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Quel GÂchis !

Quel GÂchis !

Quelle tristesse. C’est un lendemain de Présidentielle lourd de méfiance et de contentieux. Jusqu’ici, le Sénégal était un îlot démocratique dans un continent voué aux dictatures. 

Peut-être était-elle imparfaite, mais notre démocratie a toujours surmonté les échéances électorales et a systématiquement réussi à refermer les fractures. Personne n’avait osé prédire ce score pour Macky Sall (58,27%). Il faut l’accepter. Mais, ce 28 février 2019, on vient de connaître un coup d’arrêt et on retourne de façon aussi brutale à l’époque peu glorieuse Wade-Diouf. 

Une époque révolue. Depuis 2000, le vainqueur de la Présidentielle a toujours été félicité. En 2007, Idy avait salué la victoire de Wade au premier tour. Niasse et Tanor s’étaient abstenus de le faire. Ils avaient boycotté les Législatives suivantes et s’étaient trouvé une vitrine au niveau des Assises nationales. En 2019, les quatre candidats de l’opposition ont décidé de rejeter les résultats de cette Présidentielle, qui s’est déroulée pourtant dans un climat de calme et de sérénité.

 Je n’ai pas connu l’état d’urgence. Mais, j’ai été stupéfait de voir des blindés dans les rues de Dakar. Alors que le vaillant Peuple était depuis les aurores à la recherche de son pain quotidien. 

C’est le récit d’une journée triste. Aujourd’hui, notre démocratie est à terre. Tout ce que le Peuple sénégalais et les pères fondateurs ont sué pour édifier est en ruine. Ces héritiers n’ont pas été à la hauteur de leur intelligence et de leur sacrifice. Ils ne se nourrissent que de leur ego, gonflé par les ambitions et les flatteries et grâce à un discours désormais beaucoup plus radical. 

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Macky Sall pouvait-il rêver d’une opposition plus pataude ? Sans doute pas. Mais l’extrémisme dont elle se couvre ne règlera aucun des problèmes qui, légitimement, pouvaient conduire des Sénégalais dans la rue. La démocratie était-elle, de toute façon, condamnée, dans un contexte de méfiance et de défiance ?

Le Sénégal va devoir panser ses plaies et refermer rapidement les fractures nées de ce scrutin. Il n’est pas aisé d’effacer en quelques mois les traces laissées par une relation de dépit, qui aura sévi pendant sept ans, mais il faudra normaliser les relations entre pouvoir et opposition. 

Réélu dans les grandes largeurs, le Président Macky Sall ne peut se permettre de s’enfermer dans une tour d’ivoire. C’est ce privilège à lui accordé par les Sénégalais, qui lui impose de laisser entrouvertes des fenêtres de discussion et de mettre fin aux rhétoriques enflammées des extrémistes de sa coalition. Il y est contraint au nom du Peuple sénégalais. Même si les scénarios paraissaient invraisemblables, compte tenu des querelles qui ont jalonné l’histoire des relations entre Idy et Macky.  







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