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«je Suis Favorable Au Retour Du Senat Qui Passera Par La Dissolution Du Hcct»

«je Suis Favorable Au Retour Du Senat Qui Passera Par La Dissolution Du Hcct»

Comme Mounir Sy, Moustapha Diakhaté milite pour le retour du Sénat qui doit passer, selon lui, par la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct). Dans cet entretien réalisé hier, le responsable de l’Apr estime que Karim Wade et Khalifa Sall doivent purger leur peine. Il va plus loin en proposant l’abrogation de l’amnistie, de la grâce et même des pouvoirs du président de la République de dissoudre l’Assemblée.

L’actualité, c’est la formation du futur gouvernement. Certains pensent à un gouvernement de technocrates, d’autres à celui politique. Qu’en pensez-vous ?

 Je ne peux pas en penser beaucoup dans la mesure où c’est une prérogative exclusive du président de la République de nommer les membres du gouvernement. Il choisira des hommes et des femmes ayant le profil par rapport aux missions qu’il va leur assigner. Evidemment, dans un gouvernement, normalement dans tous les pays du monde, il y a un dosage technocratique et politique. Et je crois qu’on trouvera effectivement ce dosage dans le futur gouvernement du Président Macky Sall. Un technocrate Premier ministre comme Abdoul Mbaye en 2012… Mon sentiment, c’est que les Sénégalais qui ont réélu Macky Sall ont choisi la continuité, mais aussi la stabilité et l’efficacité. Je crois que les trois éléments doivent se trouver dans le gouvernement. Je pense, très sincèrement, que c’est pour cette raison que Macky Sall a été réélu à plus de 58%.

 En se séparant de certains alliés qui avaient des ministres dans le dernier gouvernement…

 Non, un allié peut ne pas avoir un ministre dans le gouvernement tout en restant un allié. Parce que, quand même, tous les alliés du Président Macky Sall n’ont pas de ministre dans le gouvernement. Il y en a qui ont des ministres, d’autres qui n’ont que des députés. Donc, je crois que le problème ne se trouve pas à ce niveau. C’est leur participation à l’exercice du pouvoir qui me semble le plus important, quel que soit le niveau où on les place.

Est-ce qu’un allié comme le Ps acceptera de perdre les ministères qu’il gère ?

Le Ps peut avoir même plus de ministères dans le gouvernement. Il n’est pas dit qu’ils vont conserver les mêmes porte-feuilles ministériels. Je crois qu’il peut y avoir aussi de la mobilité parce que cela va enrichir même le Parti socialiste. Ça ne sert à rien d’avoir deux ministères et de les conserver ad vitam aeternam. Ce n’est même pas bon pour le Ps. A ce niveau, je n’ai aucune inquiétude. Le Président peut augmenter leur nombre de ministères. Il peut changer comme il peut les garder parce que quoi qu’on puisse dire, Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam ont montré qu’ils sont véritablement des ministres extrêmement compétents, mais aussi politiques.

Et les militants de la première heure dans tout ça. Certains pensent que Macky Sall privilégie les alliés ?

Cela est contraire à la vérité. Si vous regardez la configuration du gouvernement, il y a plus de membres de l’Apr que d’alliés.  Donc, je crois que cela est  inexact. Toujours est-il que, de mon point de vue, il faudrait qu’on comprenne, au niveau de l’Apr, que nous devons faire preuve de générosité. Parce qu’il ne faut pas qu’on oublie que ceux qui sont aujourd’hui les alliés du Président Macky Sall l’ont choisi en 2012. Et sans leur contribution, certainement il ne serait pas réélu. Ils ont aussi contribué et de manière active et déterminante à sa réélection. Il s’agit tout simplement de donner au président de la République un socle politique solide sur lequel il peut s’appuyer pour gouverner le Sénégal en termes de réalisations, de stabilité mais aussi de perspectives pour notre pays. Je crois que nous les militants de l’Apr, nous devons accepter que le président de la République place d’autres alliés en nombre beaucoup plus important pour le deuxième mandat. C’est un mandat qui doit consolider les acquis mais aussi préparer le Sénégal vers son futur qui sera extrêmement radieux avec le pétrole et le gaz que le pays va commencer à exploiter bientôt.

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Comment analysez-vous la bataille de positionnement au sein de l’Apr ?

Il n’y a qu’un responsable politique qui a annoncé ses ambitions pour Dakar. Il en a le droit mais je crois qu’il n’y a pas de guéguerre. Le fait de dire que je veux être maire de Dakar, c’est tout à fait normal. Tout le monde peut le dire. L’essentiel, pour ce qui concerne les futures  élections locales, le président de la coalition Benno bokk yaakaar doit tout faire pour qu’il n’y ait pas de listes parallèles en notre sein. Ce que nous avons vécu en 2014, il ne faut plus le répéter. Il faudrait arriver à trouver un mécanisme pour choisir parmi nous les meilleurs dans toutes les collectivités territoriales du Sénégal, aussi bien au niveau communal qu’au niveau départemental. Je crois que c’est cette option-là qu’il faut privilégier. Maintenant, toute personne qui ne veut pas y aller avec nous dans le cadre de Benno bokk yaakaar, qu’on le considère comme un  adversaire à combattre. Il faut sanctionner… Bien sûr ! Si quelqu’un décide d’aller dans des listes parallèles, de mon point de vue, il faut l’exclure. 

L’exclure du parti ?

Mais absolument ! Si nous avons choisi d’aller avec Benno bokk yaakaar, ensemble, toute personne qui est membre de  l’Apr ou du Parti socialiste ou de l’Afp qui décide d’aller dans une  liste concurrente à la liste Benno bokk yaakaar doit être exclue. Sinon ce serait le désordre partout. On l’a déjà vécu en 2014. Cela nous a fait perdre énormément de collectivités territoriales. Ce qui aurait dû être évité si nous étions ensemble. C’est pourquoi d’ailleurs, je considère qu’après la prestation de serment et la formation du gouvernement, nous devons, au niveau de Bby, ouvrir le grand dialogue Benno bokk yaakaar. Le Président appelle à un dialogue ouvert et constructif, mais je crois aussi qu’en tant que Benno bokk yaakaar, il doit organiser un grand dialogue sous forme de convention communale, départementale et nationale pour essayer de voir comment travailler pour maintenir la coalition, pour que le choix que nous avons fait de vivre ensemble puisse aller au-delà de 2035 qui est le cap du Pse. Donc, il faut que les règles soient claires. 

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Que pensez-vous de l’idée de dissolution de l’Assemblée nationale émise par Aïssata Tall Sall ?

Moi, je suis partisan de ce qu’on appelle la séparation des pouvoirs. Les députés ont été élus pour un mandat de 5 ans. Ils ont la même légitimité que le président de la République. Pour moi, le Président doit les laisser faire leur travail jusqu’à terme. Evidemment, constitutionnellement, il a le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale. C’est pourquoi je considère que cette même disposition constitutionnelle qui permet au président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale doit être abrogée. Cela remet fondamentalement en cause la séparation des pouvoirs.

Pour d’aucuns, une amnistie pour Karim Wade et Khalifa Sall peut contribuer à la stabilité politique. Est-ce votre avis ?

Le pays est stable. Le pays est en paix. Le gouvernement gouverne, l’opposition s’oppose. Les  syndicats travaillent. La presse est libre. Je ne vois pas une raison qui puisse justifier l’amnistie  de qui que ce soit ou la grâce de qui que ce soit. Si cela ne tenait qu’à moi, Karim et Khalifa peuvent être libérés demain. Mais ils ont commis des fautes. La justice a estimé qu’ils ont fait du tort à la communauté nationale et elle les a condamnés. Pour moi, il faut les laisser subir leur peine jusqu’à terme. Mais, par principe, je suis contre la possibilité qui est donnée au président de la République de gracier, de revenir sur une décision de justice. J’ai la même attitude par rapport à l’Assemblée nationale. Je ne suis pas certain que le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif soient habilités à revenir sur une chose jugée par le pouvoir judiciaire. Ça ne me semble pas être une bonne chose. Il faut supprimer ces dispositions. Pour ce qui concerne le dialogue ouvert, le président de la République n’a pas encore donné les termes de référence, n’a pas encore dit qu’est-ce qu’il veut faire pour ce dialogue. Maintenant, en ce qui me concerne, je souhaite que ce dialogue-là soit un moment fort pour préparer le Sénégal sur le pétrole et du gaz. Dans quelques années, le Sénégal sera complétement transformé. Nous serons la convoitise du monde entier. Le Sénégal sera comme Dubaï ou Qatar dans quelques années. Je crois que nous devons préparer  notre pays à pouvoir accueillir cette nouvelle donne, à pouvoir revendiquer sa place dans le concert des nations économiques, notamment pour ce qui concerne le gaz et le pétrole. C’est ça qui doit être l’objet de ce débat. C’est pourquoi je n’ai pas compris qu’une partie de l’opposition commence à dire : «Nous ne dialoguerons pas avec le président de la République.» Alors qu’ils ne savent même pas, pour le moment, sur quoi il appelle les gens. Je souhaite que ce dialogue-là soit un moment fort pour que le dernier mandat du Président Macky Sall soit un mandat pour préparer le futur du Sénégal. J’entends par là, le  futur pétrolier et gazier. Et je crois que nous devons arriver à  un consensus fort autour de cette richesse que le Bon Dieu a donnée à ce pays-là pour que les  générations actuelles et futures puissent en profiter.

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Il y a Mounir Sy qui plaide pour la suppression du Hcct et son remplacement par le Sénat. Etes-vous pour le retour de cette institution ?

 Absolument, je suis favorable au retour du Sénat ! Cela passera nécessairement par la dissolution du Haut conseil des collectivités territoriales. Mais véritablement, je souhaite que ça soit  un vrai Sénat. 

C’est-à-dire ?

Un Sénat dont les membres sont tous élus, pas nommés comme cela a été le cas avec Abdoulaye Wade et probablement même avec le Président Abdou Diouf. Maintenant, il y a certaines compétences du Hcct qu’il faudra donner au Conseil économique, social et environnemental. Et je souhaite aussi que, dans ce nouveau Cese, qu’il n’y ait pas de politiques, mais qu’il représente les secteurs économiques, sociaux, culturels, environnementaux du Sénégal. Que cela soit véritablement une chambre spécialisée pour conseiller le gouvernement sur la politique économique, sociale, culturelle, environnementale. Et comme ça, l’Assemblée nationale et le Sénat seront des chambres pour les politiques. Ça me semble en tout cas être meilleur pour la bonne marche de notre pays. Mais mélanger des politiques et des secteurs socio-économiques dans une même institution, cela pose problème.

 Mais pour de nombreux Sénégalais, ce sont des institutions budgétivores, il faut les supprimer…

Mais dans ce cas, on peut même dire qu’on peut supprimer la République et laisser les Sénégalais à eux seuls dans leur ethnie et dans leur confrérie. Non, je crois qu’il ne faut pas aller jusque-là. Il ne faut pas vouloir décrédibiliser à ce point la démocratie représentative, car elle est indispensable.

Un retour du Sénat avec à sa tête Ousmane Tanor Dieng, comme le souhaite Mounir Sy ?

Ce n’est pas à moi de le choisir. Maintenant, lui, il (Tanor) est déjà maire. C’est une chambre qui, de mon point de vue, doit être élue. Donc, à ce niveau, rien n’exclut qu’il le soit. Je crois qu’il en a le profil, l’expérience, les compétences. Et sa contribution à l’élection et à la réélection du Président Macky Sall et à la stabilité du Sénégal est telle que personne ne s’étonnerait que Ousmane Tanor Dieng soit président de ce nouveau Sénat. Donc, je milite pour le retour du Senat.

 







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