te donne les moyens d’organiser un scrutin transparent, tu vas enrôler des avocats. Si ce n’est pas un aveu, la maladresse n’a pas encore quitté Macky Sall et ses partisans. C’est comme quand Aly Ndiaye « magouille » affirmait qu’il ferait tout son possible pour que son patron rempile à la tête de l’Etat.

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Mais, 15 avocats ne suffiront pas à défendre Macky Sall. Ce n’est pas par hasard si ceux-ci ferment la marche de son dispositif déjà bien huilé avec des commandes de véhicules blindés et d’engins anti-émeutes aussi secrètes que multiples. Les manifestants, qui ont déjà gouté au gaz lacrymogène des forces de l’ordre, ont senti que beaucoup d’argent a été investi par le régime pour le rendre encore plus piquant. Et si les populations, qui ne peuvent même pas compter sur les fameux ASP, sont dans l’insécurité au quotidien, le régime s’est doté de moyens à même de rendre leurs complaintes inaudibles. Au mois de février dernier, le président de la République a remis les clefs de nombreux véhicules de patrouille et de transport de troupes et une dizaine d’ambulances médicalisées à la Police et à la Brigade nationale des sapeurs-pompiers. Au mois de septembre passé, c’est 65 engins blindés anti-émeutes venant du pays d’Erdogan qui ont été réceptionnés au Port autonome de Dakar. Et il ne s’agit là que des dernières acquisitions dévoilées de Macky Sall. La lutte contre le terrorisme en bandoulière, le fallacieux prétexte qui justifie toutes les forfaitures, il a caporalisé le régime.

Le conflit électoral n’attendra pas la proclamation des résultats du scrutin. Macky Sall le sait mieux que quiconque et se prépare à toute macabre éventualité. La liste définitive des candidats retenus pour briguer le suffrage des Sénégalais n’est même pas encore arrêtée que les voix s’élèvent pour davantage faire dans la dénonciation. Invitée ce dimanche de l’émission Remue-Ménage de la RFM, Amsatou Sow Sidibe a tiré la sonnette d’alarme. «Il se trouve que le fichier électoral, nous ne l’avons pas eu à temps. Donc nous n’avons pas pu nous fonder sur le bon fichier électoral pour faire le parrainage, là où Benno Bokk Yakaar a eu le bon fichier. Et voilà pourquoi dans cette dictée préparée, on nous fait savoir que Benno Bokk Yakaar et son candidat ont zéro faute. Tout est bon avec eux, et pour les autres, tout est presque mauvais. Donc cela pose problème. Voilà pourquoi nous demandons qu’on s’arrête, qu’on s’asseye autour d’une table avec tous les acteurs pour réorganiser ces élections, qui ne peuvent pas avoir lieu concrètement le 24 février 2019. La date doit être reportée si on veut que le Sénégal reste un havre de paix et demeure dans la stabilité », a-t-elle déclaré. Une méfiance totale des opposants vis-à-vis du Conseil constitutionnel qui a le dernier mot en amont et en aval. Pourtant, les sept « sages » qui se sont jusqu’à présent montrés très reconnaissants n’ont pas fini d’étaler toutes leurs grâces. C’est l’étincelle qu’ils agitent qui risque de mettre le feu aux poudres. La baguette magique qui leur a permis de trier les bonnes signatures des mauvaises en si peu de temps, n’éblouit pas Pape Diop encore moins Abdoul Mbaye. Et si Khalifa Sall et Karim Wade ont pu passer entre les mailles du filet, c’est que la grande nasse n’est pas encore déployée.

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Pour Macky Sall, la donne parait claire. Plus que la hantise de la perte du pouvoir, il n’est pas question qu’un des responsables qu’il a martyrisés lui succède en avril prochain. Les chefs d’accusation qui ont conduit Karim Wade, Khalifa Sall, Aida Ndiongue et bien d’autres en prison pourraient bien être brandis contre lui.  Ce ne serait que, dans le cadre de la traque aux biens mal acquis, la continuité de l’Etat.







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