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Et Si Les Femmes S’opposaient Aux Médias

Et Si Les Femmes S’opposaient Aux Médias

L’élection présidentielle de 2019 vient de se dérouler sans aucune candidate. La faute au parrainage, surement pas ! Ce fait consacre surtout la représentation de la femme dans notre société, malgré des avancées institutionnelles comme la parité. 

Aucune rupture sociale n’a accompagné cette dynamique, ni ouvert la voie à de nouvelles alternatives, dans une société reléguant la femme dans ses traditionnelles représentations.

Nous sommes encore dans un système de pensée fortement hiérarchisé, perpétué par des ordres médiatique et culturel. Paradoxalement, ce système ne reflète plus la composition et les valeurs naissantes de notre société. En effet, selon les projections de l’ANSD, en 2017, le Sénégal compte 15 256 346 habitants dont 7 658 408 femmes, soit 50,2 pour cent.

La population féminine atteignant le niveau des cycles supérieurs universitaires dépasse maintenant celle des hommes. Sont recensés en Maitrise 275 970 étudiantes contre 274 589 étudiants. Une marge plus importante s’observe au Doctorat avec 393 940 jeunes chercheures contre 372 719 jeunes chercheurs. 

Cette nouvelle donne incite à redéfinir le statut de la femme, ainsi que les relations de pouvoir structurant la société. La déconstruction des limites d’une frontière imagée s’impose. Il est temps, de repenser les rapports symboliques dans l’espace public, en s’appuyant sur nos valeurs endogènes.

Dans un premier temps, en s’opposant aux médias, diffuseurs de stéréotypes dans l’imaginaire collectif, à travers le théâtre, la publicité, l’actualité, etc.

Dans un second temps, en apportant une nouvelle vision, capable de porter cette vague émancipatrice. Une vague soulevée, depuis plus de 50 ans, par des icônes comme Caroline Faye, Maimouma Kane, Mariama Bâ ou encore Annette Mbaye D’Erneville. 

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Notre société ne peut échapper aux mouvements porteurs de changement dans le monde. Il nous faudra, certes, innover, mais en reflétant notre passé dans l’avenir.

Bernadette Sonko, enseignante-chercheuse au CESTI en sociologie des médias, genre et médias







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